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Quand sonne l’heure …

La salle d’audience était à moitié pleine (ou vide) lorsque le juge unique de la première instance entra, solennellement, suivi du procureur et de la greffière de l’audience de ce dimanche de la mi-février 2022 .

S'étant aperçu que la majorité des présents était constituée des jeunes, probablement des membres de la famille, des voisins, parents, amis et des connaissances de feu Rami. F. 31 ans, célibataire bossant pour une famille nombreuse, victime, d'un triste et regrettable accident de la circulation, au niveau d'un passage protégé des chemins de fer, de la région, le président de la section correctionnelle du tribunal, tapa du poing, pour demander un peu de silence. Aussitôt, le calme est rétabli, permettant à l'ensemble de l'assistance de mieux suivre ce qui va suivre, à propos de ce stupide accident qui a encore vu la mort d'un jeune qui ne voulait que se détendre, durant ce vendredi, au volant de la cylindrée de son boss, le patron de l'usine d'à côté: «Merci, voici ce que le tribunal cherchait. C'est ce qu'on appelle une audience ordonnée! Alors, soyez magnanimes en vous tenant correctement durant tous les débats qui vont suivre!». Cette mise au point effectuée, le magistrat jeta un oeil du côté du représentant du ministère public, et de la jeune greffière qui appela l'inculpé d'homicide involontaire, fait prévu et puni par l'article 288 du Code pénal. L'inculpé s'approcha, la mine défaite, le regard sombre, le port droit, comme s'il voulait montrer sa dignité, encore intacte, malgré tout ce qui lui était arrivé, il y a un mois! Le policier placé aux côtés de l'inculpé- détenu, n'était pas dans son jour à la vue de ce jeune arrivé dans le fourgon «vert d'eau» de la direction des «matons» du pénitencier de Tidjelabine (Boumerdès). Revenons aux débats qui verront Yacine. R. 47 ans l'inculpé, dont les traits laissent voir l'incommensurable détresse, d'avoir été là où il ne fallait pas qu'il fût au moment de la fatale collision, entre le poids lourd et la cylindrée conduite par Rami. F. chauffeur d'un patron d'une usine du coin. «Je commencerai d'abord par la faute commise par le défunt, qui a pris le gros risque de doubler en plein virage fermé à la vue de ceux qui venaient en sens inverse. Ce n'est pas moi qui le dis, mais le rapport des policiers est formel! Il m'est difficile de m'exprimer ainsi, mais ma liberté en vaut la chandelle, et... -Stop! Avez-vous fini de mener les débats? Vous venez d'occuper mon siège et cela, le tribunal ne le permettra jamais!»,coupe le juge qui venait ainsi de redresser l'impair commis par l'inculpé! Il lève le bras de tout son long pour demander à reprendre la parole, mais le juge refuse, pour le moment. «Nous vous avons demandé les circonstances dans lesquelles, votre camion a heurté de plein fouet la voiture, et non de rendre un verdict!»,articule, sans trop se fâcher le magistrat, qui enchaine par une autre sensible et douloureuse question: «Avant d'arriver au passage protégé, qu'y avait - il sur votre droite?» demande, à dessein, le juge, qui ne sera pas surpris par la réponse: «La plaque annonçant la proximité d'un passage à niveau!» murmure presque l'inculpé, qui n'a pas saisi le sens d'une telle question. -Et alors que deviez-vous faire à ce moment là?»,lance, sans regarder l'inculpé qui répond aussi vite que prévu: «mieux faire attention!». Yacine. R. se défendit vaillamment, arguant du fait que la défunte victime n'a pas eu le temps de voir le mastodonte foncer vers la droite! «Il m'était impossible de l'éviter car... -Vous rouliez à une folle vitessee!» Trancha le président qui n'avait pas quitté le PV de police, qui était entre ses grosses mains. Le juge expira longuement, avant de s'écrier presque: «Et dire que vous le saviez! C'est de l'inconscience!». Il se tourna vers le parquetier, invité à requérir. Après avoir présenté les condoléances aux proches du défunt, il déclara: «Rami a certes, été victime du mektoub, mais avec la sordide «complicité» de l'inconscience». Le ministère public demanda «l'application de la loi, dans toute sa légère et simple signification»! Le président allait prendre acte du traditionnel dernier mot, de l'inculpé, qui aura été plutôt le dernier paragraphe de Yacine: «Je suis innocent. La victime est d'une autre région. Je ne la connais pas du tout. Je suis victime du mektoub.».

De Quoi j'me Mêle

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