Donald Trump ferme la chaîne TV Alhurra
Fidèle à son esprit de capitaliste averti et d’anti-orientaliste, le président américain Donald Trump a décidé dans un accès de colère de fermer la chaîne de télévision américaine d’expression arabe Alhurra, financée par les États-Unis et par le Congrès américain. Cette décision a suscité un large débat quant à ses raisons et à ses implications. Selon les médias, l’annonce finale est attendue dans les heures qui suivent une réunion du Middle east broadcasting network (MBN), qui supervise d’autres chaînes et stations de radio financées par le gouvernement américain, notamment Alhurra Iraq et Sawa. La fermeture d’Alhurra n’est pas totalement surprenante, car la chaîne a été confrontée à des crises financières répétées, ces dernières années. En septembre dernier, elle a fermé sa branche irakienne après que son budget a été réduit de 20 millions de dollars, ce qui a entraîné le licenciement de 160 employés, signe d’une crise imminente. La chaîne a joué un rôle important aux États-Unis. La politique médiatique au Moyen-Orient, notamment en Irak, où elle a été accusée d’alimenter les tensions sectaires et de promouvoir les programmes américains. Il y a quelques semaines à peine, le Congrès américain a approuvé un nouveau budget pour la chaîne, donnant aux employés un sentiment de sécurité. Cependant, cette assurance s’est rapidement effondrée après que Kari Lake, conseillère principale de Trump à l’Agence américaine pour les médias mondiaux (Usagm), a annoncé un gel du financement et la fermeture définitive de la chaîne. Selon des sources au sein du réseau, les employés du Middle east broadcasting network (MBN) ont reçu, dimanche dernier, un e-mail de la direction indiquant que les opérations se poursuivraient jusqu’à nouvel ordre. Cependant, le directeur du réseau, Jeff Gedmin, a indiqué que l’avenir de la chaîne dépendait en fin de compte de l’approbation finale de Trump, ce qui semble désormais presque impossible. La décision de fermer Alhurra aura un impact direct sur des centaines d’employés, en particulier les journalistes arabes qui ont émigré aux États-Unis sous contrat de travail et qui se retrouvent soudainement en danger de perdre leur emploi. Au bureau d’Alhurra à Beyrouth, les journalistes sont dans la confusion et l’incertitude quant à leur avenir, alors que des informations suggèrent que les bureaux de la chaîne pourraient être complètement fermés dans les semaines à venir. Certains interprètent cette décision comme faisant partie de la politique de Trump visant à réduire les impôts américains. Il a demandé à l’administration américaine de réduire les dépenses publiques et de cesser de financer les médias internationaux, car il considère que ces chaînes sont inefficaces, en particulier compte tenu de l’influence décroissante des États-Unis au Moyen-Orient. D’autres voient dans cette décision le reflet du manque d’intérêt de Trump à façonner l’opinion publique arabe pro-américaine, privilégiant le hard power au soft power.
Enfin cela soulève des questions quant à savoir si les États-Unis... abandonne ses outils médiatiques traditionnels au profit de stratégies plus récentes et rentables, telles que les médias numériques ou l’exploitation de ses alliés régionaux pour exercer son influence.