{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Ne touche pas à mon pays!

 

J'ai mal à l'âme!
Je suis citoyen du monde, et j'en suis fier, mais être citoyen du monde ne signifie pas «changer de peau» ou brader son âme au diable.
La haine contre soi ou contre sa patrie ne fait pas pousser la couleur bleue dans les yeux du traitre!
Ce beau pays, l'Algérie, mérite de nous un peu plus d'attention, mérite un amour à sa taille imposante et à son Histoire mille fois millénaire.
S'il y a délit dans la gestion du pays, et il y'en a certes, nous sommes tous responsables, sans exception aucune. Les gens d'en haut, les décideurs du premier rang, et ceux d'en bas les exécutants ou les subordonnés. Chacun a sa part de responsabilité dans tout ce qui se passe en nous et autour de nous, dans notre pays!
Si le pays va mal c'est parce que nous n'avons pas su comment, nous tous sans exception, le prendre en charge sur le plan politique, économique, éducatif, religieux et culturel. Nous n'avons pas su comment le faire émerger dans la cour des grandes nations.
De ce beau pays, l'Algérie, nous
voulons tous le beurre, mais personne ne veut jouer le rôle du berger, gardien loyal des bétails guettés par des loups et des renards!
J'ai mal à l'âme!
L'Algérien aime vivre dans la peau de la victime! L'algérien pleurniche beaucoup, souvent habité par la culture du désistement, se contente du rôle de spectateur!
J'ai mal à l'âme!
En Algérie, le commerçant alimente la spéculation. L'administrateur est noyé dans la boue de la bureaucratie. Le pêcheur n'hésite pas de jeter une grande quantité de sardines en pleine mère pour créer la pénurie et ainsi vendre à sa guise la petite partie ramenée à bord. L'enseignant ouvre les portes de son garage pour y donner des cours payants à ses élèves au détriment de son devoir dans l'établissement. Le taxieur ne respecte pas le compteur, ni les clients d'ailleurs. Et tout ce monde hurle sur tous les toits!
Nous sommes tous responsables, les décideurs et les exécutants, les producteurs et les consommateurs, les jeunes et les aînés, les femmes et les hommes, les campagnards et les citadins, mais chacun hurle sa colère et renvoie la balle vers le camp de l'autre.
J'ai mal à l'âme!
Nous avons un beau pays, mais entaché par la triche, la fainéantise et la corruption. Et un pays ambitieux comme le nôtre ne peut pas avancer vers la modernité en ayant les pieds dans l'opacité, la léthargie, le grognement quotidien et la paresse. Certes, il existe des bosseurs, et hamdoullah!
J'ai mal à l'âme!
Et parce que le pays est dans une situation qui ressemble à un état de siège, c'est l'heure d'appeler, et en urgence, à un rassemblement de toutes les énergies démocratiques intellectuelles et politiques pour un dialogue national sérieux, rassembleur et responsable afin de fonder un front solide face aux ambitions ennemies qui guettent notre patrie du Sud, du Nord et de l'Ouest.
J'ai mal à l'âme,
quand je vois les intellectuels et les écrivains du voisin de l'Ouest, les intellectuels et écrivains de tous bords; les islamistes, les libéraux, les communistes, les laïques, les athées, les homosexuels, ceux de l'intérieur comme ceux de la communauté installée à l'étranger, soutenir sans réserve leur pays. Ils se comportent envers leur pays, à travers leurs écrits journalistiques ou littéraires, sans animosité ni haine.
Des écrivains marocains renommés en Europe qui ont été condamnés et qui ont passé de longues années dans les geôles du Makhzen, se retrouvent aujourd'hui au service du pouvoir du Makhzen!
Critiquer la gouvernance est un droit, mais cela ne signifie pas aller en guerre contre son pays. Critiquer la politique de son pays est un droit absolu, mais cela ne signifie pas un appel à alimenter la haine de l'Autre contre sa patrie. Critiquer les responsables décideurs est un droit citoyen absolu, et c'est le rôle de l'écrivain, mais cela ne signifie pas mettre le feu dans sa maison.
J'ai mal à l'âme!
Nos intellectuels et écrivains, sans généralisation aucune, mangent el ghella les récoltes et insultent la terre qui les a produites «Yakoul el ghella wa y'seb el mella».
J'ai mal à l'âme!
Aux yeux rancuniers de l'Autre, il n'est de grand écrivain algérien que celui qui crache sur son pays, sur sa mère. Il n'est grand écrivain algérien, aux yeux de l'Autre de l'extrême droite, que celui qui hurle plus fort contre le soleil de son pays.
J'ai mal à l'âme!
Certes. mon pays l'Algérie souffre de beaucoup de pathologies politiques, économiques, éducatives, culturelles et religieuses, mais sa souffrance n'est pas aussi aigüe que celle qui gangrène les pays des autres intellectuels écrivains de l'Ouest, du Nordet du Sud. Cette grande Algérie de Mohammed Dib, de Mouloud Mammeri, de Kateb Yacine, de Aït Menguellet, de Idir, de Matoub Lounès, de cheb Hasni, de Mohamed Khadda, de M'hamed Issiakhem, de Abdelhamid Benhedouga, de Jean Sénac, de Djamel Amrani, de Mostefa Lacheraf, de Abderrahmane Djilali... cette Algérie n'est pas un «truc»!
Je suis citoyen du monde, mais être citoyen du monde ne signifie pas que «je change de peau» ou que «je brade mon âme au diable». La haine contre soi et contre son pays ne font jamais pousser la couleur bleu dans les yeux d'un traitre!
Nous avons de belles plumes littéraires qui fascinent le monde, mais que ces belles plumes deviennent la proie des forces du mal, cela me fait énormément mal à l'âme et dans l'âme! A. Z.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours