Huit pièces en compétition officielle

Il n y a pas que le cinéma, il y a le théâtre aussi! En effet, du 13 au 18 février prochain, Annaba vivra au rythme du 4eme art grâce au 7e Festival culturel national de la production théâtrale féminine. Placée sous l'égide de M. le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, cette édition est inscrite sous le titre de «Théâtre féminin: évaluation consciente pour une création prometteuse et constante». Aussi, elle rendra hommage à une figure emblématique du 4e art algérien, à savoir la comédienne Nouria Kazdarli, pour sa colossale contribution au théâtre, au cinéma et à l'audiovisuel. Avec plus de 300 oeuvres à son actif, Nouria Kazdarli est une icône, mais aussi une militante engagée dans la lutte pour l'indépendance. «Elle représente un modèle de courage et de dévouement pour la jeune génération.

Réflexion autour du théâtre
En préservant le patrimoine algérien et en promouvant la langue algérienne (derja), elle a contribué avec Kelthoum à l'émancipation des femmes dans le domaine théâtral», note Rania Serouti, la commissaire du festival qui comprend aussi Lynda Sellam en tant que directrice artistique, peut-on lire dans le dossier de presse du festival. Cette édition se veut une rencontre dédiée à la réflexion et à l'évaluation objective des véritables potentialités du théâtre féminin en Algérie, ainsi qu'aux moyens à mettre en oeuvre pour favoriser son développement et celui du théâtre algérien de manière générale. «Nous souhaitons faire de cette manifestation un véritable hub qui réunira toutes les compétences nécessaires à la production, la promotion et l'exploitation du théâtre féminin en Algérie et à l'international», ajoute Rania Serouti.
Sur 27 troupes candidatées, le festival a retenu huit pièces théâtrales qui seront en compétition officielle. Issues des différentes wilayas du pays, ces troupes seront en lice pour le grand prix «Kelthoum».À côté de cela, le programme comprend aussi des ateliers de formation et de nouvelles activités telles que «Qahwette El 3asr» et «L'espace des autrices». Une série de quatre conférences sera également organisée pour faire le point sur l'impact du festival sur la pratique théâtrale féminine au cours de ses douze années d'existence, et réfléchir au rôle que pourrait jouer le théâtre institutionnel dans le développement du théâtre féminin et de l'ensemble du théâtre indépendant dans le pays. Présidé par Soumia Ben Abderabou, docteure en arts dramatiques, spécialisée en critique théâtrale, le jury sera composé de Safy Boutella, musicien, compositeur et metteur en scène, de Malika Belbey, actrice et artiste de théâtre, du comédien Samir El Hakim, ainsi que du scénographe, Yahia Abdelmalek.
Le jury aura pour mission d'évaluer les spectacles en compétition. Le jury decernera différents prix. On citera le prix «Kalthoum» du meilleur spectacle théâtral, le prix «Kalthoum» du meilleur texte original ou adaptation, le prix «Kalthoum» de la meilleure mise en scène, le prix «Kalthoum» de la meilleure performance féminine, le prix «Kalthoum» de la meilleure performance masculine, le prix «Kalthoum» de la meilleure scénographie, le prix «Kalthoum» de la meilleure musique originale, le prix «Kalthoum» de la meilleure chorégraphie, et enfin le prix spécial du jury «Kalthoum».

Un programme riche et varié
Se tiendra chaque matin à dix heures, une conférence. Les sujets abordés sont: «L'artiste Noria, figure du théâtre algérien: témoignages vivants et documentation d'un parcours de plus de soixante ans» - Vie et parcours, le rôle du théâtre institutionnel dans le développement du théâtre féminin en Algérie, la réalité du théâtre féminin en Algérie et enfin le rôle de la formation dans le développement du théâtre féminin en Algérie.
Les débats de «Qahwette El 3asr» porteront sur la «Femme, théâtre et patrimoine... Contes et origines d'antan», à «la composition musicale et chant dans la représentation théâtrale... Quand les mélodies racontent l'histoire», mais aussi à la « Poésie et théâtre... Quand les mots riment et prennent tout leur sens et enfin, à «comment la scénographie raconte-t-elle son histoire à travers les arts plastiques?». L'Espace des autrices (rencontres professionnelles en marge du Festival culturel national de la production théâtrale féminine) sera dédié aux dramaturges diplômées de l'Institut supérieur des,métiers des arts du spectacle, spécialité écriture dramatique, promotions 2024 et 2025. Cet espace vise à créer un environnement stimulant permettant à cinq participantes d'échanger leurs idées et expériences, avec la possibilité d'obtenir des opportunités de concrétisation de leurs projets d'écriture. Les autrices invitées à présenter leurs projets de textes théâtraux sont Faten Kassar d'Annaba, Romaissa Ben Aïssa de Tlemcen, Saïda Melikèche de Tizi Ouzou, Guerrache Sara Intissar de Mila et Asma Kara d'Alger. Le but de ces espaces, nous apprend-on, est d' «offrir aux dramaturges l'opportunité de rencontrer des professionnels du théâtre et d'échanger leurs expériences, créer un espace de discussion autour des enjeux de l'écriture dramatique, en abordant la structure, le style et le traitement artistique et ainsi soutenir les projets créatifs et permettre aux participantes de présenter et défendre leurs oeuvres.» Et de renchérir: «L'idée de cet espace repose sur la désignation d'une journée du festival pour organiser une rencontre entre un comité composé de directeurs de théâtres régionaux et les participantes porteuses de projets d'écriture. Chaque auteure bénéficiera d'un entretien individuel pour présenter et défendre son projet. Ces rencontres offriront également une opportunité aux directeurs de théâtre de sélectionner un projet à produire, en fonction de leur vision artistique et de leurs capacités de production.». Le programme comprendra aussi deux ateliers, l'un sera relatif à la mise en scène et le second à l'écriture dramatique. Ces ateliers offriront un environnement d'apprentissage interactif sous la supervision de spécialistes du domaine. Les deux ateliers mettront l'accent sur la pratique pour garantir une formation immersive et enrichissante. Ces ateliers visent à encourager l'échange de connaissances, à perfectionner les compétences des participants, à favoriser le réseautage entre les acteurs du domaine théâtral, et à contribuer à l'évolution des pratiques scéniques. Créé en 2012 par la comédienne Sonia, le Festival culturel national de la production théâtrale féminine de Annaba a connu un arrêt de sept années avant d'être relancé en 2022.

Un record de participation
Depuis, il continue de célébrer et de promouvoir le rôle des femmes dans le théâtre algérien. «Le Festival culturel national de la production téâtrale féminine a enregistré un record de participation en 2025, avec la réception de pas moins de 27 candidatures issues de des théâtres régionaux, d'associations et de théâtres indépendants. Ce chiffre reflète l'engouement croissant pour la création théâtrale féminine en Algérie et l'intérêt constant pour la mise en lumière des talents féminins sur la scène nationale.» souligne-t-on. Et les organisateurs de conclure: «Cette évolution peut s'expliquer par plusieurs facteurs, notamment une dynamique culturelle plus inclusive, un soutien accru aux initiatives artistiques portées par des femmes, ainsi qu'une reconnaissance progressive du rôle des femmes dans le domaine des arts dramatiques. Ce succès constitue une étape importante dans l'histoire du festival, renforçant son rôle en tant que tremplin pour les artistes et vitrine de la créativité féminine dans le théâtre algérien.»