Célébration de yennayer
Un repère historique
Une grande histoire, celle de nos ancêtres, celle qui nous accompagne depuis des millénaires, celle qui constitue notre identité culturelle et notre appartenance amazighe : Yennayer.
Par Malika BARECHE
Il avait fondé à l’époque la 22ème dynastie pharaonique après avoir gagné sa bataille pour conquérir le delta du Nil. Né en Éypte, en Afrique du Nord, sa vie a connu des combats multiples pour asseoir son identité. Et c’est depuis, que les populations de ce grand territoire fêtent dans la joie la plus absolue de cet heureux événement ancestral. Ce noble héritage est transmis fidèlement de génération en génération, depuis des millénaires, fête annuelle et pas des moindres, Yennayer a su prendre sa place dans la culture de la région est aussi, la fête de la terre, celle qui donne les plus grandes richesses naturelles et multiples. Une terre si sacrée et si précieuse que ses enfants ne cessent de vénérer depuis toujours. Depuis toujours, au point d’en avoir fait un événement inégalable, un repère incontestable. Enfin, une grande fête inscrite à jamais dans l’histoire de l’Afrique du Nord depuis l’Antiquité. Un jour sacré, béni par le divin qui a choisi la destinée de ce peuple si digne, si déterminé à persévérer dans la voie des valeurs et principes de ses aïeux. Depuis, les hommes libres d’Afrique du Nord s’organisent à marquer cette date historique par des actions portant très haut les traditions et les coutumes. En Algérie, Yennayer est synonyme d’un grand repère, fêté dans une grande ambiance sur tout le territoire national. Chaque région apporte ses spécificités, selon le riche patrimoine légué par les ancêtres, du nord au sud en passant par l’est et l’ouest. C’est d’abord dans la joie la plus absolue que se déroule le onzième et douzième jour de l’année agraire. Les préparatifs se font quelques mois avant, en préparant des produits du terroir venant d’un peu partout selon les régions, la coutume veut que les femmes d’un âge avancé mettent leurs mains à la pâte, pour révéler la baraka, les jeunes femmes, quant à elles s’activent au nettoyage de la maison et des espaces extérieurs. Elles sortent la vaisselle du grand jour, Jarres, couscoussiers anciens, assiettes en bois, cuillères en bois, les ustensiles anciens sont privilégiés pour ce jour-là. Rien n’est laissé au hasard.
La maison est ornée de tapis tissés à la main par la grand-mère. De belles couvertures aux multiples couleurs faites de laine de la maison, qui veillent à perpétuer les traditions et les grands gestes.
Les femmes âgées veillent inlassablement à transmettre le message aux jeunes filles, car demain, elles seront à leur tour des épouses et des mamans, une tradition à ne jamais oublier. Les hommes s’attèllent à approvisionner leurs familles de denrées alimentaires, semoule, les sept légumes secs comme l’exige la tradition. Ils ramènent aussi des coqs, de la viande séchée et salée déjà préparée. Ils invitent également les personnes âgées de la famille pour le dîner de Yennayer et pour les contes proposés aux enfants. Ces derniers, s’y préparent quelques jours avant, conscients de l’ampleur de l’événement. Ils se mettent en groupe et se préparent pour ce jour exceptionnel. Dès l’aube, les femmes se lèvent après avoir imploré Dieu lors de la première prière de la journée. Elles se mettent alors aux préparatifs, roulent le couscous tout en chantant, accompagnées des grands-mères, toujours dans la joie et la bonne humeur. Dans la journée, les enfants déjà prêts en groupe, font le tour du village, ils toquent aux portes pour que les habitants leur offrent des produits bien de chez nous. Galettes, beignets, fruits secs, figues sèches, olives, etc. Ils fredonnent dans cette ambiance festive des chants conçus pour la circonstance depuis des millénaires. Tout le village est à son apogée de bonheur. Dans les ruelles, les odeurs de couscous se confondent, se multiplient accompagnent pour n’en faire qu’un. Le couscous aux sept légumes secs pour le bon présage est présenté avec soin dans la région de la Kabylie, le présage, d’une année riche, et une récolte abondante. Toute la famille se réunit dans la grande salle à la cheminée flamboyante, autour d’une grande assiette de couscous. Décoré de viande, de coq, de viande séchée, et d’œufs. À côté de tout cela, une marmite de sauce rouge aux légumes secs, et aux odeurs subtiles se distingue. Les odeurs épicées des jardins de nos ancêtres s’imposent, comme pour caresser le temps.
Les odeurs des pas de nos ancêtres sont là comme pour léguer un message. Celui de raconter... l’histoire de l’Histoire.