Entre suspension et arrêt définitif

Depuis l'arrêt des compétitions sportives nationales en mars dernier à cause du Covid-19, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) ne cesse de déclarer, suivant la progression de cette pandémie mortelle, qu'il n'est point question de reprendre, compte tenu de la situation sanitaire actuelle. Au moment où la Ligue de football professionnel (LFP) insiste pour l'arrêt des compétitions par le biais de son président, Abdelkrim Medouar, la Fédération algérienne de football (FAF), par l'intermédiaire de son patron, Kheïreddine Zetchi, table sur la reprise. Cela a fait couler beaucoup d'encre. Certains estiment qu'il y a divergence de vues entre la FAF le MJS et la LFP. Mais force est d'éclairer certains férus du football sur cet état de fait pour éviter toute confusion sur les décisions des uns et des autres. S'agissant de la tutelle à sa tête le ministre Sid Ali Khaldi, celle-ci a indiqué dans un communiqué, jeudi dernier, que la reprise est impossible à l'heure actuelle, en faisant savoir, chaque fois que les décisions sont prises conformément aux recommandations du comité scientifique du suivi de la pandémie en Algérie. «Vu le caractère imprévisible de l'évolution de la situation épidémiologique, marquée par une recrudescence importante au niveau mondial et compte tenu des risques importants de transmission et de propagation du virus lors des regroupements, des contacts, des situations de promiscuité et des déplacements inhérents aux entraînements et aux compétitions quelle que soit leur nature», avait signalé le MJS.
Et d'ajouter: «Il a été décidé de ne pas autoriser, pour le moment, la reprise des compétitions sportives.» Ce «pour le moment» ne veut en aucun cas dire qu'il y a «arrêt définitif» des compétitions. Mais, juste que la situation sanitaire dans les wilayas du pays au moment de la publication de ce communiqué est telle qu'il n'est pas question à l'heure actuelle de reprise des compétitions. Ce qui signifie que la porte est ouverte pour une reprise. De son côté, la FAF ne cesse d'insister pour la reprise des compétitions avec également la précision «après la levée du confinement» par les pouvoirs publics ou les responsables du secteur de la santé. Ce qui veut dire également que cela ne signifie pas qu'on doive reprendre les compétitions au moment où le président Zetchi a déclaré cette éventuelle reprise. D'ailleurs, la FAF a décidé d'une réunion du Bureau fédéral mercredi prochain pour prendre une décision sur le sujet, suivant les recommandations des autorités, aussi bien politiques que sanitaires. Quant au président de la LFP, il se base sur les trois réunions qu'il a eues avec les présidents et représentants des clubs des Ligues 1 et 2 à Oran, à Constantine et à Alger pour transmettre les propositions de la majorité de ces clubs de ne point reprendre les compétitions arguant qu'ils ne peuvent pas assurer le protocole sanitaire. Bien que la FAF ait précisé que la FIFA et la CAF ont aidé les associations sur le plan financier pour atténuer les répercussions économiques et commerciales sur les clubs à cause du Covid-19. Mais, la LFP et les clubs n'indiquent pas explicitement qu'il n'y aurait pas de reprise. Pourquoi, donc, mettre en doute les idées des uns et des autres, puisqu'aucune partie n'annonce la fin de saison en cours ni la saison blanche. Il ne s'agit donc ni plus ni moins, que d'un «report» de la reprise des compétitions. Ce qui nécessite même plus de réunions pour prendre des décisions. Il faudrait plutôt que les trois instances, à savoir le MJS, la FAF et la LFP (sans oublier les autres Ligues des paliers inférieurs), tentent de trouver des solutions à la situation en attendant la reprise des compétitions. Au moment où dans d'autres pays les moyens existent pour poursuivre les compétitions et annoncer même les débuts des prochaines saisons, en Algérie, c'est «le professionnalisme par assistance» des pouvoirs publics dont il s'agit, alors pourquoi évoquer la problématique des finances lorsqu'on est toujours assisté?