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Le gamin face à la magistrate

Plusieurs citoyens et citoyennes, en 2011, ne connaissaient pas encore leurs droits, et surtout leurs devoirs. À qui la faute?

En 2011, les procès en correctionnelle, en 1ère instance, se déroulaient, normalement, du seul fait que les parties en présence, étaient de simples justiciables, n'ayant aucun point commun, avec les «opposants» de cette période, opposants qui agaçaient le pouvoir de l'époque, agacé, certes, mais sourd aux signaux envoyés par une jeunesse qui grossissait dans le silence «assourdissant» du moment! Entre-temps, certaines personnes déposent plainte pour un délit donné, courent à gauche et à droite, pour s'effacer le jour du procès, si jamais, il se tenait. Et là, mes amis, c'est l'inculpé et son conseil, s'il en a constitué un, qui jouent alors, sur du... gazon vert, poli et praticable! Cette chronique remonte à... 2006! La juge d'Hussein Dey (cour d' Alger), Bahia Allallou -Tabi s'installe comme il faut, et débute son audience par l'appel des causes, avant d'appeler à la barre, le 1er inculpé - détenu. Il s'agit d'une victime, El Ghalia S. qui a déposé plainte pour menaces, fait prévu et puni par l'article 284 du Code pénal. Que de monde, ce jour-là! À la barre, seul l'inculpé Kader. S. flanqué de son conseil, Me Akila Teldja-Drif, la jeune et ambitieuse avocate d'Alger-Centre, qui n'a jamais oublié qu'elle avait appris le b.a-ba, de la défense, auprès du couple Me Abdelaziz Zerdani / Me Meriem Belmihoub Zerdani, explique d'emblée à l'attentif tribunal qu'il avait été chargé de surveiller les alentours de la salle des fêtes du quartier populeux et populaire en vue surtout d'empêcher les intrus de rôder autour du périmètre réservé aux seules femmes et jeunes filles venues s'éclater et ce n'est pas rien en cette triste période. Or, vous devinez aisément ce que peut faire un jeune en ´´mission´´, recommandé par un être cher ce qu'il peut réaliser, surtout s'il surprend un dragueur entêté et embêtant comme jamais, il n'en avait rencontré. Kader dit à la présidente, que la pseudo-victime n'avait pas cessé de le taquiner, en sifflant la gent féminine, qui traversait la ruelle pour se rendre dans la salle des fêtes. ´´D'abord, Mme la présidente, où est la victime? Pourquoi ne s'est-elle pas présentée devant vous? Ensuite, quelle est...´´ La juge l'interrompt en lui apprenant qu'il n'y avait dans cette salle d'audience qu'une seule et unique personne censée poser des questions: ´´C'est moi la magistrate´´. Puis le ´´gamin´´ est entré dans un monologue faisant de la morale sur les dragueurs, les empêcheurs de faiseurs de fêtes, les voyous, les mal élevés, etc. La juge l'aide un tout petit peu, en lui posant deux questions relatives aux menaces. Les deux réponses sont supernégatives. Il est inutile de s'attarder, sur les longues, fastidieuses et lourdes réponses, plutôt, évasives! Ali Moulay, le très sévère brun, représentant du ministère public, ne veut rien savoir. Il a sous les yeux le procès-verbal d'audition, et les déclarations, de toutes les parties et, arme redoutable de tout parquetier: la plainte: il requiert mécaniquement une peine d'emprisonnement ferme de six mois et une amende de cinq mille dinars. «Heureusement pour le détenu, qui n'est pas un récidiviste, sinon, nous aurions demandé, sans état d'âme, le double de la peine! Me Akila Drif, pour l'inculpé, revient sur l'absence totale de menaces. ´´La pseudo-victime a voulu se venger de mon client, car il ne l'a pas laissée jouer sur du... gazon, sur le dos des familles honorables! ´´ a dit le conseil qui a demandé expressément, et surtout «gentiment», la relaxe au bénéfice du doute, si le tribunal ne pouvait aller à la relaxe pure et simple. Allallou, la présidente de la section correctionnelle du tribunal d'Hussein-Dey, félicite le conseil pour sa brièveté, la simplicité de ses propos et la greffière prend acte de tout... La magistrate prend sa décision sur le siège, et suit les demandes de l'avocate du prévenu qui s'en est retourné chez lui, heureux, accompagné de sa maman. Une mère de famille, qui a suivi depuis le banc réservé aux familles, tout le procès. Elle l'a suivi, le coeur gros et battant, les tempes vibrantes, les tripes nouées, le front perlant, le menu corps tremblant de toute sa carcasse, et les fines mâchoires serrées. Me Drif - Teldja laisse échapper un franc - sourire qui en dit long sur sa satisfaction, que justice ait été rendue.

De Quoi j'me Mêle

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