{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Né en janvier 1953

Tahar Djaout aurait eu 72 ans…

L’écrivain-poète Tahar Djaout aurait eu 72 ans en ce mois de janvier 2025 s’il n’avait pas été assassiné un certain maudit 26 mai 1993. Sa plume reste l’une des meilleures que l’Algérie ait enfantées.

Le temps passe et le souvenir de Tahar Djaout reste vivace en dépit d’une absence physique lourde à porter par tous ceux qui ont connu le journaliste talentueux dont les articles étaient très attendus par les lecteurs à une époque où la presse écrite était très florissante. Mais, c’est en tant que poète d’abord puis écrivain que Tahar Djaout s’est illustré de fort belle manière. Il a investi la scène littéraire de manière progressive, mais sûre. Ses capacités linguistiques étaient énormes. Son champ lexical également était d’une richesse inouïe. Quant à son style d’écriture, Tahar Djaout a rompu avec le style linéaire qui était en vogue d’une certaine manière, à part quelques exceptions portant sur des piliers de la littérature algérienne comme Kateb Yacine et Rachid Boudjedra. Ayant vu le jour en janvier 1953 à Oulkhou, village d’Azeffoun où la montagne et la mer se côtoient harmonieusement, Tahar Djaout était doté d’une sensibilité de poète qu’on retrouve dans tous ses romans. À l’exception un peu des Vigiles, où l’auteur a fait en sorte d’adapter son style aux exigences d’un large lectorat. Ses romans ont été qualifiés de très difficiles. Il est loin d’être le Mouloud Feraoun qui ratisse large car son écriture est d’une simplicité déconcertante. Tahar Djaout est-il donc un écrivain élitiste ? Dans un sens, oui. Tout comme d’ailleurs Kateb Yacine et Rachid Boudjedra. On ne lit pas L’invention du désert comme on lirait La terre et le sang ou La colline oubliée». Non seulement le style d’écriture de Tahar Djaout est d’une esthétique implacable, mais aussi le mélange des genres littéraires fait de Djaout un écrivain exceptionnel. C’est sans doute L’exproprié, son premier roman qui est le plus dur à lire, mais aussi le plus riche sur le plan poétique. Ã telle enseigne que le chercheur à l’ENS de Bouzaréah, Ahmed Boualili, estime à juste titre, qu’il existe une ambigüité de l’appartenance générique dans le roman L’exproprié paru en 1974 alors que Tahar Djaout n’était âgé que de 21 ans ! L’universitaire relève que L’exproprié porte certes, la mention «roman», mais sans pour autant satisfaire aux critères déterminant cette catégorie. Et d’ajouter en estimant encore que L’exproprié se rapproche davantage de la poésie que du roman. Pour sa part, le critique littéraire Janine Fève-Caraguel voit en L’exproprié, carrément un poème. C’est dire à quel point l’âme de poète de Djaout a influencé l’écriture de ses romans. On retrouve légèrement moins cet aspect dans les romans qui ont suivi. Toutefois, tout dans l’écriture romanesque de Djaout respire la poésie. Y compris les titres de ses romans : L’invention du désert, Les chercheurs d’os, Le dernier été de la raison». Le dernier été de la raison est un roman posthume de Tahar Djaout paru en 1999 aux Éditions du Seuil. Le titre du livre a été choisi par l’éditeur, mais extrait du roman. Tahar Djaout a publié cinq romans alors qu’il avait moins de 40ans le jour de son assassinat. Il a également édité de nombreux recueils de poésie. Avec le célèbre écrivain chercheur Mouloud Mammeri il a réalisé un livre d’entretiens, intitulé La cité du soleil. Après son assassinat, des efforts ont été déployés par des écrivains afin de réunir et de compiler des textes édités ou inédits de Tahar Djaout et de les publier sous forme de livres. C’est le cas entre autres, de Une mémoire mise en signes, Écrits sur l’art. Il s’agit de textes réunis par Michel-Georges Bernard/ Le livre porte la préface du regretté Hamid Nacer-Khodja et édité par « El Kalima Éditions» à Alger en 2013. Ce beau livre réunit l’ensemble des textes, articles et préfaces d’expositions de Tahar Djaout, entre 1976 et 1991, sur les peintres et sculpteurs algériens ou d’origine algérienne. Pour sa part, l’écrivain et également poète Youcef Merahi a publié Tahar Djaout, premiers pas journalistiques. Dans ce livre paru aux éditions Alpha en 2010, on retrouve les articles de Tahar Djaout publiés à Alger entre 1976 et 1979 dans le quotidien El-Moudjahid» et l’hebdomadaire Algérie Actualité». Il y a eu aussi Fragments d’itinéraire journalistique, Actualité de l’émigration, mai 1986 - mars 1987, paru aux éditions «Dar El Gharb» d’Oran en 2004. L’ouvrage comprend une quarantaine d’articles de Tahar Djaout publiés à Paris entre mai 1986 et mars 1987 dans Actualité de l’émigration. En outre, son roman Les vigilesa été porté à l’écran et mis en scène au théâtre. En film, il a été adapté en scénario par Kamal Dehane et Mahmoud Ben Mahmoud. Au théâtre, c’est le célèbre dramaturge Omar Fetmouche qui l’a mis en scène.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours