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Netflix revient sur la vie à Ghaza avant la dernière guerre en 2014

Alors que la guerre fait rage à Ghaza, la plate-forme américaine programme des films et des documentaires autour de Ghaza. Parmi les docs, on retrouve Born In Ghaza. Filmé peu après la guerre de Ghaza de 2014, ce documentaire montre comment la violence a transformé la vie de 10 enfants palestiniens. Pendant le siège de Ghaza qui a laissé 507 enfants morts et 3598 blessés, Born in Ghaza, suit un groupe de jeunes enfants qui grandissent dans une zone de guerre. On estime que 400000 enfants ghazaouis souffrent de traumatismes physiques ou mentaux. Aucune assistance psychologique ne leur a été proposée. Quelques-uns d’entre eux témoignent de leurs souffrances, notamment les enfants qui ont survécu à l’attaque sur la plage, filmée et relayée par les médias étrangers.
Dans le registre des fictions, on retrouve le film Habibi. Tourné à Ghaza, ce film est une adaptation moderne de l’histoire d’amour interdite entre le poète arabe du VIIe siècle Qays ibn al-Mulawwah et sa bien-aimée Layla, surfant sur la romance de Roméo et Juliette. Se déroulant dans la Ghaza contemporaine, le premier long métrage de Susan Youssef, Habibi, met la romance au service du commentaire sociopolitique. La vanité séculaire du film, montrant de jeunes amoureux confrontés aux objections de la famille et de la société, illustre la résurgence des restrictions religieuses qui répriment les libertés individuelles. Mais malgré des moments de pouvoir austère et un rôle féminin sympathique, la situation difficile du couple est trop souvent mise en scène. Qays (Kais Nashef) et Layla (Maisa Abd Elhadi) se rencontrent alors qu’ils sont étudiants dans une université de Cisjordanie, mais Habibi reprend après que le soulèvement palestinien de 2001 les force à rentrer chez eux à Ghaza. Bien que le père musulman de Layla (Yussef Abu Warda) ait été suffisamment ouvert d’esprit pour l’envoyer dans une école d’ingénieur, il est déterminé à lui trouver un mari plus respectable que Qays, un poète à la tête de vadrouille qui (malgré sa silhouette élancée) travaille dur, en construction. Le frère de Layla, attiré par le Hamas, s’avère également être un obstacle. Les acteurs de Mme Youssef semblent souvent trop sobres, en particulier Nashef (une star de Paradise Now), et les scènes semblent aussi exiguës et simples que celles d’une série télévisée à petit budget. Il y a des touches artistiques : les poèmes que Qays gribouille sur les murs proviennent d’une histoire médiévale de dévotion qui a inspiré le scénario, tandis que Mme Abd Elhadi peut paraître vibrante en gros plan. Et un interrogatoire sadique mené par des agents frontaliers, largement tenu à l’écart de l’écran, est si terrifiant qu’il éclipse le reste du film.
Bien que toutes les pièces soient en place pour la configuration chargée du film, le drame pleinement ressenti ne suit pas toujours. Netflix a programmé aussi Samouni Road tourné dans la périphérie rurale de la ville de Ghaza, la famille Samouni s’apprête à célébrer un mariage. C’est la première fête depuis la dernière guerre. Amal, Fouad, leurs frères et leurs cousins ont perdu leurs parents, leurs maisons et leurs oliviers. Le quartier où ils habitent est en reconstruction. Ils replantent des arbres et labourent les champs, mais une tâche plus difficile encore incombe à ces jeunes survivants : reconstruire leur propre mémoire. Au fil de leurs souvenirs, Samouni Road dresse un portrait de cette famille avant, pendant et après l’évènement qui a changé leur vie à jamais.

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