{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Donneurs de sang

Le dernier espoir de l’humanité

Le monde entier dépend des méga- laboratoires des sociétés du pays de l’Oncle Sam en matière de dérivés extraits du plasma.

En marge du Salon des arts et la culture, organisé par l’Assemblée populaire communale de Bouira en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, le comité de wilaya des donneurs de sang a marqué la célébration de Yennayer par une collecte.
Le comité que préside le docteur Sayah, secrétaire général de la Fédération mondiale et en présence de M. Gherbi, le président de la Fédération algérienne des donneurs de sang a réceptionné le nouveau clino-mobile. Ce camion qui était abandonné au niveau d’un CHU a été récupéré par le comité qui l’a retapé et remis à niveau pour servir encore des années durant. Grâce à ce véhicule, réhabilité avec les moyens des bénévoles du comité la capacité de collecte est doublée en venant à la rescousse du premier qui donne déjà des signes de faiblesse. Rencontré en marge de cette activité humaine vitale, le docteur Sayah Abdelmalek nous a accordé un moment de son temps pour revenir sur l’utilité, mais surtout les enjeux autour de cette activité humanitaire.
Le don du sang de nos jours n’a rien à voir avec l’acte humain bénévole de nos prédécesseurs. Même si du côté du donneur on cherche à servir son prochain, à être peut-être la cause pour sauver une vie c’est aussi un geste banal qui n’a aucun prix compensatoire si ce n’est cette volonté farouche de se rapprocher du créateur en appliquant les appels de Dieu et de notre prophète (Qsssl) à servir son prochain, à l’assister dans ses joies et ses peines…
Si chez nous la récolte de ce liquide vital reste non lucrative et est encadrée par des associations sous la coupe d’une fédération dont la réputation a dépassé nos frontières et pour preuve le choix pour un second mandat de la fierté nationale, le docteur Abdelmalek Sayah comme secrétaire général de la Fiods.
Outre-mer et derrière l’Atlantique, le don du sang est une industrie lourde qui brasse annuellement des milliards de dollars. C’est l’objet d’un combat acharné entre l’Amérique et l’Europe. Il s’agit, sur le Vieux Continent de mettre la meilleure stratégie pour une indépendance vis-à-vis des lobbies du pays de l’Oncle Sam. Dans cette guerre à qui imposera son diktat, la Fiods s’intercale pour défendre l’éthique et combattre le don rémunéré. Des pays comme l’Arabie saoudite, la Bosnie, la Chine ont récemment intégré la Fiods. Aux Etats-Unis, une association proche de la fédération lutte pour la sauvegarde de l’éthique et tente de barrer la route à une nouvelle forme d’esclavage, surtout que le commerce du sang demeure plus pratique et plus facile que celui des organes humains.
La wilaya de Bouira a acquis un appareil dénommé la cytaphérèse qui permet de séparer le sang en globules rouges, plasma et plaquette. Cet appareil financé par l’Assemblée populaire de wilaya au profit de l’hôpital de Bouira a couté
7 millions de dinars. Depuis son acquisition, cet appareil est parqué dans un coin et recouvert d’un drap pour manque de kit. Même si du côté de l’administration de cet Etablissement public hospitalier on affirme avoir passé une commande de ces kits qui coûtent 30 000 DA l’unité, la situation s’apparente à un vrai manque de volonté de venir en aide aux nécessiteux. Un culot plaquettaire, ou plus simplement un prélèvement sanguin à travers cet appareil équivaut à 11 dons de sang. Même si la sauvegarde d’une vie n’a pas d’équivalent en monnaie, les membres de l’association des donneurs de sang demandent la mise en service de cet outil plus qu’important dans des services comme l’oncologie, la maternité ou l’hématologie. Ainsi, lors des séances de chimiothérapie, le patient a grandement besoin de plaquettes de sang. Quelquefois le malade fait appel à des bénévoles et autres membres de sa famille pour satisfaire à cette nécessité.
Le recours à un prélèvement par cytaphérèse comblera ce manque puisque un seul donneur suffira alors. Comme chacun le sait, en été les risques sont plus évidents. Cet appareil peut sauver des vies dans les maternités, les services d’oncologie de l’Etablissement hospitalier de Bouira.
Le simple et humble citoyen qui tend son bras pour donner de sa vitalité ne sait pas que cette pochette de sang collectée peut faire des milliers de kilomètres et revenir comme un boomerang sur les lieux de la collecte sous forme de médicaments dérivés de sang comme l’albumine, les facteurs de coagulation ou l’immunoglobuline du sang. Il n’aura pas peut-être de quoi payer ce traitement.
