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Me Miloud Brahimi à L’Expression

«Un point noir dans l’histoire de la justice»

Les conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies, selon Me Miloud Brahimi.

L’Expression : La programmation du procès suscite quelques remous dans le camp de la défense. Quelles en sont les raisons selon vous ?
Me Miloud Brahimi : Il est clair que cette programmation a une relation directe avec la prochaine élection. Ceux qui ont choisi cette date veulent donner un exemple d’une justice au service du citoyen et soucieuse de faire respecter la loi, sans tenir compte de l’instabilité et des tensions vécues partout. Le but est bien évidemment d’inciter les gens à aller voter. C’est pourquoi nous avons demandé de reporter le procès après l’élection.

La désignation d’une basse cour au lieu d’une haute cour, au vu des fonctions supérieures occupées par les prévenus, est-elle normale ?
Pas du tout. L’article 77 de la Constitution est très clair là dessus. Il s’agit là d’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat, dont deux chefs de gouvernement et des ministres qu’il faut impérativement juger dans une juridiction à la hauteur de ces fonctions. On nous demande de respecter la Constitution pour tous dossiers, affaires ou autres importants, à l’exemple de l’élection, alors qu’on omet de le faire pour ce type de procès.

La jonction entre plusieurs dossiers aussi lourds et différents les uns des autres, comment la qualifiez-vous ?
Cette jonction est totalement anormale et inacceptable, au-delà du fait qu’elle soit conforme à la loi. Pour ma part, durant près de 50 ans d’exercice de métier je n’ai jamais vu une jonction pareille. Comment peut-on prendre une telle décision sans débattre de la question et comment peut-on statuer sur quatre affaires différentes et compliquées en un seul procès. Même le renvoi des affaires en 48 heures est du jamais-vu. Cela se fait sous huitaine pour toutes les autres affaires.

La défense a décidé de ne pas se présenter à l’audience aujourd’hui, est-ce la bonne démarche ?
Je tiens à dire que nous refusons de cautionner la manière dont ce procès est présenté depuis le début et comment il se déroule. Au vu de ces dysfonctionnements cités et autres, il est clair que les conditions d’un procès équitable ne sont malheureusement pas réunies. C’est justement une des façons de protester contre tout cela.

Toutefois, le procès pourra se tenir et la justice pourra désigner des avocats d’office ?
Effectivement cela est possible au vu de la loi, mais, vous savez, la défense ne va jamais abandonner les prévenus au milieu du chemin. Nous nous sommes préparés à tous les scénarios.

Vos confrères qualifient ce procès de «politique» qu’en est-il pour vous ?
Loin d’être un procès ordinaire, je pense qu’il a réellement une connotation politicienne.

De Quoi j'me Mêle

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