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Le Mouvement El-Bina lance l’initiative des forces nationales de réforme

Un cheval de Troie pour la nouvelle République?

La nouvelle machine islamiste est bel et bien lancée.

Alors que dans le camp démocrate, l'heure est aux luttes intestines et au débat stérile sur une alternative dont on ne voit pas les contours, la famille islamiste tente une initiative de regroupement de ses forces. Et c'est le Mouvement national El-Bina, de Abdelkader Bengrina, qui s'est mis à la manoeuvre. Ce parti, représenté à l'APN, lance une initiative politique censée faire émerger «une force de proposition pour la concrétisation des réformes profondes réelles à même de concrétiser la volonté populaire pour le changement». Le communiqué qu'il a rendu public, ne cite pas la nature desdites réformes, mais l'on peut deviner que Bengrina entend labourer dans le sillon du président de la République. Ce n'est pas nouveau pour la mouvance islamiste, qui a toujours trouvé le moyen de se construire quelques convergences avec les politiques gouvernementales, avant de les vider de leur substance, à travers des interprétations biaisées. Il en a été ainsi des chantiers de l'Education nationale et de la famille, pour ne citer que ces deux dossiers «chauds». Les islamistes de la coalition, rappelons-nous, soutenaient l'Exécutif, mais exigeaient des amendements qui rabaissaient la portée des réformes.
Est-ce cela l'intention d'El Bina? En réalité, on ne l'entendra jamais le dire aux premiers abords, mais la nouvelle machine islamiste est bel et bien lancée. Qu'on en juge: «Les acteurs des forces nationales de réforme annoncent la tenue d'une rencontre pour le lancement de son initiative et son annonce sur la scène nationale le 11 août en cours à Alger», lit-on dans le communiqué. L'on n'est donc plus au stade de la réflexion, mais à celui de l'action. Le parti de Bengrina semble y croire et, dans son communiqué, il balise le terrain. Cette initiative ratisse très large. Et pour cause, le communiqué liste les qualités censées guider les «forces nationales de réforme»: il faut donc croire «aux constantes nationales, à la transition démocratique, au processus constitutionnel, à la protection des acquis du Hirak populaire, à la concrétisation de ses aspirations, à l'immunisation de l'identité de la nation, à la consolidation de l'unité nationale, à l'appui des acquis démocratiques, à la protection du tissu sociétal national, au renforcement de sa cohésion et à la criminalisation des tentatives de sa dislocation». Difficile de ne pas rassembler, lorsqu'on se donne pareille ambition. Sauf qu'il est clair que dans chaque énoncé, le militant du mouvement El Bina, en islamiste convaincu, y voit son seul reflet. Les attaques de ce Mouvement contre la réforme de l'Education nationale et son «arabo-centrisme» font dire aux observateurs que cette initiative «des forces nationales de réforme» n'est rien d'autre qu'un cheval de Troie.
Cela dit, la démarche n'est pas condamnable en soi. Les islamistes ont le droit d'imaginer le pays à l'image de leur modèle et travailler à concrétiser leur rêve dans le respect de la démocratie. C'est même salutaire pour le débat politique. Ce qui choque par contre, c'est l'absence dans le camp démocrate d'une initiative toute aussi concrète et rassembleuse. En attendant, l'initiative de Bengrina est née «après les efforts, démarches, rencontres et ateliers de travail auxquels ont pris part des membres actifs sur la scène nationale», à en croire le communiqué d'El Bina. Les initiateurs entendent en faire une rampe de lancement pour une action politique «désintéressée» et qui «reste ouverte aux composantes de la scène nationale». Il n'est pas dit que «les forces nationales de réforme» soient un succès, mais dans le cas d'une réussite, les islamistes auront pris de l'avance dans l'animation de la scène politique de la nouvelle République.

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