Le simple citoyen qui répond favorablement à toutes les demandes ne sait pas que les Etats-Unis d’Amérique ont un monopole avec plus de 70% du marché sur les dérivés du plasma et Trump et ses frasques est une menace pour toute l’Europe, mais aussi pour le reste du monde. En plus de l’indépendance alimentaire, l’indépendance énergétique, l’indépendance hydrique…on s’achemine vers une guerre pour l’indépendance du sang entre les puissances mondiales. Le monde entier dépend des méga- laboratoires des sociétés du pays de l’Oncle Sam en matière de dérivés extraits du plasma. Ces laboratoires, et ce n’est un secret pour personne, profitent de la misère de certains pour s’enrichir davantage. Dans ce registre, l’Afrique occupe les dernières places en raison de l’inexistence d’une volonté politique de ses dirigeants. Chez nous, localement, Il y a des associations qui tentent de barrer la route aux sans scrupules. L’Association internationale du plasma et du fractionnement (Ipfa) est l’association faîtière internationale qui promeut les intérêts et les activités de ses organisations membres actives dans la collecte de sang et de plasma humains, ainsi que dans la fabrication et la fourniture de médicaments dérivés du plasma humain. Les médicaments dérivés du plasma sont essentiels pour traiter les déficiences en facteurs de coagulation telles que l’hémophilie, les déficiences immunitaires ainsi que les maladies liées au système immunitaire telles que les maladies inflammatoires et auto-immunes et les dysfonctionnements circulatoires tels que les chocs. Rencontré, le docteur Sayah Abdelmalek nous dit : «Nous partageons les objectifs avec ces associations. Je préfère aussi bien parler de l’éthique et de notre combat à l’échelle internationale et les enjeux stratégiques et économiques du don de sang Tout cela pour sortir de l’ordinaire.» Depuis son avènement au poste de secrétaire général de la Fédération internationale, le représentant algérien mène un vrai combat pour défendre l’éthique et prémunir le don du sang des appâts des grandes firmes. «Après le combat pour les indépendances : alimentaire, hydrique, énergétique de nos jours l’indépendance sanguine est une priorité.
Le sang et ses dérivés peuvent demain être un moyen de pression qui va à l’encontre des volontés populaires dans beaucoup de pays accusant du retard dans le domaine des technologies. Notre pays n’échappe pas à cette menace et la Fédération algérienne des donneurs de sang mène un combat pour décrocher cette auto-dépendance» dira le docteur Sayah.
La Fiods qui se positionne comme le gardien de l’éthique, multiplie les actions pour intégrer dans ses rangs le maximum de pays et barrer ainsi la route aux mercantiles et aux représentants des grands laboratoires. « Quand on donne à quelqu’un un présent, il le touche, il peut le garder dans un coin de la maison où il le voit, l’objet est là pour remémorer le geste. Quand un citoyen offre son sang, il ne sait même pas à qui il est destiné. Ce sang va couler dans le corps d’une autre personne qu’il sauvera. Toute la valeur humaine de ce geste est là. Notre objectif est d’éviter de banaliser cette activité qui doit garder sa dimension humaine, non lucrative», précise le docteur Sayah Abdelmalek.
Les dirigeants à qui échoit la ligne à suivre doivent dès maintenant déterminer la conduite à suivre.
Investir dans cette industrie reste une option très coûteuse, mais la souveraineté d’un pays n’a pas de prix.
La concurrence mondiale et l’avance prise dans le domaine rendent cette option presque irréalisable. L’obligation aussi de certifier ISO ce plasma, une exigence mondiale, rend cette voie encore plus délicate. L’Algérie peut imiter ses voisins : le Maroc, la Tunisie, le Sénégal… qui exportent leur plasma pour le réimporter sous forme de médicaments, mais à des prix moindres que ceux que débourse notre Trésor public. Sur le terrain national le don du sang non rémunéré connaît une nette évolution grâce aux associations affiliées à la Fédération nationale. Pour l’exercice 2019, il a été enregistré 693 697 dons dont 68% comme collecte sur des lieux fixes, 32 % dans des opérations conjoncturelles mobiles. 66% des donneurs sont des volontaires, 43% occasionnels alors que 34%, ont consenti un don suite à un appel au profit d’un malade précis, souvent membre de la famille. «L’Algérie qui m’a honoré en me responsabilisant au niveau de la Fiods a toujours été à l’avant-garde dans la lutte pour un ordre mondial juste.
Le don du sang doit rester non lucratif. Personne n’a le droit de faire un bénéfice et tirer profit de la détresse d’un autre. Nous défendrons avec acharnement l’éthique et la valeur humaine de ce geste qui est celui de donner son sang pour sauver des vies», a conclu le docteur Abdelmalek Sayah, le secrétaire général de la Fédération internationale des donneurs de sang Fiods.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours