Deux en un !
Les deux inculpations – le vol et le faux et usage de faux, faits prévus et punis par les articles 350 et 222 du Code pénal-sont vraiment terribles pour ceux qui ne connaissent pas les rouages et les lois …
Le procès tenu récemment par le jeune juge blond d’Hussein Dey, a brillé notamment par la clairvoyance de Bilal Djabri, qui a démontré encore une fois qu’un procès ne devient facile à conduire que si le magistrat étudie bien comme il faut son dossier. C’est aux environs de quatorze heures, alors que la salle d’audiences, se vidait un peu plus, puisque la majorité des détenus avaient défilé à la barre, que les chauds débats sur ce dernier détenu, commencèrent.
L’inculpé était un sacré petit numéro, mais la vigilance du président allait l’empêcher de faire en sorte que la «lourde machine judiciaire», «déraille»!
Les deux inculpations – le vol et le faux et usage de faux, faits prévus et punis par les articles 350 et 222 du Code pénal- sont vraiment terribles, pour ceux qui ne connaissent pas les rouages et les lois de la justice !
Le vol de dix voitures et, afin d’effacer toute trace de vol, en l’occurrence leurs «maquillages», ont fait que les policiers avaient eu la partie facile, lorsqu’ils avaient été servis par la baraka, de constater que les quatre auteurs du vol des carrosses,( trois étaient en état de fuite) étaient en même temps, les auteurs de faux documents, très mal confectionnés par de vrais mécaniciens, mais de piètres faussaires, puisqu’ils ne sont jamais arrivés à masquer, le numéro de châssis des véhicules, malgré une nouvelle couche de peinture de classe, et de nouvelles housses importées de «là-bas» !
Le juge pria l’avocat d’Aziz D. d’effectuer les demandes préjudicielles, conformément à la loi, sans trop sortir du sujet, et d’aller droit au but, «parce qu’il n’y a pas que ce dossier à traiter !» Comme pour dévier le malentendu, le conseil de l’inculpé, effectua une de ses sorties, comme lui seul sait en faire :
-«Monsieur le président, je vous rassure tout de suite, en vous apprenant que je n’ai jamais eu l’intention de faire la moindre intervention autour d’une quelconque question préjudicielle.
Les faits sont clairs ! Mon client est ici pour rendre compte de sa participation au seul vol de véhicules, au vétuste parc communal, qui n’a pas, paradoxalement, de gardien ! Nous verrons, par la suite, que le pauvre inculpé Aziz, un analphabète notoire, ne pouvait pas se rendre coupable d’un faux ! Et je veux encore vous...
-Me, je vous en prie, ne plaidez pas encore le dossier ! Nous n’avons pas encore entamé les débats !» Coupe justement le magistrat que regarde le jeune procureur, tout retourné par l’audace de l’avocat, qui, s’il n’avait pas été stoppé par le président, aurait demandé la relaxe, ou pire, en serait à l’octroi des circonstances atténuantes ! Entre-temps, le parquetier, soucieux pour la démarche conformément au respect des procédures, évoque brièvement les articles de loi punissant, d’une part, le délit le plus grave, le faux, fait prévu et puni par l’article 222 du Code pénal qui dispose que : «Quiconque, contrefait, falsifie ou, altère les permis, certificats, livrets, cartes, bulletins, récépissés, passeports, ordres de mission, feuilles de route, laissez-passer ou autres documents délivrés par les administrations publiques en vue de constater un droit, une identité ou une qualité, ou d’ accorder une autorisation, est puni d’ un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 1500 DA à
15 000 DA...» Puis le représentant du ministère public, aborde le second délit, en l’occurrence, ensuite, le juge est tout satisfait que l’interrogatoire commence enfin ! Mourad donne l’impression d’en finir au plus vite.
En deux mots il reconnaît avoir participé au vol des dix véhicules, du parc à la sortie de la ville, au garage fermé, nommé «Ali Toukh», dont le propriétaire est bloqué à l’étranger depuis le début de la pandémie !» Je sais seulement que le maquillage des autos, devait avoir lieu là-bas !»
—- Ah, bonn ? Coupa intentionnellement, le magistrat qui savait très bien que le détenu était en train de tenter de mener le tribunal en bateau : «Eh, dites donc, inculpé, vous ne pourrez jamais vous en sortir en vous accrochant à cette version des faits.
N’oubliez surtout pas que vous avez fait des aveux complets auparavant, et ces aveux ne peuvent être pris que pour argent comptant, car ils sont sortis de votre bouche de plein gré !» Dit, soudain le président de la section pénale du tribunal d’ Hussein Dey (cour d’Alger), qui allait mettre le verdict en examen.