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BOXE : Dahmane Belhouari

«Bebel», l'icône du pugilat algérien

Aujourd’hui, « Ammi Dahmane », au crâne dégarni et traits plissés par le temps qui passe, constate avec amertume le niveau dans lequel se trouve le pugilat algérien de nos jours.

Sciemment ou inconsciemment, les responsables du sport en Algérie encouragent la politique de l’oubli. Dans leur grande majorité, les sportifs ayant inscrit leurs noms en lettres d’or dans l’histoire des différentes disciplines souffrent de l’ostracisme de ceux qui sont censés préserver ce « patrimoine » et en profiter pour le mettre à la disposition des générations futures. Des appels sont lancés, chaque fois que l’occasion se présente, par des associations ou des férus du sport, mais ces appels semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. Hélas, l’on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Un oubli est un oubli, il fait mal au cœur de celui qui en est victime. Mais toujours est-il que certaines personnes se voient blessées plus que d’autres. C’est le cas de le dire pour l’icône de la boxe algérienne, Dahmane Belhouari. « Le Champion du monde sans couronne » respire le noble art et se dévoue toujours pour cette discipline. A quelques encablures de sa 73e bougie, il continue à servir, malgré tout, la boxe et son club du cœur, de surcroît celui de son quartier natal, le Chabab de Belouizdad. Sur recommandation de son ami d’enfance, le très estimé Dahmane Laïb, et l’aide très précieuse du conseiller sportif, Mouloud Houait, le club sportif amateur (CSA) du club belouizdadi lui a rouvert ses portes. « Durant toute ma carrière d’athlète, je n’ai connu que le CRB. Et voilà que j’y reviens. J’ai quelque 6 éléments âgés de 14 et 18 ans que je forme en leur inculquant les notions de base de la boxe. D’ici peu, si Dieu nous prête encore vie, j’en donnerai au minimum quatre à l’Equipe nationale. C’est le serment que je me suis fait dès lors que j’ai pris mes fonctions », nous dit-il, à sa rencontre au complexe Aït Sâada de Belouizdad. C’est que l’homme montre la voie à ses athlètes, comme pour leur dire que malgré le poids de l’âge, il continue à tenir et à donner chaque jour plus. Il garde sa souplesse et geste réflexe. « C’est un mode de vie que je suis. Une hygiène qui me permet de tenir mieux que les jeunes. Si on veut réussir dans sa carrière, la feuille de route à suivre est simple. C’est ce que nos ancêtres nous ont appris et à nous de la transmettre aux générations futures. A l’heure actuelle, avec les athlètes que j’ai entre les mains, tout va doucement, mais sûrement. Mais le chemin est encore long à parcourir. Il ne faut jamais crier victoire avant l’heure », prévient-il. Et se sont ces principes qui lui ont permis d’accomplir une carrière difficilement égalable. Une carrière pour laquelle feu Brahim Bouafia y est pour beaucoup. Devenu son manager, c’est lui qui avait propulsé le jeune « Bebel » dans le critérium des As, après l’avoir vu à l’œuvre dans « des combats de rue ». Le défunt Bouafia n’avait pas tort de miser sur lui. Les paroles s’en vont, l’histoire reste. Ses titres nationaux et internationaux à la pelle font de lui une icône du pugilat algérien. Sur le plan national, le combat qui l’avait mis sous les feux de la rampe est celui livré au début des années 1960 face au robuste Blidéen, feu Mahieddine. Ce dernier l’a, par moment, sous-estimé et en avait, finalement, pris pour son grade. Ce fut le combat du déclic, qui lui a permis de grimper les échelons jusqu’à donner la réplique, quelques mois plus tard, à l’invincible, jusqu’alors, Allemand Broesk. Un combat titanesque que « Bebel » remportera grâce à un coup de poing direct du bras avant, autrement appelé un « Jab», sous les applaudissements d’un public germain connaisseur. S’ensuit une série de titres, dont le tout premier championnat du grand Maghreb, qu’il remporta en compagnie de Loucif Hamani. Durant sa carrière, celui qui voulait vraiment juger son niveau n’avait qu’à se livrer à un combat face à Dahmane Belhouari. Sur le plan des résultats, c’était peine perdue, puisque « Bebel » envoyait tous ses adversaires au tapis. Mais le résultat importait peu pour ces pugilistes, puisque le fait de l’avoir comme adversaire était déjà un grand acquis. Aujourd’hui, « Ammi Dahmane », au crâne dégarni et les traits plissés par le temps qui passe, constate avec amertume le niveau dans lequel se trouve le noble art de nos jours. La faute, selon lui, est due au fait que cette discipline soit dirigée par des intrus budgétivores – heureusement pas tous – qui font que l’on avance à reculons. Malgré ce constat amer, il faut garder espoir de voir les choses se remettre sur les rails. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-on. Mais pour y parvenir, il faudra placer les gens qu’il faut dans les places qu’il faut, puisque « la nature a horreur du vide ». Dahmane Belhouari est là, comme il l’a toujours été, au service de la boxe et de son pays. A méditer… 

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