Vrais problèmes et fausses excuses

Le bureau fédéral va enfin se réunir pour statuer sur le sort de l´entraîneur national jusque-là en poste et pourvoir éventuellement à son remplacement. Plus d´un mois a passé depuis la seconde élimination consécutive de la sélection. C´est long, trop long, surtout si l´on répète à satiété que le temps presse parce que les échéances sont toutes proches. Repli, silence tactique, ou incapacité à se décider, chacun y va de son appréciation, de ses critiques.
Beaucoup parlent d´absence de véritable politique de prise en charge du football national. La sélection des séniors n´en est que la partie la plus visible, la plus médiatisée. Focaliser encore et uniquement sur cette catégorie s´est s´exposer à commettre les mêmes erreurs et à subir les mêmes conséquences. Les mêmes fautes créent forcément des effets identiques. Cette seconde absence au plus haut niveau continental doit être l´opportunité de poser enfin les vrais problèmes et de faire en sorte de leur trouver les solutions les meilleures. Il faut que cessent le colmatage et le rafistolage.
La Coupe du monde 2010, dont les éliminatoires seront couplées avec celles de la Coupe d´Afrique, se déroulera pour la première fois sur notre continent. Il ne serait pas acceptable pour un pays comme le nôtre de voir sa sélection être absente à un pareil événement historique. Membre fondateur de l´OUA, de l´Union Africaine et du CSSA. L´Algérie occupe et joue sur le continent un rôle de premier plan. Le sport, le football particulièrement, ne peut plus et ne doit plus être à la traîne. Ramener tous les errements et carences à la seule personne d´un entraîneur, étranger ou non, ne doit plus être avancé comme argument unique, comme seule excuse.
Il en est de même pour la sempiternelle rengaine du manque d´argent alors que l´on constate quotidiennement qu´il coule à flots. Il n´est plus tolérable de continuer à construire par le haut. Car il est clair que l´on ne peut bâtir durablement et efficacement sans de solides fondations. Nos équipes de jeunes, réanimées à la veille des échéances, sont toujours incapables de se qualifier pour les grands rendez-vous internationaux. Il ne peut en être autrement tant que persiste cette fâcheuse tendance à ne pas les prendre en charge sérieusement.
C´est l´avenir, disent pourtant les responsables de notre football. Pourquoi alors ces sélections n´existent pas réellement sur le terrain, avec des staffs complets et complémentaires, à la fois compétents et expérimentés et avec une prise en charge permanente. La DTN n´est-elle pas faite pour cela? Et à défaut de disposer encore d´un centre de regroupement, il existe de nombreux complexes sportifs civils et militaires, sur tout le territoire national, à même de pallier ce «manque».
C´est pourquoi, il ne peut continuer à être présenté comme un autre frein, une autre excuse. D´autant que tous nos concurrents africains qualifiés en Coupe du monde ou Coupe d´Afrique, toutes catégories confondues, n´en ont pas. Beaucoup n´ont même pas ce que nous continuons à délaisser et à dilapider.