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La Maison de la culture de Bouira

Un lieu de rencontres et carrefour des cultures

L'Orchestre philarmonique national a donné une soirée dont le souvenir n'est pas près de s'effacer des mémoires.

Notre intérêt pour la Maison de la culture Ali - Zaamoum procède de deux sources: son imposante architecture qui fait d'elle une sorte de palais (nous ne dirions pas des Mille et Une Nuits, bien qu'avec ses hautes et rondes colonnes devant l'entrée en verre, avec ces murs couleur saumon n'eussent pas parus indignes d'y figurer) et sa non moins importante contribution au rayonnement culturel de la wilaya.
L'étranger qui s'arrête un moment sur la place publique (Wiam et non Wissam, ainsi que nous l'écrivions à tort précédemment), se demande en la contemplant: quel riche seigneur habite-t-il là? Il serait étonné de s'entendre dire: «Mais, noble voyageur, ce que vous prenez par erreur pour un palais des Mille et Une Nuits est une maison et elle est simplement dédiée à la culture.
La culture a bon dos aujourd'hui; réduite, à force d'abus, à sa plus simple expression, elle est mise à toutes les sauces, y compris comportementale...Un jour, un homme faisant de l'auto-stop était hélé en ces termes: «Ah, bon monsieur, où vous croyez-vous, donc? Ici les gens n'ont pas cette culture.».
La nôtre nous conduisait souvent en ces lieux de confluence de tous les arts, car il est rare qu'il ne se passe rien qui vaille d'être regardé et écouté.

Un lieu pour s'instruire et se distraire
Un paradoxe veut que plus on connait la Maison de la culture et plus on veut y aller. Ce n'est pas un simple réflexe de curiosité; c'est un mouvement du coeur, un élan qui vous pousse irrésistiblement vers ces portes vitrées ouvertes toute la journée pour accueillir ces pèlerins assoiffés de littérature, d'art, de cinéma et de théâtre. C'est entre les murs de couleur rose pâle de cette enceinte que plus d'une fois des voix d'hommes et de femmes illustres comme Aït Menguellet, Akli Yahiaten, Nadia Benyoucef, Massa ont vibré et fait vibrer le coeur de milliers de fans...
Sans être un pilier de cette maison, créée en 2009, impressionnante de proportions et de beauté, nous y avons, cependant, nos habitudes. Nous y allions pour écouter une conférence, un chanteur, un poète, ou voir une pièce de théâtre. Les échanges et les débats qui s'ensuivaient étaient souvent de grande qualité. Nous avions approchés quelques- unes de ces stars et obtenu des interviews, avec d'autres collègues. C'était au cours de ces soirées inoubliables conçues spécialement pour le Ramadhan. Nous pensons à Menguellet, à Yahiaten, à Nadia Benyoucef et Massa, à Salhi, à Ferragui et à d'autres encore.
L'Orchestre philarmonique national a donné une soirée dont le souvenir n'est pas près de s'effacer des mémoires. Et que dire...ah, que dire de ce festival organisé par l'Afrique du Sud auquel avaient assisté toutes les autorités de la wilaya pour faire honneur à la ministre de la Culture de ce pays qui y assistait? Il y avait encore à cette soirée, où s'étaient produits des artistes talentueux (chanteurs, musiciens, danseurs, chorégraphes), toute cette exposition d'une inestimable richesse et qui n'a rien laissé ignorer de la culture sud -africaine. Cette soirée, en termes d'audience, comme en termes de qualité artistique compte parmi les plus belles et des plus réussies.
Pour la tenue de ces grands galas, la ville amenait des barrières et mobilisait un grand dispositif de sécurité afin de contenir la foule qui voulait de force entrer. Parce qu'à ces soirées se produisait une grande figure de la chanson chaaâie ou kabyle, elle est donc payante ou, faute d'espace, sélective. Souvent aussi, devant l'enthousiasme des fans, les barrières cédaient, et le dispositif de policiers mis en place, menacé d'être débordé, appelait les renforts.
La place publique frémissait pendant toute la durée de ce spectacle.
Mais la Maison de la culture, ce n'est pas seulement les soirées artistiques et les festivals. Ce sont aussi les fêtes nationales et les festivités auxquelles elles donnent lieu. Un 5 juillet ou 1er novembre, par exemple, elle se transforme en une espèce de musée où sont exposés photos, textes relatant les principaux événements historiques, armes hors d'usage, d'appareils de transmission d' époques révolues. De sorte que chacun,noceur, patriote ou esprit éclectique puisse trouver chaussure à son pied dans ce grand bazar (sans la moindre intention péjorative) dédié aux arts, à la littérature et à la mémoire collective.
Le plus important, cette année, (de notre point de vue, toutes les dates historiques de notre pays sont importantes), c'est, sans doute, le 5 juillet.
La salle de spectacle muée pour la circonstance en salle de conférence a, tout en rappelant les faits saillants de cet événement, et tout en rendant hommage aux héros de notre Révolution, permis d'honorer, comme cela arrive en pareille occasion, une trentaine de moudjahids et moudjahidas, et, enchaînant avec cette mémorable journée de commémoration, pour bien marquer les bienfaits qui découlent de cette Révolution pour notre société,ainsi que la remise de nombreuses décisions de logements sociaux.

