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L’enjeu majeur des ressources minières

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) indique qu'au cours des 60 dernières années, au moins 40% de tous les conflits avaient un lien avec les ressources naturelles, aussi bien les énergies fossiles que les ressources minérales qui jouent un rôle fondamental dans le développement de technologies pour la défense et l'armement, définissant ainsi le pouvoir militaire d'une nation. Elles sont des éléments vitaux dans la production d'équipements militaires tels que les sous-marins, les aéronefs, les missiles et les torpilles. Certains de ces minéraux sont des composants essentiels des nouvelles technologies numériques aussi bien des téléphones que des batteries pour les véhicules électriques.
C'est une véritable «guerre avant la guerre» que se livrent les grands de ce monde pour accéder à ces ressources. L'actualité récente a montré une grande puissance exercer des pressions sur un pays en difficulté pour obtenir la cession de ses ressources minérales et exprimer par ailleurs son intention d'annexer des territoires riches en matières premières. En même temps nous assistons en Afrique à des manoeuvres diplomatiques et à des menaces de sanctions économiques, voire à des actions armées comme au Sahel et en République démocratique du Congo motivées par la lutte acharnée de forces antagonistes pour contrôler les immenses richesses minières de cette région. En Algérie, si la guerre de Libération nationale a duré huit ans, c'est à cause de ses ressources naturelles considérables que le pays colonisateur ne comptait pas abandonner. Ne voulait-il pas soustraire le Sahara du reste de l'Algérie avant d'être contraint par le rapport de force à accepter l'indépendance de l'Algérie une et indivisible. Soucieuse de préserver ses ressources naturelles au lendemain de l'indépendance, le secteur des mines est l'un des premiers à avoir été concerné par la démarche de nationalisation des grands secteurs économiques de l'Algérie indépendante.
Une nationalisation intervenue le 6 mai 1966, soit près de 5 ans avant la nationalisation des hydrocarbures, suivie par la création de la Société nationale de recherches et d'exploitations minières «Sonarem» une année plus tard. Un processus qui s'est inscrit dans le cadre de la volonté de recouvrer la souveraineté de l'Algérie sur ses ressources et conquérir son indépendance économique. Une souveraineté économique qu'il s'agit aujourd'hui de consolider. Aujourd'hui, comme hier, le secteur est appelé à soutenir le développement de l'assise industrielle nationale.
Rappelons que six mois après son élection pour un premier mandat, en juillet 2020 le chef de l'État a demandé au gouvernement «d'établir immédiatement la carte géologique de tous les gisements exploitables en terres rares, en tungstène, en phosphates, en baryte et autres matériaux». En décidant de lancer un vaste programme d'inventaire des ressources minières de son sous-sol, qui pourrait en même temps récolter des informations sur les ressources en eau, sur les risques naturels et sur l'aménagement du territoire, l'Algérie vise à renforcer les capacités d'exploitation, de valorisation et d'exportation hors hydrocarbures et assurer en même temps le développement endogène du pays.
Cette orientation a été rappelée lors du Conseil des ministres de février 2025, en soulignant la nécessité de l'inscrire dans «une vision globale sur les moyens les plus efficaces pour investir davantage dans l'exploitation minière avec de nouvelles études plus approfondies qui prennent en compte les besoins des futures générations».
Un potentiel considérable
Les études géologiques antérieures indiquent bien que l'Algérie regorge d'une immense richesse minérale, comprenant de l'uranium, du zinc, de l'argent, de l'étain, du fer, du tungstène, du manganèse et du molybdène, ainsi que de pierres précieuses comme le diamant, la topaze et le béryl et toute une variété de métaux rares tels que le wolfram, le tantale, le niobium et le béryllium. Elle possède également des «terres rares» constituées de 17 éléments: lanthane; cérium; praséodyme; néodyme; prométhium; samarium; europium; gadolinium; terbium; dysprosium; holmium; erbium; thulium; ytterbium, lutécium, scandium et yttrium ainsi que des métaux stratégiques tels que le platine, le lithium, le cobalt et l'indium, des ressources essentielles pour les industries militaires et technologiques de pointe. Elle dispose aussi d'une large gamme de minéraux industriels tels que le phosphate, la baryte, la bentonite, la fluorite, le kaolin, le feldspath et le carbonate de calcium, ainsi que du sable de silice et de sels naturels. Elle recèle par ailleurs d'importantes réserves de matériaux pour la construction comme le marbre, le granit, le calcaire et le grès.
La recherche et l'exploitation
Selon les rapports officiels, 31 matières minérales sont exploitées par 1400 investisseurs à l'échelle nationale. Cependant, la contribution de ce secteur au produit intérieur brut (PIB) ne dépasse pas 1% jusqu'à la fin de l'année 2020. Depuis cette date, l'Algérie a lancé plus de 26 projets de recherche et d'exploration minière après la découverte et l'identification de 32 matières non exploitées, dans le but de renforcer les ressources en devises étrangères du pays et de réduire progressivement sa dépendance aux hydrocarbures. Le plan de développement minier, au coeur de la politique nationale de diversification économique, connaît cette année un coup d'accélérateur. Après le lancement officiel du projet d'exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet, deux grands projets miniers structurants seront lancés au cours des prochains mois, à savoir la mine de phosphate de Tébessa et la mine de zinc d'Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa permettant de réduire la facture d'importation et de créer des milliers d'emplois. Les trois projets constituent l'essence du programme de développement minier qui doit contribuer à la diversification de l'économie nationale grâce à la valorisation industrielle des ressources minières. À ce jour, le secteur des mines a connu une augmentation de production, notamment pour le fer (+5,6%), le phosphate (+3%), le sel (+21%), le marbre (+23%) et l'or (+6,3%).
Une nouvelle loi pour l'investissement
Afin de dynamiser l'investissement minier et tirer pleinement partie du potentiel minier que recèle l'Algérie, un nouveau projet de loi sur les mines fut adopté lors du dernier Conseil des ministres, avec pour objectif d'améliorer le climat des affaires en mettant en place des mesures incitatives pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers, ainsi que les capitaux et les compétences techniques, tout en veillant à sauvegarder la souveraineté du pays sur ces ressources stratégiques très convoitées et à exclure l'exploitation des terres rares à conserver pour les générations futures. Ce qu'il faut retenir de cet éclairage est que le potentiel minier de l'Algérie est considérable, classé au premier rang dans le monde, et que son exploitation actuelle et future fera de notre pays un fournisseur incontournable de matériaux et minerais stratégiques et un partenaire privilégié pour de nombreux pays qui dépendent de ces ressources pour leur défense nationale et le développement de leur économie. En s'ouvrant de surcroît à la coopération internationale pour la recherche et l'exploitation de ces ressources, à l'origine de tant de conflits, l'Algérie s'engage résolument en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde.

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