Fella Andaloussia, écrivaine, à L’Expression
«Le Sila est un territoire d’échange»
Fella Andaloussia occupe le stand des éditions El Qobia, où elle a édité ses romans et recueils de nouvelles et de poésie. En même temps, elle est partout car elle parcourt inlassablement les différents stands pour rencontrer et échanger avec d'autres écrivains. Elle nous raconte sa grande passion pour la littérature.
LExpression:Peut-on savoir comment se déroule votre participation au Sila?
Fella Andaloussia:J'ai la chance de participer pour la troisième fois au Salon international du livre, et à chaque fois, c'est un grand privilège et un enchantement. Cette année j'aborde ce rendez-vous avec un enthousiasme infini porté par l'envie de rencontrer des visages familiers et de voir de nouveaux membres virtuels de ma communauté, venus d'Alger, de différentes wilayas et d'outre-mer. Ces lecteurs bienveillants, qui me lisent, me soutiennent par leurs mots, leurs messages depuis l'année 2020.
Le stand el Qobia est particulièrement animé durant ce Sila. Peut-on connaître le secret de cette belle ambiance?
Le secret, peut-être, réside dans la simplicité de l'échange, cette sincérité que prônait Malek Haddad dans son roman Le Quai aux fleurs ne répond plus. Le stand El Qobia n'est pas juste un espace pour exposer et vendre les livres, c'est un carrefour de rencontres humaines, un lieu de partage et de discussion entre l'auteur et le lecteur virtuel ou réel. Pour ma part, j'écris avec passion, en dissipant les barrières imaginaires de l'élitisme littéraire. J'écris pour parler de la société algérienne, de notre quotidien, de nos traditions, nos tabous, et notre patrimoine. Sur les réseaux, je suis proche de mes lecteurs, je partage des extraits de mes écrits, les résumés des livres lus, et cela finit par créer des graines d'amitié. Le lecteur n'est pas un simple passant, mais un être avec une âme curieuse, qui veut comprendre la vie d'un écrivain, se projeter, lui poser des questions. Et c'est ce lien, ce tissage délicat et réel, qui fait la magie d'El Qobia. Chaque rencontre dans notre stand confirme que la littérature ne pourrait en aucun cas être une barrière qui isole le lecteur de l'écrivain, mais un havre ouvert où les âmes passionnées trouvent leurs réponses. Le salon est bien plus qu'un événement: c'est un territoire d'échange où naissent de nouvelles rencontres, des amitiés, des regards complices entre lecteurs et auteurs. C'est aussi, pour moi, l'occasion précieuse de sensibiliser le lecteur à la lecture, d'inviter les personnes réticentes à plonger dans un livre, en éveillant en eux l'envie de voyager, découvrir des horizons insoupçonnés.
Ce Sila a été une occasion pour l'écrivaine que vous êtes de rencontrer et d'échanger avec d'autres auteurs, n'est-ce pas?
Effectivement, je suis aussi une lectrice assidue et gloutonne. Lire me procure un grand plaisir, les livres sont mes fidèles amis qui ne me quittent jamais. Depuis l'année 2021 à ce jour, j'ai lu plus d'une centaine de livres, exclusivement issus de la littérature algérienne. Cela m'a permis de découvrir et d'apprécier des plumes bien de chez-nous, féminines et masculines. J'ai préparé cette année la liste de mes achats, selon les nouvelles parutions au sein de toutes les maisons d'édition, en fonction des thèmes qui m'intéressent pour mon quatrième roman. J'ai noté les dates et horaire des ventes dédicaces pour saluer mes consoeurs et confrères. Le Sila est l'occasion idéale pour se revoir et échanger, en particulier pour les écrivains qui ne vivent pas en Algérie.
Qu'est-ce qui a le plus retenu votre attention parmi les aspects positifs de l'actuel Sila?
J'ai remarqué dans notre stand et d'autres, l'affluence de très jeunes lecteurs avec leurs parents, je citerai le cas d'une adorable petite fille de huit ans, venue avec sa mère. Elle a choisi elle-même ses livres, elle avait les yeux brillant de bonheur. J'ai eu l'honneur de recevoir, deux jeunes étudiantes en master 2 de Boumerdès, spécialité littérature et civilisation, qui ont décidé de venir au Sila pour choisir le livre qui portera le thème de leur mémoire. Beaucoup de lecteurs ont préparé la liste de leurs achats, et cela est très positif.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier livre avec lequel vous participez à cette édition du sila?
J'ai participé avec mon nouveau roman: Kamila la voie de la renaissance, paru aux éditions El Qobia le 31 octobre 2024. C'est la suite du premier: Kamila, un volcan de sentiments! paru en décembre 2021.
Quelle a été la réaction de vos premiers lecteurs à ce livre?
Mes lecteurs attendaient la suite avec impatience, quand j'ai annoncé sa naissance, j'ai été inondée de messages de félicitations, aussi bien sur mes pages que sur ma messagerie commerciale privée
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Vous animez de nombreuses activités littéraires en dehors du SiIa. Pouvez-vous nous en parler?
Certainement. Je m'investis beaucoup dans la littérature préventive. Ayant fait des enquêtes durant plus de treize années, en sillonnant le pays, j'essaie d'organiser au sein d'établissements scolaires ou associations, des ateliers d'écriture préventifs et thérapeutiques pour détecter les cas éventuels d'enfants en détresse. J'anime aussi des cafés littéraires depuis le 4 juillet 2024 au sein d'Emr Synergy, un espace culturel et artistique. D'autres projets culturels sont en cours de réalisation
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Pouvez-vous nous donner vos coups de coeur lors de ce Sila? Les livres que vous avez achetés et qui constitueront vos premières lectures apres la fin du Sila?
J'ai fait une liste première, mais c'est toujours le livre qui nous appelle, certains m'ont été offerts, mais je n'ai pas encore terminé mes achats. Cette année j'ai décidé de lire des romans de jeunes plumes en arabe avec des profils techniques. À la fin du Sila j'entamerai la lecture d'un roman dont le titre m'a tout de suite attiré: Zigomar, me rappelant des souvenirs d'enfance. Je peux en citer d'autres: Malak et les autres, de Omar Kazi Tani, Dépôts engloutis de Habib Tengour, Chienne de fille de Leila Nekkache, Mokhtar et le figuier de Abdelkader Djemai, Destins inversés par Sari El Bahdja, Zgomar, roman en arabe de Sarah Galoul,Fil el mountassef, roman en arabe de Asma Sendjasni, Le vieux et la mer, traduit en arabe daridja par Radia Gouga Roudasli, 1er Novembre 1954 petites histoires dans la grande histoire de Safia Belhocine-Zemirli et Aris de Yamina Mechakra traduit en arabe par Lamis Saidi.