Miroir des grands épisodes de notre histoire
La salle, pleine à craquer, suivait avec un intérêt croissant le déroulement de cette cérémonie grandiose.
Les trois seules fois où la salle de spectacle affichait complet, c' était à la conférence sur la rentrée scolaire, à la journée nationale de l'imam et à la présentation du rapport par la commission de wilaya sur les potentialités de cette dernière.
Il arrivait, cependant qu'un chanteur local, un peu plus habile que les autres, remplisse, sur un air de raï la salle aux trois quarts.
Aujourd'hui deux faits ont, ces deux ou trois dernières années, quelque peu terni cette image flatteuse d'une culture dispenseuse de divertissement: la Covid- 19 et une politique culturelle qui écarte de ses programmes d'autres courants musicaux, en dehors des chants religieux et du chaâbi. Ce qui a conduit à vider un peu les salles de spectacle. Le retour des foules vers ce lieu ne peut s'accomplir qu'à l'aide de programmes plus riches et surtout moins exclusifs.
Les mélomanes sont épris de rythmes vifs et de paroles plus mélodieuses.
Le chaâbi a, et aura toujours sa place au sein de notre patrimoine, mais le public a besoin, pour s'éclater, de chansons qui fouettent, qui swinguent.
L'incident survenu une nuit, au mois de Ramadhan, où on a remplacé une soirée artistique dans une structure culturelle, des chansons raï, par une pièce de théâtre, de belle facture pourtant, et qui a conduit purement et simplement à l'annulation de cette soirée divertissante;C'est révélateur de cette mentalité, de cette culture en vogue. La légèreté des moeurs conditionne celle des spectacles. Nous n'aimons que ce qui parle à notre coeur, non à l'esprit. Tout ce qui s'adresse à l'esprit est déclaré triste, ennuyeux et mortel. Alors de deux choses l'une: voulons-nous un public qui se divertit ou un public qui s'ennuie?

Ces deux événements qui drainent encore les foules
Deux évènements d'ordre social sortent de l'ordinaire, et s'ils n'ont pas la prétention de remplir les salles de spectacle et de conférence, ils ont celle de drainer d'immenses foules. Ces jours- là, tous les stands réservés à l'exposition des produits artisanaux et des préparations culinaires sont l'objet d'une attention particulière.
Nous nous découvrons, alors, du respect et de la considération pour les savoir- faire ancestraux et pour la tradition. Et si nous ne savons pas faire de discours académiques sur tel ou tel article, sur tel ou tel plat (la gastronomie ou les anciens plats côtoient les nouveaux), telle ou telle peinture, nous manifestons un engouement si fort qu'il tient lieu de savoir et de culture. Ces deux dates, si on ne l'a pas encore deviné, c'est le 8 mars où toute la gent féminine prend sa revanche en une journée sur un an de travail, de devoirs et de dévouement, et puis, c'est la fête d'Ennayer qui coïncide avec le 12 janvier.
Pendant ces deux jours où s'expriment les femmes et où revivent toutes nos traditions et toutes nos coutumes à travers la cuisine, les arts et métiers et la couture, la femme est reine.
Reine des crêpes, des beignets et du couscous, reine de la robe traditionnelle et de la broderie, reine du défilé de mode, héroïne incontestée de la modernité, déesse qui regarde loin vers l'avenir sans rien renier du passé. 

De Quoi j'me Mêle

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