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Aadl, paraboles et Alcomsat-1

Quel rapport y a-t-il entre l'immobilier et un satellite? À première vue aucun. Pourtant, il existe. Suivez-nous!...

Soutient. L'Aadl se plaint de la prolifération des paraboles sur les terrasses des immeubles. Elles sont la cause des infiltrations des eaux qui, en plus des désagréments causés aux appartements situés au dernier étage, dégradent les constructions. Si l'Aadl est le dernier organisme à s'élever contre le phénomène, les Opgi et les wilayas pour le vieux bâti ont le même souci. La solution, maintes fois avancée, qui est l'installation de paraboles collectives, semble buter à un obstacle mal défini. Ici il est question de démodulateurs onéreux, là de maintenance mal assurée et dans tous les cas un coût que personne ne veut prendre en charge. Pourtant et à bien y voir, la solution est bien plus simple qu'on ne le croit. Elle a même une valeur ajoutée inattendue. Il faut préciser que les paraboles collectives ont connu, en Algérie, leur moment de gloire dans la deuxième partie des années 80 du siècle dernier. C'était le début des chaînes TV par satellites. Les Algériens qui y voyaient une fenêtre ouverte sur le monde, n'ont pas tardé à s'organiser pour capter les télés étrangères venues du ciel. Des comités de quartier chargés de l'installation des antennes collectives à moindre coût que les paraboles individuelles. Très rapidement les foyers de quartiers entiers, voire même au-delà étaient reliés aux satellites Astra et Hodbird. Nilesat n'était pas encore lancé. Dans tous les immeubles des villes (les nouvelles cités n'existaient pas non plus) les appartements étaient «branchés». Avec deux paraboles seulement. On découvrira plus tard qu'une seule parabole à deux têtes aurait suffi vu la proximité des satellites en question. Quoi qu'il en soit et avec une participation financière modique, les Algériens recevaient, par ce truchement, des milliers de chaînes étrangères. Et si la formule a été abandonnée par la suite, cela a été dû à l'absence de gestion pérenne. Une gestion pourtant très réduite. En général il s'agissait de remplacer de temps à autre les amplificateurs du signal satellite qui étaient placés à distances régulières au fur et à mesure que les installations s'éloignaient du site où étaient placées les paraboles. Un peu comme on le ferait pour une ampoule dans une cage d'escalier. L'autre problème est dû justement, aux démodulateurs qui étaient eux aussi collectifs car indisponibles en nombre sur le marché. Ce qui limitait le nombre de chaînes «servies». C'était une véritable «révolution» dans le quotidien morose des Algériens de l'époque. C'était, ne l'oublions pas, l'époque du parti unique. Et dès que les équipements (assiettes et démos, switcher, câble, etc.) ont été mis en vente à large échelle, chaque foyer voulait sa propre parabole. Plutôt au pluriel vu les orientations différentes des satellites. Voilà, résumé, l'histoire de la parabole en Algérie. Aujourd'hui leurs proliférations posent des problèmes d'esthétique et de sécurité des immeubles. Il suffit que les paraboles collectives soient relancées sans les démodulateurs (qui ont un coût et nécessitent une maintenance) que tous les foyers possèdent déjà pour avoir une installation ad vitam aeternam. Sans surcoûts que celui des amplificateurs qui nous l'avons vu, est à comparer aux lampes des cages d'escaliers qui se grillent et qu'il revient au gestionnaire de remplacer. La parabole collective d'hier et celle d'aujourd'hui diffèrent par le plus onéreux des équipements que sont les démodulateurs (il en fallait un pour chaque chaîne TV à l'époque) que toutes les familles possèdent aujourd'hui. Comme on peut le constater, l'opération est simple et durable (l'espace réduit ne nous permet pas de donner, ici, tous les détails de l'opération). Et puis elle a un autre avantage insoupçonné jusque-là. Celui «d'offrir», en plus, aux foyers algériens les chaînes TV supportées par leur satellite Alcomsat-1. Voilà 3 ans qu'il a été mis en orbite. Il diffuse les huit chaînes publiques en HD et SD ainsi que 57 chaînes de radio algériennes. Restent les chaînes nationales privées qui sont signalées en «lancement» sur le site de l'agence spatiale algérienne.
Pour rentabiliser notre satellite il faut des téléspectateurs. Or la concurrence est rude et toutes les chaînes nationales (privées et publiques) se retrouvent sur d'autres satellites étrangers. Ce qui n'incite pas les Algériens à s'équiper individuellement pour capter Alcomsat-1. D'où la solution des paraboles collectives. Le ministère de l'Habitat est concerné par cette opération qui dépasse l'aspect technique. L'Agence spatiale algérienne aussi. Le ministère de la Communication, celui de la Culture, de l'éducation, des Affaires religieuses, tous sont à des degrés divers concernés. Nul besoin d'ajouter qu'une telle implication de ces secteurs ministériels, nécessite une volonté politique au plus haut niveau. Il s'agit de sécuriser nos immeubles, d'assainir le paysage de «l'Algérie vue du ciel» et de rentabiliser un investissement spatial. Sauf si une autre solution, que nous n'avons pas, existe!

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