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Concert «Hna W Lhih» à Ibn Zeydoun

Complaintes chaâbies sur des dissonances de jazz

«Hna W Lhih»(ici et là-bas), une fusion prolifique des genres musicaux, aux arrangements époustouflants de créativité, montée et présentée, jeudi soir à Alger, par Mehdi Djama, un artiste aux talents multiples, qui a réussi à ouvrir les complaintes du Chaâbi sur les dissonances de jazz et la fureur des cadences latinos. Durant 75 minutes, le public du Petit Théâtre de l'Office Riadh El Feth (Oref), organisateur du concert, s'est délecté de cette belle randonnée onirique proposée par le saxophoniste et guitariste, Mehdi Djama, qui a donné une nouvelle vie à une dizaine de pièces tirées du répertoire de la chansonnette chaâbie, rappelant le génie créatif de ses différents compositeurs. «Hna W Lhih» est un «projet qui rend hommage aux grands maîtres, compositeurs et créateurs de la musique chaâbie, ainsi que la chansonnette, une des formes les plus récentes du genre», peut-on lire sur le document de présentation de l'artiste.
Rappelant le génie créatif des regrettés, Dahmane El Harrachi (1926-1980), Mahboub Safar Bati (1919-2000) et Mohamed El Badji (1933-2003), Mehdi Djama a ouvert le champ de l'universalité aux chansons de ces grands maîtres du genre. Retravaillées dans de belles fusions avec d'autres genres de musiques, jazz et les typiques sud-américains notamment, six célèbres pièces populaires, ainsi que deux belles conceptions de Mehdi Djama, ont mis en valeur la richesse du patrimoine chaâbi et le potentiel créatif des musiciens algériens. Pour un tel projet ingénieux, aux exigences techniques et artistiques relevées, Mehdi Djama a dû compter sur le soutien de Fayçal Maâlem, un des plus grands pianistes de jazz que connait l'Algérie et la virtuosité de, Sid Ali Mohammedi à la basse, Nael Kahouadji au violon et Fayçal Gaoua à la batterie et aux percussions. Dans une ambiance de grands soirs, l'artiste à la guitare acoustique et ses musiciens ont rendu entre autres pièces, «Habba ennassim» (n'çraf-jazz), «El Haraka wes'soukoun» (bossa nova) et «Aâlech del'gh'der waâlech» (salsa).
Les enceintes acoustiques vibrant aux rythmes des sonorités denses des instruments soumis aux réglages minutieux de Raouf Bidjou à la console technique, le public a savouré tous les moments du concert «Hna W Lhih» dans l'allégresse et la volupté, applaudissant longtemps le «Mehdi Djama Quintet». Alternant ses tours de chants avec des «Scats» (interprétation sans texte, où la voix devient un instrument en solo), Mehdi Djama a également entonné d'autres titres célèbres, hautement appréciés par les spectateurs, «Ma hajti b'dhey ech'chmaâ» (valse-jazz / berouali), «Net'haddeth maâk ya qalbi»(salsa-reaggae) et «Katbet'li Kiya»(berouali).
L'époustouflant Fayçal Maâlem a rendu une prestation pleine, empreinte de maîtrise et de technique, tant sur le plan de l'accompagnement en accords que celui de l'improvisation ornée de belles envolées phrastiques, tutoyant les dissonances modales du jazz et de la salsa, ainsi que les cadences irrégulières et les rythmes composés. De même pour Nael Kahouadji au violon, qui a mêlé avec succès et beaucoup de génie l'esprit de l'improvisation aux différents «istikhbars» rendus, les embellissant par moments avec les ornements du «quart de ton» caractérisant la musique orientale. L'assistance qui n'a découvert ce brassage des cultures qu'une fois les musiciens sur scène, a également pris du plaisir à apprécier Mahdi Djama exécutant au saxophone soprano deux de ses compositions, «Motivation» (valse-jazz) et «Sad for Me», une belle balade aux allures mélancoliques. Mes recherches dans le monde du jazz et de la musique latino, m'ont permis de découvrir de grandes similitudes entre ces styles et le chaabi, je n'ai eu alors qu'à mêler toutes ces sauces pour les servir en un seul plat», a expliqué le chanteur. Né en 1987 et issu d'une famille d'artistes et de mélomanes, Mehdi Djama, diplômé en musique, a longtemps accompagné de grands noms et groupes de musique algérienne, participant à nombre de manifestations nationales et internationales. Confiant à l'APS qu'un autre projet consistant à «réarranger de célèbres standards de jazz et pièces de musique latino et autres, pour les ramener à la culture algérienne», est en cours de préparation, Mahdi Djama a également révélé la sortie prochaine du clip de la pièce, «Habba ennassim».

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