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Fondateur du Mouloudia de Bouira

Pour que nul n’oublie Sidhoum Hacène

En plus d’avoir créé l’équipe, Sidhoum Hacène est derrière la première cellule des scouts musulmans, il est aussi l’un des promoteurs de la Medersa, un lieu où était développée la personnalité nationale.

L’association des anciens joueurs du Mouloudia de Bouira (MBB) organise aujourd’hui un tournoi commémoratif et un hommage au fondateur de ce club, en 1945, le moudjahid Sidhoum Hacène. Cette rencontre se veut, avant tout, un geste contre l’oubli. Sidhoum Hacène, le père fondateur du club mythique de la ville de Bouira, n’est pas connu par la nouvelle génération qui suit ce club aujourd’hui en inter-régional Est. Ce tournoi, c’est aussi les retrouvailles avec d’anciens sportifs qui ont fait les beaux jours de cette équipe, initialement appelée Mouloudia Chabibat Bouira (MCB), mais devenue avec la réforme Mouloudia Baladiat Bouira. En plus d’avoir créé l’équipe, Sidhoum Hacène est derrière la première cellule des scouts musulmans, il est aussi l’un des promoteurs de la Medersa, un lieu où était développée la personnalité nationale. Les Français découvrent le projet. Ils transforment l’école coranique en lieu de détention et torture où séjournera Sidhoum aux côtés de ses frères militants. Les massacres de Sétif, Kherrata, Guelma, précipitent la décision de faire sortir le combat de l’anonymat et de sa clandestinité. Le 8 mai 1945, ce jeune décide de bousculer le cocotier. Hacène Sidhoum, à peine âgé de 26 ans, décide de défier directement l’occupation française. Les événements et les massacres sont là pour rappeler au peuple algérien que la France n’était pas prête à céder un espace aux autochtones. Ce jeune qui militait dans les rangs des scouts, au sein de l’association des oulémas musulmans et de toutes les organisations clandestines qui voulaient l’indépendance de l’Algérie, décide de fonder un club parallèle à celui des colons. Le Mouloudia Club de Bouira est venu concurrencer le Football Club de Bouira (FCB). Les joueurs algériens évoluant dans le club français, décident de passer de l’autre côté. L’action ressemble étrangement à la décision des membres de l’équipe FLN qui, un jour, ont fui le championnat français et ont mis en place l’équipe FLN. Le football n’était en fait qu’un prétexte pour permettre des concertations, des rencontres et la mise en place des stratégies de combat pour l’indépendance de l’Algérie. Hacène Sidhoum, Gerbi Guamraoui, alors commissaire politique du FLN pour la région, Bourouba Saïd (chahid), Mohand Ould Ameur Abdelkader (chahid), Boussaâdi Loucif, Rahim Gualia, Mahfouf, Hadjabi, Chaïd Mohamed, Benabdallah Mohamed portent la parole du peuple sur les terrains de toute la région centre du pays, en croisant le fer avec d’illustres équipes. Le choix des couleurs du club n’était pas anodin, le vert et rouge. C’est au summum de la lutte pour l’indépendance qu’une partie du groupe au retour d’un match joué dans la région de Tizi Ouzou quitte le bus qui les ramenait au niveau de l’actuelle Gorge de Lakhdaria pour rejoindre le maquis. « Ce départ avait été préparé dans le secret absolu parce que les occupants avaient au sein du club et autour, des indicateurs qui les informaient du travail des dirigeants et des joueurs du Mouloudia » nous confiait Ait Kara, seul survivant de cette épopée, un joueur qui a évolué en catégorie aux côtés de ces icônes. Les dirigeants en plus de s’occuper de l’équipe collaboraient avec l’OS. Lors de leurs déplacements vers les autres villes, le staff faisait passer des algériens recherchés à travers les barrages de police et de gendarmerie. Sur le terrain, les patriotes du MCB faisaient preuve d’une grinta et d’une volonté contre les équipes des occupants. Dans ces déplacements, et grâce aux contacts entre les différentes cellules de lutte, Sidhoum et ses collaborateurs assuraient des ravitaillements, le transport du courrier surtout que le statut d’équipe affiliée à la ligue algéroise, leur permettait de se déplacer dans diverses régions du centre du pays. Ces déplacements servaient la cause et plusieurs chahid alors recherchés passaient à travers les barrages en voyageant aux côtés de joueurs de l’équipe. Hacène Sidhoum aussi a participé bénévolement à la réalisation de l’ex- medersa, devenue aujourd’hui l’école coranique. L’édifice devenu un lieu de rayonnement sera réquisitionné par les forces d’occupation qui le transformeront en centre de détention et de torture. Pour rectifier cet oubli, les anciens sportifs de Bouira viennent de lancer une pétition adressée aux autorités locales où ils sollicitent la dénomination d’un lieu à la gloire de Hacène Sidhoum. La décision des pouvoirs publics et en prévision de la mise en service du GPS, de baptiser, numéroter et organiser nos villes et villages est une opportunité pour rendre hommage à ces hommes et femmes qui ont donné leurs vies respectives pour l’Algérie. Bouira peut réserver une rue, une structure sportive, un espace public à ce jeune, Hacène Sidhoum dont le nom est à jamais associé à l’équipe phare de la capitale de la wilaya de Bouira. Ce vœu est celui de son fils, le docteur Lamine Sidhoum, initiateur aux côtés des anciens du Mouloudia de cette journée commémorative organisée au stade Olympique Rabah Bitat.

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