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L’effacement, une histoire algérienne dans un film franco-allemand

Ça sera le film algérien de 2024, présenté dans les grands festivals à Cannes et aux Oscars. Et pourtant le film algérien, L’effacement, n’a pas été tourné en Algérie, mais en Tunisie et en France, avec une équipe franco-allemande et surtout dominé par un financement quasi européen. Ainsi, L’effacement, le second long métrage de Karim Moussaoui après, En attendant les hirondelles, n’est pas un film «dérangeant». Mais il s’articule sur la nomenklatura algérienne comme dans le film En attendant les hirondelles.
Adaptés par Karim Moussaoui et Maud Ameline du roman éponyme de Samir Toumi, le scénario est centré sur Réda qui vit chez ses parents dans un quartier bourgeois d’Alger, et occupe un poste à la Sonatrach que dirige son père, Youcef, un homme charismatique et autoritaire. Mais sous ce vernis de réussite apparent, Réda dissimule un mal-être profond : il vit dans l’ombre de son père et ne sait pas lui dire non. Son frère Fayçal mène au contraire une rébellion ouverte contre Youcef, et finit par quitter définitivement le domicile familial, laissant Réda face à sa solitude et sa frustration. Un jour le père meurt et un évènement inattendu se produit : le reflet de Réda disparaît du miroir…
Au casting figurent le jeune Sammy Lechea et que l’on verra bientôt dans la mini-série Citoyens clandestins, la Franco-Iranienne, Zar Amir Ebrahimi, (Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2022 pour Les Nuits de Mashhad, appréciée cette année à Venise dans Tatami et à l’affiche, l’an prochain, dans la production italo-israélienne Reading Lolita In Tehran), Hamid Amirouche, Idir Chender, Nadia Kaci et Nassima Benchicou.
Produit par David Thion et Philippe Martin pour Les Films Pelléas, L’effacement est coproduit par Arte France Cinéma, les Allemands de NiKo Film et les Tunisiens de Nomadis Images. Préacheté par Arte et Ciné+, le long métrage bénéficie également du soutien du CNC et du FFA, via le mini-traité de coproduction franco-allemande, du Grand Accord Arte-ZDF, de la région Sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur), du Medienboard Berlin-Brandenburg, du Moin Filmförderung Hamburg Schleswig-Holstein, du nordmedia-Film-und Mediengesellschaft, du Red Sea Fund, des Sofica Indéfilms et Cinémage et du Media Slate Funding. Les 35 jours de tournage jusqu’au 16 décembre à Marseille et en Tunisie avec Kristy Baboul à la direction de la photographie. Si le film est totalement ignoré en Algérie, en France, il possède déjà son distributeur qui sera Ad Vitam. Il est clair et établi que ce film qui n’est pas inscrit dans le cadre d’une commande du Cadc, obéit à un cinéma algérien plus libéral et plus incisif. Le casting et les rôles principaux ne sont pas algériens, ce qui dénote déjà de la fausse note architecturale.

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