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D'une troisième main

Djelloul G. est en détention depuis un mois. On lui reproche le vol et le maquillage d'une voiture de luxe.

Le vieil avocat s'est longuement et fortement démené comme un dur forcené dans - et - sur la piste du prétoire en vue de convaincre les trois magistrats de la cour, de la bonne foi de son jeune client, pourtant, indéniablement, un délinquant primaire.
À cela, s'ajoute l'inébranlable et expérimenté procureur général. Oui, le détenu a commis un énorme raté, en achetant en troisième main une voiture volée, retapée et déjà revendue! ´´Notre client n'a pas écopé d'une lourde peine de prison ferme pour un seul délit, en l'occurrence le vol. Non. On lui a ajouté le faux et usage de faux´´, a dit doucement, le vieux conseil. Il a en outre, ajouté que l'inculpé n'a pas eu toute l'attention attendue! Il a été très mal écouté par un tribunal en mal de gestion d'audiences calmes et sereines... Le juge hoche négativement le chef, en signe de son désaccord total avec les dernières affirmations. Oui, le magistrat n'a pas, mais alors pas du tout, avalé les insinuations du défenseur, qui est pourtant connu comme un conseil honnête, loin de toute suspicion. Et c'est là, où se situe le hic.
Dans la salle, ils avis sont largement sur l'affaire. Mais, seuls les avis autorisés, ceux qui sont passés devant la police judiciaire, le procureur et le juge d'instruction, avant de tomber lourdement devant le juge unique et aujourd'hui, la chambre correctionnelle de la cour.
Le reste relève du bavardage, verbiage et autres balivernes. Un point à la ligne!
La chambre pénale est interpellée en vue de se pencher sur le dossier qui contient tout, oui, toute la vérité.»
Le jeune juge semble en totale communion avec le vieux conseil.
Djelloul répond sereinement, sans paniquer, à toutes les questions, même les plus désarçonnants es procureur. Il s'exclamera que «c'est là un signe d'injustice que je sois détenu depuis presque un mois, parce qu'on en veut au chef de la bande, que les flics ne sont pas arrivés à coincer. Il n'est pas chez moi, voyons! Je ne le connais même pas! Il avait des papiers entièrement faux. Est-ce psas?», balance le détenu qui, aussitôt, s'effondre faute... « Assurément, npn, non et non!» sur la lourde dalle de sol, à l'issue de sa «plaidoirie. C'est là un signe - peut-être - qu'il n'y est pour rien dans cette triste histoire où un fonctionnaire modèle s'est retrouvé dans le même panier, en compagnie d'un tôlier récidiviste, coupable lui, encore une fois, de faux et d'usage de faux, fait prévu et puni par l'article 222 du code pénal. ´´Mme la présidente, nous réclamons la relaxe pure et simple pour notre client pour une solide raison.» a lancé Me Djediat qui a ajouté que «l'inculpé Djelloul. G. A, dès qu'il a appris la sentence prononcée par défaut, rejoint la juridiction, tout employé sérieux qu'il était, pour y être entendu. Il est vrai qu'il ne s'était pas présenté le jour de l'énoncé du verdict!» Revenant longuement aux faits, le conseil a souligné que la bonne volonté de l'inculpé, a fait qu'il a acquis une auto... volée et qu'il s'était rendu au service auto pour s'amender, alors qu'il fallait qu'il se rende au commissariat le plus proche de son domicile, signaler les faits. ´´Oui, il a commis une bévue. C'est pour cela que nous demandons qu'il faut juger les faits, certes, auxquels Djelloul est étranger, mais aussi s'intéresser à sa personnalité ´´! a dit le défenseur qui haussera les épaules lorsque le procureur général, muet jusque- là, a requis la confirmation du jugement. Invité à prononcer di le traditionnel dernier mot, l'avocat a surtout certifié «qu'il ignorait tout de l'automobile volée, avec en guise de cerise sur le gâteau, de faux papiers, savamment rédigés.»
Le juge met le dossier en examen sous huitaine.

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