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67ème anniversaire de La naissance de Matoub Lounès

Un poète peut-il mourir?

Près d’une trentaine de livres ont été publiés sur Matoub depuis son assassinat, dont certains, sont signés par de grandes plumes.

Si les monstres n'avaient pas éteint une étoile, Matoub Lounès aurait eu 67 ans hier, mardi 24 janvier 2023. L'anniversaire de la naissance d'un aussi grand artiste ne passe jamais inaperçu quand bien même ce dernier ne soit plus parmi nous depuis déjà plus de vingt-quatre ans. Mais cette absence n'est que physique. Car, à travers ses chansons et sa voix, les souvenirs indélébiles qu'il a laissés et son combat pacifique pour la démocratie en Algérie et en faveur de la reconnaissance de l'identité amazighe, ne cessent de revenir au-devant de la scène. Dire encore que Matoub Lounès est immortel est un pléonasme.
C'est à travers son oeuvre musicale et poétique que Matoub Lounès demeure omniprésent, le plus dans les coeurs, les esprits et les espaces publics. Il a légué un patrimoine artistique immense avec plus de deux cent chansons enregistrées et autant de poèmes d'une très haute facture littéraire. Ces derniers ayant fait et font encore l'objet de recherches universitaires à tous les niveaux et dans diverses universités.
Des livres, près d'une trentaine, ont été publiés sur Matoub depuis son assassinat dont certains sont signés par de grandes plumes à l'instar de Abderrahmane Lounès, Yalla Seddiki, Bruno Doucey, Smail Grim, Rachid Mokhtari, etc. Des milliers de pages racontent donc, différemment, mais en se complétant, l'artiste connu sous le nom de Rebelle, qui est, en fait, le titre du livre autobiographique qu'il avait publié en 1995 après avoir frisé la mort suite à son kidnapping et sa séquestration pendant quinze jours par des terroristes.
Le premier poème
Ici, il s'agit de Matoub, le chanteur engagé qui a toujours dénoncé tous les dépassements d'où qu'ils viennent et qui a su, avec génie, mêler engagement et esthétique dans l'ensemble de ses oeuvres. Dès son premier poème chanté (A yizem) jusqu'à son ultime texte (aghuru), Matoub ne s'est jamais départi de sa ligne de conduite consistant à rêver d'une Algérie meilleure et d'une démocratie majeure telles qu'il les a proclamées et revendiquées clairement et textuellement dans son album fleuve «Regard sur l'histoire d'un pays damné». Son amour pour sa terre natale, il n'a pas cessé de l'exhiber fièrement dès le départ de sa carrière jusqu'à composer une autre chanson fleuve où il dialogue carrément avec ce pays dont il est amoureux. C'est dans «Communion avec la patrie» où il appelle à l'union contre les forces du mal qui visent l'Algérie et où il pleure l'assassinat de l'espoir incarné par le président Mohamed Boudiaf (Hhymne à Boudiaf). Mais, insiste-t-il toujours dans ses poèmes, l'espoir ne doit jamais déguerpir.
Pour Tahar Djaout
Et il a dédié tout un album à l'espoir (Asirem) en 1996 quand l'Algérie était au summum de la tourmente. Ou encore dans l'épilogue de la chanson «Kenza» qu'il a écrite pour Tahar Djaout et tous les intellectuels assassinés durant les années rouges. Le message de l'espoir est très fort dans cette chanson: «Kenza, ma fille / Endure le deuil de moi / Nous succombons sacrifiés/ Pour l'Algérie de demain / Même si le corps se décompose / la pensée, elle, ne meurt pas / Si les cols à franchir sont âpres, à l'épuisement nous trouverons un remède / Et s'ils anéantissent tant et tant d'étoiles / le ciel, lui, ne s'anéantit pas».
Même dans son dernier album, édité quinze jours après son assassinat le 25 juin 1998, Matoub met en avant l'espoir après avoir brossé un tableau d'une situation qui poussait certains au désespoir total voire à la capitulation.
Mettre l'accent sur l'oeuvre artistique et poétique de Matoub ne veut absolument pas dire négliger les autres dimensions de sa personnalité, celle du militant, de l'humaniste, de l'homme amoureux qu'il fut, de l'humoriste qu'il était et dont seuls ses proches connaissent l'ampleur, etc. Matoub est un tout. Un grand homme aux multiples facettes, toutes aussi flamboyantes les unes que les autres. Ceux qui l'ont connu de très près savent que Matoub était un véritable volcan parfois. Mais il était aussi, et assez souvent, un océan de tendresse.
Matoub était un TGV de la vie qui n'avait pas peur de la mort et qui voulait vivre. Mais pas lâchement. Il est mort en héros, en martyr. Pour l'Algérie et pour tamazight. C'était son rêve. Un rêve fou qu'il a toujours assumé. et réalisé.

De Quoi j'me Mêle

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