{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Réforme de la justice

Une priorité pour les cinq candidats

C’est là un projet urgent qui fait l’unanimité chez les prétendants à la magistrature suprême. Ils en font une priorité nationale.

Largement décrié, éclaboussé par des scandales et en ébullition sans précédent, le secteur névralgique de la justice est l’une des priorités des cinq candidats à la prochaine élection présidentielle. Il revient dans leurs discours presque à chaque sortie ou meeting, depuis le début de la campagne électorale. Sa réforme s’avère pour eux tous « une urgence nationale ».
En fin connaisseur de ce secteur, en y ayant occupé divers postes, dont celui de ministre, Ali Benflis affirme que la justice n’a jamais été indépendante depuis 1962, et avance, ainsi, des réformes audacieuses. Sans donner trop de détails, il promet, s’il est élu, «d’en finir avec les désignations des magistrats par la tutelle et d’introduire le principe d’élection au sein de cette corporation pour accéder aux postes». Il s’engage aussi de faire de cet appareil «un garant des libertés et des droits». Abdelmadjid Tebboune, parle lui aussi d’une réforme globale de la justice «pour garantir son indépendance et sa modernisation».
Cette réforme «devra consacrer la séparation du pouvoir judiciaire de ceux exécutif et législatif», soutient-il. Il promet «d’appuyer davantage les magistrats en vue d’assurer la poursuite du processus de lutte anticorruption».
Azeddine Mihoubi, soutient, pour sa part, que son programme consacrera «l’indépendance de la justice en accordant l’autonomie du Conseil supérieur de la magistrature par rapport au président de la République». Il promet de «créer la Haute Cour de justice qui remplacera le Conseil constitutionnel et qui sera dotée d’importantes prérogatives, notamment celle de juger le président de la République». Les missions des juridictions «seront désormais orientées vers la défense des intérêts de la nation et non pas ceux des personnes», ajoute-t-il. Défendant les revendications du Hirak populaire, Abdelkader Bengrina, promet de «renforcer le rôle de la justice dans la lutte contre les affres de la Issaba (la bande)». Il s’engage à saisir la justice pour «ouvrir des enquêtes sur tous les dossiers de privatisation depuis les années 90 jusqu’au déclenchement du soulèvement populaire du 22 février, ainsi que pour récupérer les fonds dilapidés qui reviennent à l’Etat et au peuple». Enfin, Abdelaziz Belaïd, fait de l’édification d’un Etat de droit son credo. Mais cela ne serait possible que par «la réforme du secteur de la justice, particulièrement l’appareil judiciaire», selon lui. «Le magistrat doit être libéré de toute contrainte pour pouvoir exercer son métier, conformément aux lois et à l’éthique», affirme-t-il. En clamant haut et fort l’urgence de réformer le secteur de la justice, les cinq acteurs de la campagne électorale remettent en cause les résultats du grand chantier de réforme de ce même secteur, mené par l’ancien président de la République, et en y dressant des constats largement négatifs. Or, en ayant occupé différents postes sous son règne et participé à la mise en œuvre de son programme, ils doivent assumer une part de cette responsabilité.
Par ailleurs, l’engagement de nouvelles réformes profondes par le futur président n’aura aucune garantie d’aboutir aux résultats escomptés. Cela entraînerait tout simplement aussi bien ce secteur et tout le pays dans un processus de réformes interminables, sans pour autant arriver à cette indépendance de la justice tant espérée.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours