Les traditions malgré tout

Plus que quelques jours pour la fête de l’Aïd El Fitr, avec ce compte à rebours, les évènements s’accélèrent. Achat de l’habillement pour les potaches et confection des gâteaux pour la circonstance. Deux traditions ne pouvant faire l’objet de choix. Tous deux symbole d’avoir accompli un dogme de l’islam. À Annaba, le jour c’est le grand rush sur les magasins de vêtements pour enfants. Accompagnés de leurs enfants, on les voit ces chefs de familles zapper d’une vitrine à l’autre et d’un magasin à l’autre à la recherche de la bonne occasion. Bien que les prix ne soient pas à la portée, il demeure néanmoins que les sacrifices sont à chaque fête de l’Aïd les mêmes.
Les parents se privent et font beaucoup de concession pour satisfaire ce caprice d’enfant. Même si la tenue de l’Aïd coûte très cher, la satisfaction des parents c’est de voir ce grand sourire de leurs progénitures. Une petite virée dans quelques magasins de la ville de Annaba, pour voir comment les magasins de vêtements pour enfants, sont pris d’assaut par les familles. Celles-là, qui, en dépit de leurs difficultés financières, se soumettent aux désirs de leurs chérubins. C’est légitime, ce sont des parents et le bonheur de leurs enfants passe avant tout… En dépit des prix exorbitants affichés dans tous les magasins à Annaba, les parents cèdent à la volonté de leurs enfants. Il n’est pas question de ne pas acheter de vêtements qu’ils choisissent eux-mêmes. C’est le traditionnel péché mignon auquel les familles à Annaba et partout en Algérie, ne céderaient, pour quelles que soient les raisons. Fini la cavale pour les vêtements de l’Aïd Essghir, c’est la confection des gâteaux qui prend le relais. À peine 15 heures, les rues de Annaba, se vident progressivement, cédant la place à la valse des plateaux de Makrout, de baklawa, ghribiya entre autres confiseries traditionnelles des Annabis.
Les familles qui ont acheté les vêtements de l’Aïd, c’est la journée qu’ils préparent leurs gâteaux de l’Aïd. D’autres, de retour du lèche-vitrine et les achats, ce n’est qu’après le f’tour, qu’elles profitent de la veillée ramadhanesque pour confectionner les gâteaux de l’Aïd. Cette autre incontournable tradition pour fêter la fin du jeûne. Bien que ces dépenses soient pratiquement le coup de grâce pour les ménages, ils se font un grand plaisir à perpétrer ces traditions, qui sans elles, le mois sacré et la fête de l’Aïd El Fitr n’auraient aucun sens.