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«Mon mari me bat chaque jour»

Mahanni. G. est une épouse forte de caractère et, malgré le très lourd poids de l'environnement, qui a fait qu'elle subissait les coups quasi quotidiens de son nerveux et susceptible, voire, très violent, mari, sans réagir...

Nous sommes assis sur le banc placé dans le couloir des juges, qui se trouve dans le prolongement de la partie où se retrouvent, travaillant dans des conditions exécrables, les seuls juges du siège. Mahanni. G. était une jeune mariée fan des mélodies de feu Farid El Atrache, et donc prompte à avoir le béguin pour les jeunes beaux gosses du quartier, bons à ne rien faire, chômeurs, pour la plupart! Elle était si polie qu'on lui aurait confié de très bon coeur la garde de sa grand'mère, malade et qui a besoin de soleil et de lumière, pour son plus grand bien. Ayant deux autres soeurs plus jeunes, mais moins attirantes, et un frère je-m'en- foutiste, quant au sort des évènements qui secouent le pays, mais jaloux «gentiment» de tout ce beau monde.
L'alinéa «UN» de l'article 264 (loi n° 06-23 du 20décemre 2006) dispose que:
«Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s'il résulte de ces sortes de violence une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de quinze jours, est puni d'un emprisonnement d'un (1) an à cinq (5) ans et d'une amende de cent mille (100000) DA à cinq cent mille (500000) DA)...».
La juge avertit qu'aucun écart ne sera toléré, et même, permis: «Vous êtes ici devant l'honorable juridiction pour avoir dérangé les habitants du bâtiment qui vous abrite, la cité, les policiers, la Protection civile et même un pan important de la commune! Elle rappellera brièvement les faits, avant de parcourir l'article qui les a présentés devant le tribunal! Auparavant, la présidente de la section correctionnelle avertit «gentiment» tout ce beau monde, qu'aucun écart ne sera permis: une femme d'âge mûr, grande de taille, la mine défaite, des yeux larmoyants, annonçant des nuages dans son foyer, s'installe aussitôt à nos côtés, sans regarder le moins du monde, du côté du minuscule bureau du juge pour, éventuellement, et probablement l'entendre, seule, et prendre acte de ses problèmes conjugaux. Nous avions compris, d'après les traits tirés de son visage pâle, livide et aucune couleur vive ne s'affichait, que cette dame avait de sérieux problèmes, mais avec qui? Les parents?
Les voisins? Une voisine? Son patron? Un collègue? Nous n'avions pas une nette idée, avec qui, cette femme s'était accrochée. La dame nous fixa d'un regard où la curiosité se mêlait à l'agacement. Elle dit: «Hadj! N'avez-vous jamais vu, quelqu'un venu se plaindre de coups et blessures volontaires, auprès de la justice?»a murmuré presque la bonne femme qui voulait, certainement, préserver l'ordre de la bâtisse.
«Il s'agit des violences conjugales! De douces ou amères violences conjugales?». «Mon époux est plus que violent! C'est un véritable tortionnaire! J'ai supporté cela depuis 17 ans, en ayant beau cacher et justifier les fraîches traces, et autres cicatrices, sur, presque, tout le corps. Il est temps pour moi, que tout le monde qui m'entoure sache, dans quel enfer, je vis avec un homme qui ne supporte pas, son état de désespoir, né de l'absence d'enfants! Elle le dira sans peur, allant jusqu'à nous demander de taire les coordonnées des parties, car «nos familles sont connues et estimées, dans la localité. Je vous en prie, faites - le par respect aux familles, on ne sait jamais de quoi, oui,munsieur, l'avenir immédiat nous prépare!». Nous n'eûmes même pas le temps de répondre aux demandes de la dame, que la jeune greffière montra le bout du nez pour annoncer que le juge était enfin, arrivé et donc, disposé à bien entendre les deux parties, après s'être extirpé de l'infernale circulation de l'axe Chéraga / Rouiba! «Il cogne plus qu'un homme sur un autre! Il défoncerait un chameau, tant les coups sont portés avec une violence inouïe!
Vous avez l'impression d'avoir un véritable cogneur professionnel qui s'entraîne sur un punching-ball! Non, ses coups font très, très mal sur le coup, mais même après le passage de «l'ouragan»!
J'ai longtemps gardé les «bleus» sur les épaules, les aisselles et les cuisses touchées par les nombreux et violents coups de pied!

De Quoi j'me Mêle

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