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Les «caresses» de bacchus

« Sont-ce des traces de caresses, faites à votre épouse il y a de cela une bonne quinzaine de jours, n'est-ce pas? », articule le juge à l'inculpé, confus et honteux comme tout.

À la seule vue des photos présentées par l'avocat de la victime, Mehdi Kouchih, le vigilant magistrat, Il demanda à Bachir. D, inculpé de coups et blessures volontaires à l'encontre de Safia. L. son épouse et mère de sept enfants: «Ce sont des traces de caresses, faites à votre épouse il y a de cela une bonne quinzaine de jours,n'est-ce pas?» ironise, pour commencer, le juge qui allait connaître ce jour- là, les travers d'un adepte de Bacchus dans tous ses états! Oui, un père de famille qui rentre chez lui à vingt-trois heures tapantes, tenant à peine debout, qui aura passé un sacré bout de temps à chercher les clés du domicile, et le trou de la serrure, avant d'entrer chez lui, pour des scènes, à ne plus en finir. Peu après, il s'en prendra à la mère de ses bambins d'une manière sauvage -et c'est le moins que l'on puisse écrire-mérite-t-il l'indulgence après coup, et les nombreux gnons? C'est pourquoi, dans ce cas d'espèce, la détention préventive, reste un bon procédé! Le détenu détourne son regard pour, probablement ne pas se remémorer la soirée du 27 du mois écoulé, où il rentra chez lui, commençant un show comme seuls les ivrognes élitiques peuvent en montrer! Il tente bien de lever les yeux bouffis, en vain! La honte l'en empêche et fortement. Comme pour l'encourager à ouvrir la bouche, le juge lui propose d'écouter ce qui suit, comme pour l'aider à parler enfin:«Supposons que vous soyez rentré ce soir-là, et que vous surprenez un individu en train de massacrer Mme, votre épouse! Quelle aurait été votre réaction?» L'inculpé retrouva subitement la parole, en s'exclamant le plus sérieusement du monde, ce qui fera d'ailleurs sourire, et rire aux éclats, la majorité de l'assistance. «Je l'aurais bouffé cru et personne ne l'aurait aidé! Je vous prie de me croire, il l'aurait regretté tout le reste de sa misérable vie!» Mehdi Kouchih, le président, souffla un instant, puis reprocha à M. son deux poids, deux mesures! Devant le silence de l'inculpé, le juge fit une moue expressive et ajouta qu'il fallait d'abord réfléchir à la boisson alcoolisée et ensuite à rentrer tard pour déverser un boucan infernal! Il le sermonna durement avant de parler des enfants, le soir de la tannée reçue par Mme qui avait déclaré lors de son audition: «Devant l'état de démence de mon mari, les enfants se tapirent sous le lit, et sous l'armoire, en se bouchant les oreilles, pour ne pas entendre les insanités proférées par leur père! C'est mon mari, je ne peux pas le poursuivre, car c'est le seul qui travaille pour ses enfants, qu'il adore lorsqu'il est à jeun. Svp, laissez-le rentrer chez nous. Il a assez payé son délit! Nous vivons une situation insupportable. Déjà qu'il comparait, sans avocat. Nous n'avons pas de quoi payer les honoraires, ni même de quoi nous rassasier! Depuis qu'il est en détention, c'est Sidi -Louardi, mon frère ainé qui nous fait vivre. Mais jusqu'à quand?» La bonne victime a parlé en tant qu' «avocate» de son époux. Il avait, durant toute la «plaidoirie», de Mme, lui, M. l'inculpé de coups et blessures ayant entrainé une incapacité de vingt-cinq jours, sauf complications, la tête baissée, entrant complètement dans son massif cou, signe évident qu'il avait honte de ce qu'il avait fait à sa famille, à cause de l'alcool! C'est là, le signe évident d'un repentir qui dit son nom! Puis, le juge invite le procureur, à requérir contre cet individu qui «n'inspire que rejet et dégoût et donc n'a droit à aucune circonstance atténuante, due sûrement aux absorbtions d'alcool; oui, le parquet retint cette circonstance aggravante et réclame une peine d'emprisonnement de un an ferme pour coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité de vingt -cinq jours sauf complications.»
Entre-temps, la femme avait retenu un sanglot légitime, au moment où elle avait entendu, et retenu les demandes du procureur, qu'elle avait prises pour le verdict. Le président avait fini de transcrire les réquisitions du parquetier. Il leva la tête en direction du détenu, et articula:
-Vous avez prononcé le dernier mott?» articule Kouchih.
-DD'abord, je demande pardon à ma femme, aux enfants, à mon beau-frère et bienfaiteur Sidi-Louardi, et à la justice. Les dix nuits de taule m'ont ouvert les yeux et je le jure, je...
-Ca, ça va ce nn'est pas une mosquée, ici c'est un tribunal. Les serments, les prières, sont à faire ailleurs. Et puis, le tribunal vous a demandé de dire le dernier mot, pas le dernier paragraphe!». Après quoi, le président prend un stylo et transcrit sur le siège, la sentence de cette triste affaire. Il verra, le désormais ex-détenu, s'éponger le front de satisfaction et de mauvais sang. Car, bon... sang, entre les demandes du procureur, et le verdict, nous notons avec une grande joie, que le père a retrouvé ses bambins, le soir même du procès, très bien mené par un bon magistrat expérimenté!

De Quoi j'me Mêle

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