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Honorée, hier, à titre posthume

Vibrant hommage à Nabila Djahnine

Le 25e anniversaire de l’assassinat de la présidente de l’association «Tighri n tmettut» dans les années 90, a été commémoré dans la dignité et le recueillement.

Elles ne l'ont pas oubliée malgré le passage d'un quart de siècle après le lâche assassinat l'ayant visée en plein centre de la ville de Tizi Ouzou, un certain funeste 15 février 1995. Nabila Djahnine a été honorée, hier, à titre posthume par celles qui furent ses camarades de combat, aussi bien pour les droits de la femme, que pour l'identité amazighe et une Algérie libre et démocratique. Le 25e anniversaire de l'assassinat de Nabila Djahnine, qui était la présidente de la très dynamique association «Tighri n tmettut» dans les années 90, a été commémoré dans la dignité et le recueillement, hier, dans la ville de Tizi Ouzou. Les anciennes camarades de la regrettée, mais aussi des jeunes femmes de la nouvelle génération, se sont retrouvées devant la polyclinique de Mdouha (au centre-ville de Tizi Ouzou) qui porte le nom de Nabila Djahnine. Elles ont déposé une gerbe de fleurs devant la stèle à l'effigie de la regrettée et observé une minute de silence en sa mémoire tout en scandant des slogans en faveur de la poursuite du combat pacifique pour l'émancipation de la femme. «Assa, azekka, Nabila tella tella», clamaient les présentes pendant toute la durée de cette première halte de la commémoration. Plusieurs parties ont été derrière l'organisation des activités commémoratives de l'anniversaire de l'assassinat de la militante féministe Nabila Djahnine dans sa ville d'adoption Tizi Ouzou où elle avait, pour rappel, poursuivi ses études supérieures en architecture (à l'université Mouloud-Mammeri).
Un programme d'activité riche et varié a été concocté, hier, dans la ville de Tizi Ouzou afin d'honorer la mémoire de Nabila Djahnine grâce à l'initiative prise par l'association
«Assirem n yellis n Djerdjer», mais aussi du Mouvement national des femmes algériennes en lutte pour la légalité ainsi que l'association «Axxam n-daâli» de Tizi Rached et le collectif «Le carré». Elles étaient et ils étaient donc très nombreux, hier, à prendre part à la cérémonie de recueillement et de dépôt de gerbe de fleurs à la mémoire de Nabila Djahnine au centre-ville de Tizi Ouzou, puis, à se réunir à la cinémathèque de Tizi Ouzou pour raconter le combat et la personnalité humaniste de la regrettée. «Nabila était architecte de formation et très active dans le tissu social.
Elle participait aux débats et demeure une des icônes du militantisme, sa mémoire est encore intensément présente», ont témoigné les présentes en rappelant que la regrettée n'est plus, mais 25 ans après sa triste disparition elle est toujours présente «dans nos mémoires. Elle restera un modèle de courage et de bravoure pour beaucoup de jeunes femmes et de jeunes hommes». L'hommage a été ponctué par plusieurs activités dont la projection d'une interview de la défunte, d'une table ronde, d'une chorale ainsi que d'un récital poétique.
Parmi les témoignages les plus poignants ayant ponctué la journée commémorative de l'assassinat de l'ancienne présidente de l'association «Tighri n tmettut», on peut citer celui de la militante de longue date de la démocratie, Wezna Moula. Cette dernière dit se souvenir du drame que fut l'assassinat de Nabila Djahnine, comme si cela datait d'hier: «J'étais en pleine marche syndicale (Satef) quand un journaliste me donna l'information, j'allais m'évanouir. Non, lui répondis-je, pas Nabila, cette douce femme lucide et pleine de courage. Je l'ai connue en 1984 dans l'association qu'elle a dénommée ‘‘Cri de la femme''». Wezna Moula a rappelé que Nabila Djahnine était une grande militante déjà à l'époque et malgré son âge (à peine les 20-21 ans): «Je ne l'avais pas revue durant au moins 3 ans! A cette époque-là, il nous était difficile d'activer aisément, il n'y avait que le courage et la détermination qui nous rassuraient et qui guidaient nos pas. Nous sortions le matin sans savoir si nous reviendrions le soir. La mort pesait sur tout militant démocrate, donc on avait créé chacun à sa manière, un système de vigilance et de prudence pour échapper aux hordes intégristes lâchées sur nous et sur toute lumière ou espérance démocratique, qu'on pouvait apporter au pays!».
Rappelons qu'en plus de son militantisme pour les droits de la femme aussi bien dans l'association qu'elle présidait
«Tighri n tmettut» dans d'autres associations féministes, Nabila Djahnine a aussi activé dans les rangs du Parti socialiste des travailleurs durant quelque temps. Elle a été une militante des plus actives du Mouvement culturel berbère dans la préparation des deuxièmes assises du MCB. Lors de la tenue de ce séminaire, Nabila Djahnine a été l'une de ses chevilles ouvrières.

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