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«Je veux voir mes filles!»

Maya. N. E est une dame qui souffre le martyre, parce qu'elle n'a plus revu, depuis une année, ses deux fillettes âgées de huit et treize ans, par la seule volonté de l'ex.

La salle d'audience du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) était encore plus exigue que d'habitude, par l'impressionnant nombre de «supporters» de Maya. N. une jeune femme divorcée abusivement, mais «réglementairement», par la loi qui dispose que le «divorce intervient par la volonté de l'époux»! C'est là un des nombreux articles de loi balisant la rupture entre deux êtres censés s'être aimés unis, puis détestés, déchirés avant de prendre chacun la tangente, de la vie! Mais la révolte des gens, pas seulement les proches de la malheureuse, mais encore les anonymes qui ne supportent pas l'injustice, provient du fait révoltant, qu'un parent puisse impunément se rendre coupable de « non-représentation d'enfants», fait prévu et puni par l'article 327 du Code pénal. Ici, le législateur n'a pas lésiné sur les moyens de bord, puisqu'il a prévu «un emprisonnement de deux à cinq ans», ce qui n'est certainement pas un cadeau, pour l'inculpé! Or, ici, le problème est loin de la justice, car Maya, a à chaque fois, évité de constituer un avocat, ou de s'adresser au parquet, ne comptant que sur les «connaissances», «copains» et autres «larges épaules», qui, finalement n'ont mené la pauvre femme qu'au désespoir. Et la matinée où elle s'était adressée au ministère public, les adjoints de Fayçal Neggaz, le procureur de la République, en titre, l'accueillirent si chaleureusement, qu'elle oublia vite, mais momentanément, les vingt quatre mois de souffrance, de courses effrénées, de larmes, d'humiliations, et autres recherches en vue d'avoir le droit de revoir ses filles. Pourtant, le parquetier n'oublie pas les termes clairs de l'article du Code pénal, qui disposent que «quiconque, étant chargé de la garde d'un enfant, ne le représente point aux personnes qui ont le droit de le réclamer, est puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans». «Attendez - vous qu'une âme charitable prenne en charge vos enfants?» dit, du haut de son pupitre, le procureur, avec un sourire, qui en dit long sur les intentions du juge!
Le reste relève du statut personnel. L'ordonnance de renvoi sous ses yeux, étant le seul guide du magistrat, il n'y a pas d'autres considérations, car il faut vite le préciser, c'est de la saine et rigoureuse application de la loi, qu'il s'agit, ici, avant tout!
L'auteur des coups et blessures en question serait sa moitié qui était, jeudi dernier, debout à la barre, les bras ballants, regardant autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un qui puisse le secourir!
La femme âgée d'une quarantaine d'années, tente vainement, de parler, en premier, mais la juge est catégorique: «Madame! Ici on respecte les lois et surtout, on se respecte les uns, les autres!».
La présidente de la section correctionnelle du tribunal, venait de freiner les évènements, en vue d'éviter tout débordement, qui n'aurait pour résultat que faire perdre son temps au tribunal. Alors que le procureur qui venait de lancer un coup d'oeil, en direction du magistrat, fut-il furtif, quittait momentanément le siège du ministère public, en prenant le soin d'ouvrir le registre, alors que la victime parlait. La parenthèse fermée, l'échange reprit de plus belle, acharné, passionné. « J'ai alors, pleuré, pleuré à ne pas en finir, car c'est devenu une sale habitude chez moi: recevoir des gnons, pleurer, me calmer, dormir et me lever le matin avec un oeil au beurre noir, préparer le petit-déjeuner et reprendre la vie comme si de rien n'était! Mais ce matin là, c'était autre chose! Il se recroqueville tel un hérisson, fait même le dos rond d'un chat de gouttière sous le soleil de juin 2022, et marmonne des trucs que le juge seul en a saisi le sens.
Le président est subitement aux anges. Ira-t-on vers une inespérée réconciliation? L'issue est proche.
«Voulez-vous répondre sans détours, à ma dernière question relative à votre souci de ramener, ici, vos filles à leur maman, tel que prévu par la loi? Avez-vous quelqu'un de proche, ici, dans la salle d'audience, afin de l'envoyer chez vous les ramener?» articule, le juge, qui fait en sorte que cette demande ne soit pas une «prière», mais une exigence du tribunal qui veut en finir avec cette triste et minable histoire!
L'inculpé se tient les tempes à croire qu'il venait d'écouter un sale verdict, d'un dossier en criminelle! Il se retourne vers l'arrière de la salle, et fait signe au proche, dont parlait le juge deux minutes auparavant. Il s'avance du pupitre du président qui lui signifie, qu'il a devant lui, une heure pour ramener les filles, auprès de leur mère, et en finir avec ce problème qui n'aurait jamais dû exister! En somme, l'assistance a pu mesurer, la joie des magistrats de n'avoir fait que savourer l'étendue du boulot bien fait!

De Quoi j'me Mêle

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