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Akli Tadjer, écrivain et scénariste,à L’Expression

«Tous mes livres sont des appels au vivre ensemble»

Il a à son actif une dizaine de romans. L’écrivain et scénariste franco-algérien a sorti cette année un nouveau livre toujours aussi visuel et tendre dans son approche de décrire le parcours de ses personnages. Le titre de ce roman ? D’amour et de guerre. Une plongée dans les abîmes du monde de la guerre en suivant la trajectoire semée d’embuches d’Adam et de ses deux compagnons de route et de foi, … Le second tome sortira au mois de mars. Le livre promet, d’ores et déjà, une belle adaptation en une série à la télé. L’auteur Akli Tadjer nous parle de son superbe roman…

L'Expression: Tout d'abord comment est né votre dernier livre D'Amour et de guerre? A-t-il été inspiré d'une histoire vraie?
Akli Tadjer: Ce livre est né d'éléments et de faits historiques que n'évoquent pas ou peu les spécialistes de la Seconde Guerre mondiale. Je veux parler de la condition des soldats coloniaux enrôlés de force pour défendre une liberté qu'on leur refusait chez eux. Ces hommes, nos aînés, aguerris par ces années d'humiliation et de sacrifices, furent pour beaucoup nos héros discrets de la guerre de libération.

Pourquoi avoir choisi des personnages amis et qui sont de surcroît, de différentes confessions religieuses?
Au début du roman, Adam, Samuel et Tarik, ne se connaissent que de loin. Ce sont les événements qui vont les rapprocher car, si je puis m'exprimer ainsi, ils se retrouvent tous dans la même galère. Tous trois ne voulaient pas faire la guerre. Adam s'était juré de ne jamais tomber pour la France quand il a vu arriver son père infirme de la Première Guerre mondiale sans la moindre reconnaissance, Samuel, dont le père était le rabbin de la mosquée des juifs du village, avait refusé la conscription pour des raisons religieuses, Tarik fils d'imam, ne voulait pas mourir pour des «kouffars».

Pourquoi veulent-ils aussi absolument devenir des hommes de foi à leur retour au pays? Est-ce que pour vous l'attachement aux racines passe par la religion?
Ils veulent d'abord revenir vivants de cette épreuve parce qu'ils sont jeunes, une vingtaine d'années et ont des vies à vivre. Lorsque vous êtes embarqués dans une telle tourmente, soit vous maudissez le Trés-Haut de vous faire subir de telles épreuves soit vous vous rapprochez de Lui en espérant Sa clémence et Sa miséricorde. Rappelons quand même que pour les trois religions du Livre, la foi, la culture, les racines, ne font qu'une. Pour ma part, la culture et la foi ne font qu'une aussi, en revanche, les racines m'évoquent un arbre ancré dans sa terre qui ne voit guère plus loin que le bout de ses branches. Je suis tout le contraire. Il faut voyager, découvrir d'autres mondes, d'autres cultures, d'autres religions, d'autres modes de vie et, bien plus tard revenir, auprès de son arbre pour faire profiter aux statiques de son nouveau savoir.

Votre roman est un appel indéniable au vivre ensemble par le truchement de l'amour... Un mot-là-dessus?
Tous mes livres sont des appels au vivre ensemble. Nous sommes sur terre le temps d'un petit tour, alors autant faire ce voyage en donnant et en partageant le meilleur de soi-même. Ce n'est pas simple, je le sais, mais je fais de mon mieux.

Un des personnages est sacrifié dans votre roman. Il s'agit de ce garçon mannequin qui, hélas, ne se sentait pas à sa place...Comment vous est venue l'idée de ce personnage?
Ce jeune homme est un fils de colon, grand propriétaire terrien, qui n'aimait ni l'Algérie ni la France. C'était lui aussi un enrôlé de force, rêveur et idéaliste. Il voulait être étoile parmi les étoiles et briller au firmament. Ce monde devenu fou n'était pas fait pour lui. Il a préféré en finir avec lui-même plutôt que de poursuivre avec la troupe vers l'abattoir. Ce personnage m'est venu en réécoutant Le Déserteur, la chanson de Boris Vian magistralement interprétée par Mouloudji.

Votre roman sera adapté au petit écran. Vous en avez déjà trois, croit -on, qui ont été adaptés. Vous êtes souvent le scénariste. Comment cela va t-il se passer pour ce dernier?
Oui, j'ai trois romans déjà adaptés. Pour D'amour et de Guerre, si tout va bien, car nous n'en sommes qu'au début, mon roman fera l'objet d'une série télévisée.quatre fois 52 minutes. J'en serai le scénariste, comme pour les autres. Je m'en tiens uniquement à l'écriture et c'est déjà beaucoup. Pour le reste, la réalisation, les comédiens et comédiennes, je laisse ça aux spécialistes car je n'y connais rien.

Vous venez de recevoir récemment le Prix métis. Est-ce cela au fond ce que vous revendiquez à travers votre livre? Un appel à l'altérité et l'acceptation de l'Autre?
Le Grand Prix du roman métis, est un prix de littérature internationale que je suis ravi et honoré de recevoir parce qu'il porte des valeurs qui me sont chères, le mélange des cultures, la diversité et l'humanisme.
Des valeurs qui devraient être le bien commun de l'humanité. Comme disait Saint-Exupéry. «Celui qui diffère de moi,loin de me léser, m'enrichit».. 

De Quoi j'me Mêle

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