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Un casse-tête chinois pour le gouvernement

L'école, qui concerne plus d'une vingtaine de millions d'Algériens, entre enseignants, élèves et leurs parents, ne peut se permettre le luxe d'une année blanche.

Si un secteur préoccupe l'Exécutif et le Conseil scientifique par la santé des Algériens, c'est visiblement la scolarité de leurs enfants. En effet, il y a quelques jours plusieurs membres du Conseil scientifique chargé du suivi de la pandémie de Covid-19, ont souligné la nécessité de maintenir les écoles ouvertes et hier, le Premier ministre est allé dans le même sens, considérant que l'éducation des Algériens était également une priorité nationale. Certainement pas autant que la santé, mais visiblement plus importante que d'autres secteurs, à l'image des sports et des spectacles. Ainsi, dans la hiérarchie des priorités de l'Exécutif, l'école dispose d'une place particulière et il s'agira, à bien comprendre le discours des scientifique et de Abdelaziz Djerad, que tout sera entrepris par les pouvoirs publics pour éviter une année blanche, aux conséquences terribles pour toute une génération d'écoliers. Cette option n'est, certes, pas totalement écartée, aux dires des uns et des autres, mais elle sera prise en dernier ressort.
De fait, même si l'on assiste à une progression inquiétante de la pandémie dans plusieurs wilayas du pays, il semble que la jauge mise par le gouvernement pour aller aux mesures radicales n'est pas encore atteinte. Il reste encore beaucoup d'autres dispositions intermédiaires avant d'en arriver à fermer purement et simplement les écoles. Le Premier ministre, qui se veut rassurant et rationnel, réclame l'attention et la confiance des citoyens, rappelant que lorsqu'il fallait fermer une partie du pays pour sauvegarder la santé des Algériens, l'Etat n'a pas hésité à le faire, en mars dernier.
Entre-temps, l'Exécutif et les scientifiques ont appris un certain nombre de choses du virus et, notamment qu'il faut cohabiter avec, le temps de trouver un vaccin ou que la pandémie s'estompe. Il n'est pas question de mettre indéfiniment le pays sous cloche. L'Algérie qui, comme tout autre pays, apprend de ses expériences passées, à adapter sa lutte contre le coronavirus et semble déterminée à ne pas retourner à la case départ. Et dans cette recherche du «bon dosage» pour vivre avec le virus, l'Etat considère que l'école est l'une des lignes rouges à ne pas franchir.
Il reste que cette posture ne garantit pas le succès de la démarche. En effet, seul un comportement responsable de chaque citoyen est à même de maintenir le taux de contamination à des niveaux qui n'engorgent pas les structures sanitaires du pays, réduit la mortalité et sauve des pans entiers des activités sociales et économiques. Mais, comme partout ailleurs dans le monde, cela reste une sorte de voeu pieux des gouvernements et des mesures restrictives s'en trouvent nécessaires pour faire baisser la pression sur les hôpitaux notamment. L'Algérie n'échappe pas à cette logique.
L'Exécutif, qui veut sauver les meubles est devant l'obligation de marteler l'importance de simples gestes individuels pour casser la courbe des contaminations, tout en optant pour des mesures, dont il connaît par avance les conséquences sur l'économie du pays. Cela est, faut-il le rappeler, parfaitement assumé par les plus hautes autorités du pays. Sauf que dans le lot, il y a un secteur aussi sensible que stratégique. L'école qui concerne plus d'une vingtaines de millions d'Algériens, entre enseignants, élèves et leurs parents ne peut se permettre le luxe d'une année blanche. Les conséquences d'un pareil scénario seront douloureuses. C'est dire que le gouvernement est face à un casse-tête chinois.

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