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Une certaine idée de l’Afrique

Nombreux sont les pays qui, comme l’Algérie, plaident pour un abandon du «tout-militaire».

Sera-t-il possible, aujourd’hui, de faire taire les armes en Afrique? A priori, la réponse est un non retentissant, pour la simple raison que ce continent compte le plus d’armes en circulation, alors qu’il n’en fabrique même pas. Mais, comme la diplomatie est le domaine exclusif des miracles, il faut s’en tenir à cet espoir têtu.
C’est avec cette conviction assumée que le président Abdelmadjid Tebboune s’est rendu, aujourd’hui au Sommet africain à Addis Abeba portant en bandoulière les précieuses capacités de médiation algérienne pour faire taire les armes. Il sera question, notamment du Sahel et du chaos libyen qui déchirent ce continent. Dans ces deux bourbiers, le Sahel et la Libye, l’empreinte occidentale est dominante.
En Libye, c’était l’intervention militaire de l’Otan en 2011 qui a déchiqueté le pays pour laisser place à d’innombrables interférences, toujours occidentales, qui étouffent toute émergence d’une solution locale entre Libyens eux-mêmes. Le schéma est plus «élaboré», plus visible pour le cas du Sahel où sont stationnés des milliers de soldats. Aux 14000 Casques bleus de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali)… s’ajoutent les forces de l’opération Barkhane. De 4 500, le nombre de soldats français est passé, il y a à peine quelques jours, à 5 100 militaires. Il y a les forces du GS Sahel comme outil de coopération militaire régionale, notamment dans les zones frontières, il y a plus de 3000 Gi’s américains déployés dans le cadre de l’Africom, sans compter les armées locales et les nuées de forces spéciales de différentes nationalités opérant dans un total secret. Avec un pareil arsenal militaire en hommes et en matériel, rien ne va plus au Sahel. La spirale de la violence ne cesse de gagner du terrain. Le Burkina sombre dans la violence djihadiste.
Le bilan est macabre : des centaines de soldats tués, plus d’un millier d’écoles et une centaine de centres de santé fermés et plus de 500 000 personnes déplacées fuyant les zones de conflit. Au Mali, le tableau n’est guère reluisant. Point focal de la crise sahélienne, ce pays ne se relève toujours pas six ans après le coup d’arrêt donné par l’opération française Serval. Les soldats maliens se font massacrer, tuer par dizaines, voire par centaines, plus les centaines de Casques bleus et une quarantaine de soldats français. C’est dans ce contexte quasi chaotique que l’UA s’attelle à la dure tâche de donner une chance à la paix. Nombreux sont les pays qui comme l’Algérie, plaident pour un abandon du «tout-militaire». Comme l’Algérie où est né le concept de la déradicalisation, ils défendent en effet, une approche plus globale dans le traitement du phénomène terroriste. Le ton sera plutôt donné aux politiques de développement et à un accès plus libre à l’éducation, à la santé et à l’emploi. C’est cette approche que développera l’Algérie durant ce sommet pour faire taire les armes et dire adieu aux larmes dans un continent où la terre n’éponge plus le sang.

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