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Un hommage lui a été rendu, vendredi, à Béjaïa

Mohamed Saïl, l’enfant terrible de Taourith

Mohamed Saïl, l’enfant terrible de Taourith, l’écrivain, l’anarchiste, était à l’honneur vendredi après-midi, ensoleillé.

Son village natal, Taourith, s'est paré de ses beaux habits pour accueillir les invités, venus témoigner sur cet homme, auteur du fameux paragraphe à l'endroit des colons. «C'est notre sol natal, que de pères en fils nous fécondons de notre labeur: vous êtes venus nous déposséder, nous voler nos biens et, sous prétexte de civilisation vous nous obligez maintenant, pour ne pas mourir de faim, à trimer comme des forçats pour votre profit, contre un salaire de famine.» avait-il écrit. C'était en 1924. La lutte pour l»indépendance du pays n'était qu'à ses premiers balbutiements. C'est ce grand homme que l'association Taddar thiw, à Tibane,lui a rendu un hommage particulier, deuxième du genre.
Natif du même village, Mohamed Saïl, de son nom complet Mohand Amezian ben Ameziane Saïl, est venu au monde le 14 octobre 1894. Il décède en avril 1953 à Bobigny (Paris), une année avant le déclenchement de la guerre de libération 54-62. Ses espoirs de précurseur de lutte pour l'émancipation du peuple algérien ont fini par payer puisque 9 ans après sa mort l'Algérie recouvrait son indépendance.
Djamil Aïssani, président de l'association Géhimab de l'université de Béjaïa, Saïd Chemakh enseignant universitaire de Tizi Ouzou, Sadek Akrok, militant politique et enseignant à l ‘université de Béjaïa ont été les invités de Arezki Saker et Meziane Hedjab, initiateur de cet hommage à l'anarchiste, pionnier de la lutte pour la libération des peuples opprimés ; Francis Dupuis Duri, enseignant d'histoire à l'université de Québec et auteur d'un ouvrage sur l'anarchiste et Phillip Bouba, enseignant à l'université de la Guyane, auteur d'une thèse de doctorat sur le mouvement anarchiste en Algérie, réalisée conjointement avec l'université d'Oran et dont un chapitre avait été consacré à Saïl, ont également pris part à cette table ronde en visioconférence.
Tour à tour, les invités de l'association de Taourith, une pléthore d'hommes de lettres, syndicalistes et universitaires, sont intervenus pour parler de ce chauffeur mécanicien, réparateur de faïence, militant anarchiste, anarcho-syndicaliste et volontaire dans le groupe international de la colonne Durruti durant la guerre d'Espagne, que fut Mohamed Saïl.
Des témoignages, qui n'ont de valeur que de rappeler et de mettre plus de lumière sur le parcours de militant de cet illustre personnage que fût Mohand Ameziane Sail, l'un des militants anarchistes et indépendantistes, engagés de la première heure. En 1923, le Comité de défense des indigènes algériens est lancé avec Mohamd Kiouane. Interné pour insoumission puis pour désertion, Saïl avait écrit en Algérie dans Le Flambeau où il dénonce le colonialisme et le Code de l'indigénat, et appelle les Algériens à l'instruction, à la révolte et à «rejoindre les groupes d'idées avancées». En 1929, il créa le Comité de défense des Algériens contre les provocations du Centenaire. En 1930, il adhère à la CGT-SR, dans laquelle il crée la Section des indigènes algériens, le mouvement anarchiste reprend sa campagne contre le colonialisme. En janvier 1932, installé à Aulnay-sous-Bois, il gérera le journal local L'Éveil social, qui paraît de janvier 1932 à mai 1934 avant de fusionner avec Terre libre. Après le coup d'État des 17 et 18 juillet 1936 et le début de la Révolution espagnole, Saïl, alors âgé de 42 ans, rejoint les Brigades internationales. Il devient le responsable du groupe.
Le 21 novembre 1936, en mission de reconnaissance, il est blessé au bras par une balle explosive à cent mètres des lignes franquistes. Hospitalisé à Barcelone, il regagne Aulnay en janvier 1937.
Mutilé, il doit désormais exercer le métier de réparateur de faïence. Le 17 mars 1937, il participe au meeting organisé à la Mutualité par l'ensemble des organisations de la gauche révolutionnaire, pour protester contre l'interdiction de l'Étoile nord-africaine, conduite par Messali Hadj, et contre la répression des manifestations en Tunisie qui a fait 16 morts.
En septembre 1938, il est condamné à 18 mois de prison pour distribution de tracts. Dès la Libération, Saïl reconstitue le groupe d'Aulnay-sous-Bois et essaye de reformer des comités d'anarchistes algériens. Il tient dans Le Libertaire une chronique de la situation en Algérie. En 1951, il est nommé responsable au sein de la commission syndicale aux questions nord-africaines. Il produit une série d'articles sur «Le calvaire des indigènes algériens». Mohamed Saïl meurt à la fin avril 1953 à ‘l'hôpital franco-musulman à Bobigny et est inhumé au cimetière musulman de Bobigny7.

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