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RENCONTRE INFORMELLE OPEP À ALGER

Un succès pour la diplomatie économique de l'Algérie

Il convient de tenir compte du bouleversement de la carte géostratégique et de la quatrième révolution industrielle mondiales qui s'annonce, devant éviter de raisonner sur un modèle de consommation linéaire.

La réunion d'Alger, quel que soit le scénario ne sera pas un échec, mais une réussite pour la diplomatie économique de l'Algérie, ayant permis de réunir bon nombre de partenaires. Selon nos informations il ne sera pas question de baisser la production, mais d'arriver à un consensus afin de concilier, exercice difficile, des points de vue contradictoires pour stabiliser le marché à un prix d'équilibre variant entre 50-60 dollars. Cependant, il ne faut pas être utopique. La croissance de l'économie mondiale est un facteur déterminant qui conditionne le cours du pétrole. Comme l'on devra tenir compte du bouleversement de la carte géostratégique et de la quatrième révolution industrielle mondiales qui s'annonce, devant éviter de raisonner sur un modèle de consommation linéaire.
1.-Comme rappelé dans plusieurs contributions, contrairement à certaines supputations d'experts algériens, la demande mondiale d'hydrocarbures risque d'être mitigée selon l'Organisation de la coopération et du développement économiques (Ocde) pour 2016-2017 dans son rapport 2016. Selon ce rapport, la faible progression des échanges et les distorsions du système financier assombrissent les perspectives de la croissance économique mondiale qui a un impact direct sur la demande d'hydrocarbures. Au cas où le prix se maintient à un niveau fiable, tout gel de la production des pays de l'Opep profitera aux pays non-Opep qui prendront des parts de marché plus importantes. Au cas où le gel permettrait une hausse des prix allant vers 60 dollars, on ne peut pas écarter le même scénario qui, à terme, peut avoir un impact négatif sur les prix avec l'excédent de l'offre. Ceux qui raisonnent sur la rigidité de l'offre oublient facilement deux facteurs: la réduction des coûts avec les nouvelles technologies accordant une prime à ceux qui ont misé sur l'économie de la connaissance, pénalisant les importateurs nets des brevets et le nouveau modèle de consommation énergétique qui se met en place (efficacité énergétique et mix énergétique). D'où la difficile équation à résoudre lors de la réunion d'Alger d'autant plus que les USA, un des plus grands producteurs ne sont pas présents, qui ont joué sur la réduction substantielle de coûts de production étant devenus exportateurs nets. Les observateurs s'accordent à ce que le prix futur dépendra d'une entente entre pays consommateurs et producteurs, d'une part et d'autre part, par une entente pays-Opep non-Opep. La négociation devrait porter sur le niveau du gel où rien n'est encore décidé. La transformation de la réunion informelle en une réunion formelle selon les statuts de l'Opep, relève d'une décision souveraine des ministres de l'Opep, pouvant reporter la décision finale à la réunion prévue en novembre à Vienne. Et le grand problème, si gel il y a, est le niveau du gel. Si l'on retient le niveau de production à un niveau élevé de la Russie et de l'Arabie saoudite, de juillet à septembre 2016, il n'y a eu aucun impact notable sur le prix.
2.-Aussi, la détermination du prix du pétrole, (le prix du gaz, lui, étant indexé) dépendra d'une entente entre, d'une part, l'Arabie saoudite et la Russie qui a atteint un niveau record de production début août/septembre 2016 et l'Arabie saoudite et l'Iran qui veut revenir à son quota d'avant les sanctions, de plus de 4 millions de barils/jour ayant besoin de financements. La proposition saoudienne de réduire sa production de 500 000 barils/jour revenant à janvier 2016 à condition que l'Iran ne dépasse pas 3,5 millions barils/jour est le grand problème. Qu'en sera-t-il pour la Russie? Pour ce pays, interviennent des enjeux géostratégiques, les Russes reprochant aux Américains de vouloir couler l'économie russe dont les réserves de changes au cours de 40-50 dollars le baril risquent de s'épuiser horizon 2020. A cela il faudra ajouter l'accroissement futur de la production fin 2016-2017 du Nigeria, de la Libye, l'Irak (pour ces deux pays devant atteindre leurs quotas) et du Kazakhstan avec l'entrée en production d'un important gisement en décembre 2016, sans compter les USA qui avec le pétrole et gaz de schiste (réduction de 30-40% des coûts) ont bouleversé toute la carte énergétique mondiale(1). Le futur prix d'équilibre sera fondamentalement déterminé par une entente entre les USA et l'Arabie saoudite, alliés stratégiques. Mais le déterminant sera la croissance de l'économie mondiale avec des incidences négatives ou positives sur les pays producteurs, du fait de l'interdépendance des économies. En cas d'une faiblesse de la croissance, la stabilisation des cours du pétrole sera difficile à se réaliser, tout au plus le cours devrait fluctuer entre 45-50 dollars. En cas d'une légère reprise, il pourrait fluctuer entre 50-60 dollars entre 2017/2020. En cas d'une reprise forte entre 2017/2020, il pourrait progressivement fluctuer entre 60-70 dollars. En cas d'une crise équivalente à celle de 2008, il descendrait en-dessous de 40 dollars. Au-delà - 2020/2030 - du fait du bouleversement de la carte géostratégique et de la quatrième révolution industrielle mondiales. Comme vient de l'annoncer le président chinois lors du G20, aucun expert ne peut prédire avec exactitude les scénarios de l'évolution tant du prix du pétrole que de la nouvelle structure économique mondiale, entre 2020-2030-2040.
Des stratégies d'adaptation par couches successives sont nécessaires renvoyant à la géostratégie. En résumé, loin de la vision de sinistrose qui annonce un échec de la réunion d'Alger, quel que soit le scénario, après des années d'isolement, en étant conscient que dans la pratique des affaires, il n'existe pas de sentiment, la rencontre informelle de l'Opep à Alger apportera une valeur ajoutée et est donc un succès pour la diplomatie économique de l'Algérie.

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