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L’eau et ses fuites endémiques

Rengaine. Cette semaine nous avons choisi d'aller un peu plus en avant dans la distribution d'eau potable aux ménages algériens. Pourquoi? Le stress hydrique est la seule explication avancée par les responsables du secteur. Or, il n'est qu'une partie du problème. La gestion de l'eau est, avec ses fuites endémiques et les raccordements illicites, une autre partie du problème. D'ailleurs le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, est intervenu, mardi dernier, pour dire que le «gaspillage d'eau durant l'année en cours avait atteint 45%». On aurait été en droit de savoir à quel taux était le gaspillage durant l'année passée. Et les autres années, jusqu'à remonter à une année où le gaspillage n'aurait pas existé. Malheureusement, il a toujours existé aussi loin que remonte la mémoire. Avec cette précision importante que le «gaspillage» implique les fuites des canalisations et les branchements illicites. Leurs solutions sont différentes. Pour les fuites la solution est purement technique tandis que les vols d'eau relèvent du pénal. Quelle est la part de ces deux parties? Dans les années 70 du siècle dernier, les chiffres avancés sur les fuites étaient de 50%. Les branchements illicites étaient rarement cités. Il fallait des dénonciations pour les localiser. Aujourd'hui, les progrès de la science permettent de les signaler grâce à la surveillance de la pression du débit. Tout comme les fuites d'eau d'ailleurs. Il y a quelques années, les responsables du secteur ont présenté un équipement capable de détecter les fuites dans les canalisations souterraines à partir du sol. C'est retombé dans l'oubli peu de temps après. Quoiqu'il en soit, la gestion de l'eau a été renforcée par des contrats de coopération internationale avec l'entreprise française Suez, depuis 2006 sous forme de «gestion déléguée», pour l'alimentation dans la capitale et dans la wilaya de Tipaza. Un autre contrat de coopération a été passé entre l'Algérienne des eaux (ADE) et la Société wallonne des eaux (Swde) pour le contrôle de la qualité de l'eau. L'Agence algérienne pour une gestion intégrée des ressources en eau (Agire) a également sollicité la Swde pour mesurer le potentiel, les capacités et les débits de nos ressources en eau à l'échelle nationale. On relèvera la multiplicité des entreprises algériennes du secteur public dans le secteur de l'eau. Les chevauchements de compétences ne sont jamais mis en évidence. Toujours est-il que toute cette coopération n'est pas venue à bout des fuites des canalisations qui sont au même taux qu'il y a 50 ans. On peut toujours avancer que la rénovation des canalisations doit être continue et que des milliers de kilomètres sont rénovés chaque année. Certes, mais alors il y a un équilibre à rechercher dans le rythme des rénovations. Ne pas se laisser dépasser par l'usure du temps.
Le ministre n'a pas abordé cette coopération étrangère dans la gestion de l'eau. Par contre il a annoncé «l'élaboration d'un plan spécial pour lutter contre les fuites et les branchements illégaux au réseau d'eau». Il a également annoncé «un programme visant à recourir à 440 PME pour remédier aux fuites, mettre en place des compteurs et réhabiliter les réseaux (?), ainsi que la gestion technique et technologique (??)». S'il faut un plan spécial pour lutter contre les fuites et si on charge de cette mission des PME, cela signe le constat d'échec des moyens utilisés jusque-là. On efface tout et on recommence. De la même manière. Par touches successives. Sans vision globale. Aujourd'hui la gestion et la distribution de l'eau potable s'effectuent différemment d'une wilaya à une autre. Alors que dans le même temps est annoncée l'interconnexion des barrages pour une répartition solidaire de l'eau à l'échelle nationale. On peut dire que c'est l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) qui est chargée de cette phase de collecte et de stockage à travers tout le pays. Le démembrement ne commence qu'à la distribution. Comme on peut le constater, le problème de la distribution de l'eau est complexe. De par le nombre des intervenants, mais aussi, il faut le dire, de la rareté de la ressource. Ceci est d'autant vrai qu'une expertise et des compétences avérées sont nécessaires à la prise en charge de cette denrée vitale. À la tête du secteur, le ministre, Mustapha Kamel Mihoubi, vient de l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique qu'il dirigeait. On présume que les ressources en eau n'ont plus aucun secret pour lui et qu'il saura mettre en application le 30ème engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui est «de mettre un terme définitif aux ruptures d'eau et garantir à tous les citoyens l'accès à l'eau potable sur l'ensemble du territoire national...». C'est clair comme de l'eau de roche!

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