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Oran

La pollution industrielle gagne Arzew

«Aucune famille n’est épargnée par les maladies respiratoires», a-t-on affirmé.

Bizarroïde est le fait survenu la semaine dernière dans la partie est de la wilaya d’Oran. Plus d’une trentaine d’individus, dont des asthmatiques, ont été évacués vers les services des urgences médico-chirurgicales de l’hôpital Mohamed-Seghir Nekkache implanté dans la localité d’El-Mohgoun. D’autres ont pris l’initiative en se rendant, de leur propre gré, dans les mêmes services. Et ce n’est pas tout. Durant la même période, une dizaine d’agents, exerçant des professions liées au pétrole, ont présenté les mêmes signes. Ils ont dû leur salut à la prise, à l’avance, de précautions nécessaires en s’en remettant aux médecins urgentistes ayant jugé utile de mettre plusieurs personnes sous nébulisateurs tout en leur prodiguant des soins nécessaires leur ayant épargné l’asphyxie.
Selon des sources proches du cas en question, d’autres malades, suffoquant, ont même été gardés en observation, en vue de leur épargner des complications. Un tel fait n’est sans aucun doute pas dû au hasard. Tout compte fait, plus d’un malade souffrant de sérieux problèmes respiratoires, a été catégorique en faisant état d’inhalation de gaz de sources inconnues, mais, ajoute-t-on, provenant d’une installation pétrochimique basée au niveau de la zone industrielle d’Arzew. D’où la mise en place d’une commission dont les membres ont été dépêchés sur les lieux aux fins de tirer au clair ce qui n’est pas du tout anodin. Des habitants d’Arzew sont catégoriques à dire, tout en mettant à l’index, des unités de production pétrochimiques implantées dans cette localité, les accusant d’être polluantes. Le premier complexe a démarré dans les années 1960, les torches expectorant, à longueur d’année, des fumées noires de gaz brûlés et les cheminées exhalant des produits chimiques, caractérisés par la couleur jaune.
«C’est le fait de l’ammoniaque », dira-t-on expliquant que «le climat devient invivable dans toute la ville dès que l’usine se met en marche. Un habitant d’Arzew ajoute que «la température monte de plusieurs crans et l’air devient salé dès la mise en marche des grosses machines triturant l’ammoniac». Ainsi donc, la population est soumise, des décennies durant, à une pollution silencieuse qui, aujourd’hui, révèle toute sa profusion. Rien n’indique le contraire. À Arzew tout comme à Béthioua, il est difficile de ne pas tomber nez à nez avec des personnes souffrant de problèmes respiratoires. Aucune famille n’est totalement épargnée par les maladies respiratoires», a-t-on affirmé.
Dépeignant cette situation comme gravissime, plus d’un habitant «tire l’alarme» et invite «nos responsables à faire preuve d’indulgence vis-à-vis de ces centaines de malades ne trouvant leur salut qu’en se renfermant dans nos domiciles dès la mise en marche de ces grosses machines empestant le ciel de notre ville, Arzew».
«Des nuages noirs et autres vapeurs toxiques des complexes de la zone industrielle, qui ont fonctionné sans trop se soucier des effets sur l’environnement à long terme, masquent le ciel de ces deux localités et en polluent l’atmosphère», a-t-on expliqué. Un pneumologue souligne que «les régions d’Arzew, Béthioua, Gdyel sont fortement polluées, on le perçoit lors des consultations. C’est un problème majeur. Nous avons deux types de malades : en premier lieu, les travailleurs de la zone, âgés de 45-50 ans, développent un début d’asthme». Des associations et parfois de simples citoyens continuent à réprouver les effets néfastes de ces industries chimiques sur leur santé et celles de leur famille depuis des années.
Comme ils soulèvent toutes les questions liées à l’impact de cette industrie sur leur cadre de vie, l’environnement. Ils ne sont pas écoutés. «Nos réclamations sont très souvent des lettres mortes», a déploré un habitant d’Arzew, tout en se disant que «nous sommes contraints à nous résigner à notre triste sort faute d’interlocuteur».
Plus d’un ne trouve pas de moyen pour faire valoir les doléances de ces habitants acculés par l’austérité de la vie dure. «Nous sommes obligés d’observer la loi du silence étant donné que cette zone nous fait vivre nous habitants de cette région et fait vivre toute l’Algérie», dira un autre habitant sans pour autant dissimuler le fait de s’offusquer en marquant cette omerta complice.
En attendant les jours meilleurs, les habitants de la partie est d’Oran continuent à souffrir en silence.

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