Le pétrole débute la semaine à près de 95 dollars
L'Opep+ «blinde» le baril
Les prix continuent de monter poussés par les coupes volontaires de l'Arabie saoudite et de la Russie.
Le chemin qui mène vers les 100 dollars semble tout tracé. Le pétrole monte en puissance et continue son ascension irrésistible poussé par les coupes volontaires de l'Arabie saoudite et de la Russie et les craintes d'un déficit de l'offre exceptionnel.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien pour livraison en novembre progressait de 91 cents, hier, à13h40 pour s'échanger à 94,84 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) gagnait 1,12 dollar pour sa part à 91,89 dollars. Les deux références du brut ont ainsi encore établi de nouveaux sommets depuis novembre. Le marché du pétrole «reçoit actuellement de nombreux signaux haussiers, avec une demande croissante aux États-Unis et en Chine, tandis que l'offre est confrontée à des limitations (...) intentionnelles», soulignent les analystes d'Energi Danmark. Il faut rappeler en effet que l'Arabie saoudite et la Russie ont décidé de prolonger leurs coupes volontaires de production et des exportations concernant environ 1,3 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année. L'Arabie saoudite va continuer de réduire sa production de pétrole d'un million de barils par jour (bpj) pour «trois mois supplémentaires», d'octobre à décembre 2023, maintenant sa stratégie visant à soutenir les cours du brut, a annoncé, le 5 septembre, le ministère saoudien de l'Énergie. Une mesure à laquelle se sont joints les Russes. La Russie maintient la réduction de ses exportations de pétrole de 300000 barils par jour jusqu'à la fin 2023, a indiqué pour sa part le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak. «Les prix du pétrole brut n'ont cessé d'augmenter depuis la fin du mois de juin, lorsqu'il est apparu clairement que l'Arabie saoudite maintiendrait sa production à 9 millions de barils par jour, non seulement en juillet mais aussi en août», puis prolongé cette décision en septembre, rappelle Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.
L'envolée des prix du pétrole s'inscrit aussi dans une perspective de baisse importante de l'offre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a prévenu s'attendre à un déficit d'offre par rapport à la demande mondiale plus vu depuis 2007. L'Opep a estimé qu'au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils. Ce qui représenterait une première depuis 16 ans.
La demande mondiale augmentera de 2,25 millions de barils par jour en 2024, légèrement en dessous de la croissance prévue de 2,44 millions pour l'année 2023 selon le dernier rapport mensuel de l'Opep publié le 12 septembre. Mais c'est surtout du côté chinois que l'or noir doit trouver l'appui nécessaire pour franchir la barre des 100 dollars qui n'est plus désormais qu'à quelques petites encablures. «La Chine, moteur de la croissance de la demande de pétrole, reste probablement le facteur le plus déterminant» pour les prix du brut, souligne Tamas Varga, analyste de PVM Energy.