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Le sermon du juge

«Qui, de vous deux, est capable de nous relater les faits sans fioriture, ni dribble ?», marmonne le président, pas pressé du tout.

Les deux inculpés de vol et de tentative de vol, faits prévus et punis par l'article 350 du Code pénal, sont face au juge depuis le box, pandémie oblige, et se disent prêts à répondre aux nombreuses et pertinentes questions du méfiant et ombrageux président de la section pénale du tribunal.
Ce dernier dit haut, entre ses grosses mâchoires: «Qui, de vous deux, est capable, de nous relater les faits sans fioriture, ni dribble?»,marmonne-t-il. Z. le deuxième inculpé de 27 ans, le plus jeune des deux détenus, lève la main et dit, devant son codétenu, Daoudi. H. sans attendre l'autorisation du juge: «M. le président, je suis prêt à tout vous raconter, à une seule condition, et... je... -«Quoi, quoi? Comment, répétez pour voir!», s'écrie le magistrat, très fâché de la manière de répondre, du détenu. «Du chantage? C'est la première fois depuis 2009, que je vis de tels moments! Inculpé, ne vous aventurez plus jamais à redire de tels mots. Votre statut d'inculpé-détenu, ne vous permet pas de tels écarts!
Et puis, savez- vous que ce que vous venez de dire, peut se retourner contre vous? Si cela se répétait, le tribunal se verrait dans l'obligation de se passer de vos dires et se contentera des procès-verbaux de police, et vous infligera le maximum de la peine prévue par la loi! Est-ce bien compris?».
La réponse de l'inculpé ne se fit pas de suite, car un léger brouhaha avait couvert le sermon du juge. C'est alors, que debout depuis le box, Mamoune articule en regardant le sol: «M. le juge, je ne sais ce qui m'a pris, j'ai fait inintentionnellement, du chantage en vous jetant à la figure, l'expression: «... Je suis prêt à tout vous raconter à une condition...». La vérité est que je voulais vous informer qu'en l'absence d'un avocat, j'allais réclamer, avant que vous ne prononciez le verdict, les circonstances atténuantes, tout seul.
Puisque vous me demandez de me taire, je renonce à mon désir, en m'excusant auprès du tribunal, que je n'ai jamais voulu blesser, ni gêner le cours de l'audience.»,dit, sans ponctuation, l'inculpé, très à l'aise, et cela est vraiment bizarre! Généralement, les inculpés qui risquent gros, ont du mal à s'exprimer! Voyons de près deux alinéas évoquant le vol, fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal (loi n° 06-23 du 26 décembre 2006):«Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et puni d' un emprisonnement
d'un (1) an à (5) ans et d' une amende de 100 000 DA à 500 000 DA... La tentative du délit prévue à l'alinéa précédent est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.»
À propos de la loi, signalons le comportement du conseil du premier inculpé, Daoudi. H. En effet, Me Med Djediat était debout depuis le début des débats, contre le mur de la salle d'audience, en droite ligne avec le pupitre du représentant du ministère public, qui suivait les faits et gestes de tous.
Oui, le vieux défenseur brun de la rue Patrice Lumumba» d'Alger-Centre, concoctait, sous le regard admiratif de Me Sofiane Djediat, un de ces fistons, probablement, sa future plaidoirie sur la base des déclarations du second détenu, poursuivi pour le vol de matériaux de construction!
Effectivement, le plaideur épatera toute la salle, le procureur compris, en faisant la lumière sur l'innocence de son client, «qui se trouvait le jour du méfait dans la caserne, située à 1 200 km du lieu de résidence de l'inculpé.»
Et comme pour concrétiser ses affirmations, Me Djediat tendra au juge, un document certifiant la preuve! Le juge le parcourt et le remet au parquetier, qui se donne la peine de se lever, se déplacer quelques petits mètres, et s'en emparer! «C'est clair!» dit sentencieusement le juge, qui pose une dernière question à l'avocat, relative au retard mis, pour apporter le document qui allait innocenter Daoudi, heureux comme un bébé qui vient de récupérer son «jouet»! Le défenseur souffla presque: «Le document a été envoyé à temps, mais le courrier chez nous, est encore à l'état: «chameau»! reprend, Me Djediat, qui venait de saisir, que Daoudi n'allait pas moisir en taule!
En effet, une semaine après, il retrouvait les siens! Ouf! 

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