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Une raclée maritale!

Les histoires de batailles rangées entre conjoints sont pour la plupart, craintes par les magistrats du siège, qui ont horreur des dossiers qui leur sont remis bien avant l’audience, «éloquents», mais «subitement muets», au cours de débats.

Ce mercredi gris du mois de la fin mai 2023, la salle d'audience affichait complet par la grâce d'un supposé grand procès, opposant le rugueux et ombrageux Ahmed. N. à son épouse, la sémillante et bouillonnante Guermia. C. la maman de trois beaux gosses, aujourd'hui, isolés chez la grand-mère maternelle, révoltée et fâchée contre son gendre, qu'elle avait pourtant prévenu l'après-midi de la veille de l'audience pénale, par une sévère mise en garde, et sans équivoque:»Ya Si Ahmed, fais attention à ne plus lever la main sur ma fille unique. Tu es certes, revenu à de meilleurs sentiments, en me demandant de la persuader de revenir chez elle, et s'occuper des garçons. J'étais heureuse de cette demande, car je n'en pouvais plus de surveiller des enfants trop turbulents. Je n'avais même pas réfléchi, et je t'ai remis ma fille, en toute confiance. Tu n'as pas été à la hauteur de mes espérances, et fini par m'agacer. Je te préviens maternellement, si jamais, tu franchissais les limites, je sacrifierais toutes mes économies, pour te jeter en taule!» Et voilà qu'Ahmed n'a pas tenu compte de l'avertissement, de Oumi-yama, qu,i effectivement, tiendra parole, après deux mois du 1er incident qui a fait que madame est restée chez sa mère, et a boudé son lit, trois mois d'affilée. Le fait est, selon la victime qui avait présenté un arrêt de travail de soixante jours, que monsieur est un fou adepte de «Bacchus». Victime de sa seigneurie l'alcool, Ahmed ne peut pas s'empêcher de prendre à partie la malheureuse Guermia qui est devenue, par «habitude» le véritable et unique souffre-douleur de Si Ahmed. Mais la vérité toute crue, apparaîtra à la barre, où les intervenants n'ont pas été avec le dos de la cuillère. Bizarrement, l'inculpé de «coups et blessures sur le conjoint» en présence d'enfants, risque les très lourdes foudres de l'alinéa 4 de l'article 266 bis. (Loi n° 15-19 du 30 décembre 2015) «... Si l'infraction a été commise en présence des enfants...» Ici, c'est carrément «la réclusion à perpétuité...» qui est retenue par la loi! Il n'y avait qu'à jeter un simple coup d'oeil sur le jeu de photos, pour avoir une idée sur les dégâts physiques et même moraux de la pauvre femme, au lendemain de la raclée.
Les termes du certificat médical ont été d'une féroce cruauté «animale», selon le mot usité par l'avocat qui se trouvait être? ô comble de coïncidence, le cousin de madame, la victime. OEdèmes sur l'oeil gauche, lèvre inférieure, abimée, menton exagérément enflé par les coups du manche du couteau brandi à la face de l'épouse, cuir chevelu dans un très mauvais état, sans relever l'incapacité à dormir sur le dos par la présence d'une dizaine d'ecchymoses sur toute la surface d'un menu et squelettique dos, les trois bleus sur le poignet gauche, et autant sur la cheville droite. Ces bleus sont intervenus au moment où le mari survolté, a violemment trainé sa femme, par sa grosse chevelure noire, sur toute la longueur du couloir du domicile, malgré les cris désespérés des bambins! Et la liste est encore longue des profondes blessures causées à l'épouse, maman résignée et mère d'enfants en bas âge. Appelée à la barre, Guermia. C. n'a pas pu s'exprimer, ligotée qu'elle était, par la seule présence d'Ahmed, qui lui envoyait de noirs, rouges et menaçants regards, qui obligèrent madame à détourner carrément le regard vers la procureure, comme pour lui demander secours et réconfort.
Le juge s'assura de l'attitude de l'inculpé qui avait été mal inspiré, en prenant le sérieux risque de discuter, sans la nécessaire autorisation du juge, avec un autre détenu.
La mise au point effectuée, Ahmed fut autorisé à se défendre:»Je suis désolé de m'être pris à ma chère épouse, mais elle a un peu cherché la correction que je lui avais administrée...»
Le magistrat l'interrompt: «Une correction? Dites plutôt une raclée gratuite! À propos, quelle fut la vraie cause de cette «correction»?
Le détenu se retourna vers sa moitié, et répondit:»Monsieur le président, je m'excuse, mais je n'aime pas être contredit, surtout par une femme... Seconde interruption du président qui ne voulait pas laisser l'inculpé dévier de e qui intéresse le tribunal: «Mais ce n'était pas n'importe quelle femme, mais votre femme, votre moitié, la mère de vos enfants, et l'associée de votre vie!» Alors que le magistrat finissait son reproche, on entendit des sanglots très fortement lâchés par un vieil homme, qui s'avèrera être le tonton de madame.

De Quoi j'me Mêle

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