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Décès à 72 ans du journaliste et homme de culture Abdelhakim Meziani

Adieu l'artiste

Rédacteur en chef, chargé de la Culture aux premières années de L'Expression, il avait réussi à placer le débat culturel en Algérie à travers ses propres articles et les contributions d'hommes et de femmes de culture qui lui vouaient un respect certain.

Abdelhakim Meziani, journaliste, homme de culture, critique de cinéma et spécialiste de l'histoire et du patrimoine algériens, est décédé ce jeudi à Alger à l'âge de 72 ans. Cette triste nouvelle s'est abattue sur tous ses amis comme la foudre, sans s'annoncer. Membre fondateur de L'Expression, Abdelhakim n'a jamais rompu les amarres avec le journal auquel il a consacré plusieurs années de sa vie. Il a fait mille et une autres expérience, mais il ne manquait jamais de faire son «pèlerinage» régulier chez nous. Ces «Bonjours» qu'il adressait à tout le personnel, sans distinction aucune, annonçaient déjà pour chacun de nous, des moments délicieux à passer en sa compagnie. Jamais avare de bons mots, Abdelhakim savait détendre l'atmosphère et rendre supportable le métier stressant que nous faisons. Il avait cette faculté, rare, de décrire des situations complexes avec des mots simples.
Rédacteur en chef chargé de la Culture aux premières années de L'Expression, il avait réussi à placer le débat culturel en Algérie à travers ses propres articles et les contributions d'hommes et de femmes de culture qui lui vouaient un respect certain. Dans ce débat, justement, il défendait le concept de «Citadinité» en tant qu'héritage culturel à sauvegarder. Son discours reposait sur des arguments plus que recevables et c'était un véritable plaisir de l'écouter énumérer, un à un, les petits détails qui faisaient de la citadinité un art de vivre. Il ne manquait, d'ailleurs, jamais d'en faire étalage avec un raffinement exquis. Sa tenue, son langage, les expressions d'antan qu'il affectionnait particulièrement et les proverbes qui lui viennent de manière quasi instantanée. Mais cette posture ne l'éloignait jamais du quotidien que vivait le pays.
Les questions politiques, économiques et sociales le concernaient en tant que journaliste et il savait évoluer dans l'Algérie d'aujourd'hui avec les codes d'hier. En fait, Abdelhakim vivait son époque et réussissait de l'adoucir en la peignant d'un savoir-vivre qui lui était propre. Il appelait cela la citadinité et aimait dire à qui voulait l'entendre qu'on n'en héritait pas forcément. C'est une culture qu'on adopte dans quelque espace que ce soit. C'est pour dire qu'il n'était pas dans le conflit, mais dans le débat permanent.
Et en matière de débat, Abdelhakim en a animé pas mal, de manière officielle ou informelle. Il pensait, et il avait parfaitement raison, que la parole nourrit l'esprit au même titre que l'écrit, à la seule condition d'en être le prolongement. Les très nombreux auteurs qu'il recevait dans «L'agora du livre», un forum littéraire qu'il animait au centre culturel Larbi Ben M'hidi ne peuvent que confirmer le sens inné de
l'écoute qu'il avait.
Né en 1949 à Alger, Abdelhakim Meziani, fils de chahid, a écrit dans de nombreux titres de la presse nationale.
De Révolution africaine à L'Expression en passant par Liberté, El Watan, il a très largement contribué à faire vivre la culture nationale. Sa contribution ne s'est pas arrêtée aux rubriques culturelles des journaux, il a aussi animé plusieurs émissions de télévision dédiées à l'histoire et au patrimoine culturel algérien.
Une présence audiovisuelle très constante à travers laquelle, il a lancé beaucoup d'auteurs et d'artistes qui, aujourd'hui, doivent certainement le pleurer au même titre que tous les collègues qui l'ont approché.
L'action culturelle de Abdelhakim n'était pas que médiatique.
En acteur de la scène culturelle nationale, il a contributé à l'émergence de nombreuses vocations cinématographiques, par le biais des ciné-clubs qu'il avait lancés. Cela en plus des émissions de télévision dédiées au cinéma, notamment à Canal Algérie et Dzair TV. Son apport au cinéma lui a ouvert les portes des prestigieuses «Journées cinématographiques de Carthage», dont il en a été un membre du jury.
Mais sa grande passion, son amour éternel est la ville d'Alger. Pas celle d'aujourd'hui, mais la Casbah. Il en a fait son fil rouge dans sa vie. Toute son oeuvre partait de cet amour incommensurable qu'il portait à la capitale éternelle de l'Algérie. Et toute cette oeuvre lui était quelque part dédiée.
La musique andalouse et toutes les associations dont il a contribué au lancement et les grandes figures de la culture algéroise, à l'image de Sid Ahmed Serri, nourrissaient son ambition pour son pays. Il a été membre fondateur de la très célèbre association El Fekhardjia en 1981 avec Smaïl Hini. Et s'il faudrait citer un autre amour, à part ceux qu'il portait à Alger et à son épouse, le coeur de Abdelhakim Meziani battait pour le doyen des clubs algériens, le Mouloudia Club Algérois (MCA).
Adieu Abdelhakim, nous ne t'oublierons jamais. 

Le ministre de la Communication présente ses condoléances

Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer a adressé, hier, un message de condoléances à la corporation de la presse ainsi qu'à la famille du journaliste et producteur Abdelhakim Meziani, décédé jeudi à l'âge de 72 ans.
«J'ai appris avec une profonde tristesse la disparition du journaliste et producteur Abdelhakim Meziani décédé jeudi», a écrit le ministre de la Communication dans son message de condoléances.
Le défunt, qui a eu un long parcours dans le domaine de la culture et de l'information, a occupé le poste de producteur de plusieurs émissions et programmes télévisés culturels et historiques. Il gravit les échelons passant du poste de journaliste, à celui de rédacteur en chef, chroniqueur avant de devenir éditorialiste de plusieurs titres de la presse écrite et électronique, a ajouté le ministre. Abdelhakim Meziani a occupé « le poste de directeur central d'Algérie télécom de 2006 à 2014 et celui de conseiller chargé de la communication et des relations de presse nationales et internationales de différentes institutions et organismes.
Le défunt, a-t-il rappelé, s'est beaucoup intéressé au patrimoine de la musique classique, en occupant le poste de président des associations de la musique andalouse et d'El Fekhardjia pendant plus de 30 ans, de même qu'il a supervisé une école de formation musicale, des concerts de musique et des hommages rendus à de grands maîtres de l'art. Premier fondateur de l'Union algérienne des ciné-clubs en Algérie de 1972-1984, Abdelhakim Meziani a organisé des conférences nationales, régionales et maghrébines pour la formation des dirigeants des ciné-clubs, ce qui a permis le lancement de plus de 600 ciné-clubs à travers le pays, selon la même source. Il a pris part aux différents congrès et festivals nationaux et internationaux et a remporté plusieurs prix, à l'instar du premier Prix du Syndicat français de la Critique de cinéma et du Premier Prix de la Critique cinématographique italienne.
En cette douloureuse circonstance, le ministre de la Communication présente «ses sincères condoléances et exprime sa profonde compassion à la famille du défunt et à la corporation de la presse, priant Dieu Le Tout-Puissant d'accorder au défunt Sa Sainte miséricorde et de prêter à ses proches patience et réconfort».

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