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Divorce à l’algérienne !

Un couple vit la mal-vie, jusqu’au jour où le trop-plein du vase va pousser le duo d’amoureux à l’éclatement au grand jour.

Lorsque le président de la section « statut personnel » du tribunal fit solennellement son entrée dans la salle d’audience, Houssine et Hamida étaient sagement assis au fond, comme si leur présence, signifiait la fin des hostilités. D’ailleurs, à l’appel de leurs noms, les deux justiciables se précipitent, comme s’ils s’adonnaient à un exercice de course, où le premier arrivé à la barre, gagnerait le divorce. Le juge s’aperçoit du « sprint » du couple et va dire deux mots pas gentils du tout, mais alors pas du tout : « Vous venez d’entamer une petite course vers le grand désespoir. Il n’y a aucune fierté à cette entreprise. Et je parierai mon salaire que vous avez des mômes.
- « Il y en a trois !», s’écrie Houssine qui est vite démenti par madame qui rectifie amèrement et durement, allant jusqu’à l’affubler du pseudonyme de « yakhi Charlot », avec le sens le plus péjoratif qui soit, en l’occurrence : « Rigolo ! ».
« Non, monsieur le président, Dieu nous a donné deux garçons, seulement. Hanane, n’est pas sa fille. Elle est la fille de mon premier époux, le défunt Mourad. M. qui est décédé dans un stupide accident de la circulation, alors que je la portais dans le ventre, âgée seulement de trois mois et je…
- Mais, alors, Houssine connaît la fille plus que le défunt. Elle n’a donc connu d’autre père que Houssine et... je… coupe le juge qui a voulu abréger l’épreuve et pour cause !
Vous verriez le résultat et seriez édifié par les mensonges de cette chipie !
- Attention, attention, vous dérapez. Je serai obligé de prendre des sanctions à votre encontre car vous ne jouez pas franc-jeu ! » interrompt le juge mi-agacé, mi-fâché. Le mari reprend son monologue que permet le magistrat qui a compris que le gus était en train de vider son sac.
« Le seul papa qu’elle a connu, depuis l’âge de trois ans, c’est moi. Si vous l’entendiez m’appeler «papa» ; elle le ferait bien mieux que les deux autres... Le magistrat se tourne alors vers la greffière qui lâche un chapelet de phrases courtes que ne comprend que le seul président qui se met sur le champ, dans tous ses états ; nous saurons plus tard, lors d’une courte suspension d’audience, que la greffière avait signifié au juge pris au dépourvu, que l’affaire qui devait se tenir en premier, à savoir un « divorce à l’amiable » n’était pas encore prête, sur le plan de la procédure proprement dite. Le président était tout renversé par une telle situation. Le magistrat qui était entré dans la salle d’audience, était visiblement contrarié. Malgré tout, il trouve un « trou » pour placer un commentaire amer :
« Voilà ce qui s’appelle faire perdre son précieux temps au tribunal ! En avant pour une fructueuse reprise. Qu’avez-vous à dire, d’abord, vous, en premier, madame ? Lance, solennellement, en ayant un œil sur le mari qui gigote, signe d’énervement et d’impatience, de quoi montrer au président qu’il est venu divorcer. Point à la ligne ! Le juge, lui, recommande le silence et surtout le respect dû au tribunal qui ne peut évoluer que dans la sérénité…
-Non, je ne veux pas divorcer avec ce «pied-nickelé» ! Il m’a fait, en 12 ans, deux jolis garçons que je refuse d’élever seule ! Non, je préfère vivre l’enfer avec cet ivrogne, ce joueur invétéré, qui préfère passer des nuits entières à jouer au loto que d’être auprès de sa famille. J’ai opté pour mon déséquilibre plutôt que de voir mes enfants vivre sans leur père. Je ne veux pas rompre ! » chantonne-t-elle, la voix étranglée par l’émotion et la trouille d’un prochain divorce. Oui, ce matin, on lui a dit dans la salle des « pas perdus » que « le divorce peut intervenir par la seule volonté du mari » ! Elle l’a donc pris pour argent comptant ! Le juge décide de passer à la vitesse supérieure ! « Bien. Je vous accorde trois bonnes semaines de réflexion et de concertations avant de reparler rupture. Quant à vous, prouvez que vous aimez vraiment la jeune fille en gardant sa maman ! ».

De Quoi j'me Mêle

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