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Il y a 66 ans, 6 héros…

L'année du défi. L'historien français, Yves Courrière les avait surnommés «les enfants de la Toussaint». Eux, ce sont six jeunes Algériens qui avaient décidé de libérer, par les armes, leur pays occupé depuis 1830. Ils avaient choisi la date du 1er novembre 1954 pour passer à l'action. D'où leur surnom. Il y a beaucoup d'écrits sur la guerre qu'ils ont menée contre le colonialisme français. Ce n'est pas le cas de la préparation de cette date fatidique. Une préparation dont le début peut être daté du 23 mars 1954, jour de la création du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action). Une formation née de la scission du MTLD (mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). Une scission qui marqua l'échec de toutes les tentatives des hommes politiques, de Messali Hadj à Ferhat Abbas, de convaincre les autorités françaises de cesser leur politique de domination sans concession d'un pays, l'Algérie qu'elles ont occupée avant de l'annexer purement et simplement. Des partis politiques qui tournaient en rond sans jamais obtenir la moindre concession. Le CRUA devait passer à une autre étape. Celle de la lutte armée. Le contexte régional et international ne pouvait qu'inciter à cette décision ultime. Il y avait la guerre d'Indochine qui opposait l'armée coloniale française aux Vietnamiens qui avaient décidé de libérer leur pays. Cette guerre fut marquée par l'attaque de Diên Biên Phû lancée par les Vietnamiens le 6 février 1954 et qui s'acheva le 7 mai de la même année par la défaite cuisante et la capitulation de l'armée française. Ce qui ne pouvait que galvaniser les nationalistes algériens. Sur le plan régional des indices prometteurs pour la Tunisie et le Maroc étaient relevés. En effet, cela s'est confirmé le 31 juillet de cette même année où le président du Conseil français, Pierre Mendès France, a promis l'autonomie interne à ces deux pays voisins dans un discours qu'il a tenu à Carthage (Tunisie). Ce deuxième événement ne pouvait sûrement pas laisser indifférents les membres du CRUA qui ont compris que la France voulait concentrer ses forces pour mieux garder l'Algérie sous sa domination. Une semaine avant ce discours, s'est tenu à El Madania (ex: Clos Salembier) une réunion qui a regroupé 22 membres du CRUA. Une réunion qui, depuis, a pris le nom de «groupe des 22». Cette réunion qui s'acheva par l'adoption d'une résolution de la poursuite de la lutte jusqu'à l'indépendance totale de l'Algérie. Les participants désignèrent également six responsables parmi eux qui avaient pour mission d'appliquer cette résolution. Ces six responsables étaient: Mostepha Ben Boulaïd, Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat. Ce sont ces «six» qui ont décidé que le CRUA change de sigle pour devenir le FLN. Durant tout l'été, ils menèrent d'intenses activités de préparation de la lutte armée ponctuées par des réunions d'évaluation dont celle qui s'est tenue le 24 octobre à Raïs Hamidou (ex -Pointe Pescade). Ce sont eux, aussi, qui décidèrent de la date du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. Ce sont eux, également, qui ont rédigé l'historique message du 1er novembre 1954. Ce sont enfin, eux qui ont pris, chacun dans une région d'Algérie, la tête du combat armé. Non sans avoir pris ensemble une dernière photo qui restera pour la postérité. Les «six» étaient de jeunes Algériens dont le plus âgé, Mostepha Ben Boulaid avait 37 ans et le plus jeune, Didouche Mourad, avait 27 ans et qui, le premier, est tombé au champ d'honneur, les armes à la main le 18 janvier 1955. Soit deux mois et demi à peine après le déclenchement de la lutte armée. Six jeunes armés d'un courage exceptionnel, d'une détermination absolue et d'une analyse et d'une vision qui étonneront le monde entier, à qui les Algériens doivent ce qu'ils sont aujourd'hui. C'est-à-dire un peuple libéré de la domination coloniale. Un peuple qui mange à sa faim. Un peuple qui n'a plus peur du froid. Un peuple instruit. Bref, tout ce que leurs aïeux n'ont pas eu durant un siècle et demi de colonisation. Il faut dire que le défi lancé par les «six» n'était pas pris au sérieux par bon nombre d'observateurs de l'intérieur comme de l'extérieur. Il est vrai que pour seul armement, ils avaient récupéré quelques armes datant de la Seconde Guerre mondiale. Mais ils avaient une chose que personne n'avait vue. Il s'agit de leur stratégie qui s'appuyait sur l'engagement de tout le peuple pour peu qu'il reprenne confiance en lui. Ils avaient vu juste. Aujourd'hui, 66 ans après, l'Algérie s'apprête à relever un autre défi qui est celui du changement caractérisé par une moralisation de la vie publique et par l'économie du savoir. Pour cela, l'unité, comme jadis, est indispensable. La confiance en soi aussi. Pas seulement, car il faut que les Algériens reprennent confiance en leurs gouvernants. Un grand chantier aux étapes contenues dans la nouvelle Constitution. Gloire à nos chouhada!

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