Exportations de gaz
Des chiffres en forte hausse
Alnaft avait annoncé la couleur, en lançant le premier appel d’offres « Algérie Bid Round 2024 ».
Les exportations gazières (GNL) de l'Algérie sont en fortes extensions, selon ce qu'a révélé l'Organisation des pays arabes exportateurs de gaz (Opaep). En effet, avec un volume global d'exportations de gaz naturel liquéfié de l'ordre de 2,6 millions de tonnes enregistrées au cours du troisième trimestre de l'année en cours, l'Algérie reprend la courbe ascendante de l'année écoulée. L'Algérie cède ainsi sa place de leader gazier continental, au profit du Nigeria qui reprend sa place, après une éclipse d'une année. Le Nigeria a vu ses exportations évoluer au troisième trimestre 2024, avec un taux de 18% sur une année, atteignant les 3,87 millions de tonnes. Avec une telle performance retrouvée, le Nigeria se classe, désormais, au sixième rang mondial parmi la liste des 10 plus grands pays exportateurs de gaz liquéfié au monde. Pour la première depuis une décennie (10 années entières), l'Algérie a trôné sur le continent en arrachant, en 2023, la tête du podium des plus grands pays africains exportateurs de gaz liquéfié, conformément au rapport sur l'évolution des marchés arabes et internationaux du gaz liquéfié au troisième trimestre 2024. «À la lumière des baisses enregistrées par l'Algérie dans les exportations de gaz naturel liquéfié, le pays est tombé de la première place sur la liste des plus grands pays exportateurs de gaz liquéfié en Afrique, après s'en être emparé l'année dernière pour la première fois depuis 10 ans», note le rapport de l'Opaep. Le rapport indique également que «les exportations algériennes de gaz liquéfié ont diminué, au deuxième trimestre de cette année (2024) à 3,27 millions de tonnes», note-t-on. Cela, comparativement «à 3,40 millions de tonnes à la même période en 2023, et une autre baisse au troisième trimestre pour atteindre 2,63 millions de tonnes». Bien qu'ayant reculé au second rang, pour des raisons exogènes liées aux fluctuations du marché mondial, l'Algérie entend maintenir sa stratégie de pays exportateur énergétique majeur du Bassin méditerranéen et du continent. Il faut souligner dans cet ordre d'idées, que le pays a développé une nouvelle stratégie en la matière, en multipliant les investissements dans les activités en amont, en développant davantage l'axe des prospections et des explorations, la modernisation des procédés de production, le recours aux technologies de pointe, etc. En aval aussi, les opérations de transport, de raffinage, de stockage et de distribution sont également dans le tableau de bord du groupe national pétrolier Sonatrach, conformément aux instructions du président de la République. Lors du Napec, en octobre dernier, Mohamed Arkab, ministre de l'Énergie et des Mines avait annoncé que «l'Algérie planifie la mise en oeuvre de grands investissements dans le secteur de l'énergie durant la période 2024-2028, portant principalement sur le renforcement des capacités de production et la transformation des hydrocarbures». Alnaft, (l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures), avait annoncé la couleur, en lançant le premier appel d'offres «Algérie Bid Round 2024» dans le cadre de la loi sur les hydrocarbures. Un pas supplémentaire dans le drainage des investissements et des sociétés étrangères, en vue d'une croissance du secteur des hydrocarbures. Cela est d'autant plus important que les prévisions de la demande mondiale de gaz, annoncent des perspectives reluisantes pour les pays exportateurs de GNL. En effet, selon le Forum des pays exportateurs de gaz, l'on s'attend à «une croissance notable de la demande mondiale de gaz au cours de l'année 2025, avec une augmentation allant jusqu'à 2%, comparativement à l'année en cours, qui devrait connaître une demande record de 4,2 billions de mètres cubes». L'abandon du charbon progressif et l'expansion de l'utilisation du gaz liquéfié dans le secteur des transports, comme c'est le cas en Chine, justifie cette augmentation de la demande d'électricité sur le plan mondial. Le secrétaire général du Forum l'a clairement rappelé, en misant sur une prospérité supplémentaire annoncée, durant les années à venir, autour du marché mondial du gaz liquéfié, à travers «la mise en service de 220 millions de tonnes par an de nouvelles capacités de liquéfaction entre 2025 et 2029».