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Fin de la grève au port de Béjaïa

Le bon sens a prévalu

Après 21 jours de paralysie, le port de Béjaïa renoue avec l’activité.

Les travailleurs du port de Béjaïa ont mis fin à leur mouvement de grève, a annoncé, avant-hier, le syndicat des travailleurs de l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) dans un communiqué publié sur sa page Facebook. En grève depuis 21 jours, les travailleurs ont décidé de reprendre du service après une séance de travail qui s'est tenue dans la matinée de dimanche dernier au siège de la direction générale entre le P-DG de l'entreprise et le secrétaire général de l'Ugta, laquelle s'est soldée par la reprise sans délai du travail, la levée des sanctions administratives et judiciaires, le rappel des primes variables. La veille, le P-DG de l'entreprise portuaire de Béjaïa, Halim Kasmi, a estimé le manque à gagner, résultant de cette grève, à 600 millions de dinars et une facture de surestaries qui dépasse 1 million de dollars Décidemment, le conflit ne pouvait plus perdurer. Et le dialogue a fini par avoir lieu. Le syndicat qui a essuyé trois échecs dans les affaires de justice et surtout la désolidarisation de l'opinion locale, s'est senti dans l'obligation de se mettre à la table des négociations. «La reprise de l'activité portuaire a pris effet quelques heures, après les discussions responsables entre toutes les parties et auxquelles a pris part le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Salim Labatche», qui s'est déplacé d'Alger.
«Des concessions ont été faites de part et d'autre», ce qui a permis de dénouer le conflit qui a fortement impacté l'activité du port, permettant ainsi la reprise de travail en urgence.
Le débrayage a généré un manque à gagner de l'ordre de 700 millions de dinars et des surestaries de près de 1,5 million de dollars, sans compter les effets de la grève sur le moral des importateurs et autres industriels de la région, obligés ainsi, soit de dérouter leur cargaison vers les ports limitrophes ou tout bonnement à les renvoyer.
19 navires étaient en attente dans cette limite maritime, avec l'espoir de se faire décharger et traiter dans les meilleurs délais. La décision de reprise de l'activité au port de Béjaïa intervient après un jugement du tribunal de Béjaïa déclarant cette grève «illégale».
Le syndicat de l'entreprise EPB s'est enfoncé dans un véritable bourbier. Après avoir été désavoué par trois fois par la justice, la section syndicale avait d'abord perdu un soutien de la fédération des ports. Les dockers ont également perdu le soutien de la société civile. Certains politiques ont fait du conflit de l'EPB leur fer de lance localement. Pendant que le secrétaire général de l'union de wilaya Ugta, s'est écarté de sa vocation de porter les revendications socioprofessionnelles légitimes des travailleurs en s'ingérant dans l'appréciation de la gestion de l'entreprise qui relève des prérogatives du conseil d'administration et de la tutelle.
Demander le départ d'un directeur, dont le bilan est largement satisfaisant, a corsé la situation faisant éclater l'adhésion au mouvement de grève. «Le directeur général est apprécié ou sanctionné selon les résultats de son bilan et non pour son inclinaison à plaire ou à déplaire à ses subordonnés», commentait Djamel Ferdjallah sur sa page facebook. Avec le temps, les plus récalcitrants, qui continuaient de réclamer le départ du DG ont fini par retrouver la raison, alors que le pourrissement gagnait du terrain. L'impasse d'où personne ne sortira indemne a été évitée de justesse. Aux pertes financières considérables, la mesure de consignation aggravait le déficit qui risque de conduire à terme, à des suppressions d'emplois, sans compter la remise en cause des acquis sociaux arrachés au prix de lourds sacrifices. «Si la région de Bejaïa possède un tissu important en entreprises c'est grâce à la performance du port de Béjaïa», indique l'ex-député de Béjaïa, qui avertissait il y a quelques jours «si d'aventure, les efforts de toute une génération de travailleurs et de dirigeants, dont les compétences managériales ont fait de l'EPB, le fleuron des ports du pays sont annihilés, c'est toute une économie de la région qui en pâtira sérieusement».
On n'en était pas là fort heureusement, puisque le consensus général s'est dégagé, dimanche dernier, quant à la priorisation de l'intérêt de l'entreprise. Il a été décidé d'annuler, en contrepartie, toutes les mesures disciplinaires, judiciaires et financières prises à l'encontre de certains grévistes avec la résolution de privilégier désormais le dialogue dans toute forme d'éventuel conflit ultérieur, et éviter à ce que cette expérience douloureuse ne se reproduise.

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