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Il a été révélé par la marée basse à Tigzirt

Un autre crime de la France coloniale

Ces derniers jours, les citoyens de la ville de Tigzirt assistent au phénomène de la marée basse qui divulgue des caractéristiques rarement visibles du littoral de cette cité antique. Sur plusieurs dizaines de mètres dans l’eau de mer, des vestiges de l’ancienne ville antique d’Iomnium apparaissent au grand jour. Cette partie cachée sous l’eau est, selon toute vraisemblance, plus importante que la partie visible un peu plus haut. En effet, en ces journées ensoleillées, les visiteurs sont nombreux à se rendre sur cette partie de la mer située entre le port et la grande plage. Elle s’étend sur plusieurs centaines de mètres de large. Un phénomène curieux s’offre aux regards. Des vestiges d’une ancienne ville romaine réapparaissent à la faveur de la marée basse. Beaucoup ont remarqué que cette partie inondée de l’antique Iomnium est plus grande que celle immergée et restaurée par les services de l’archéologie de la ville. Le spectacle réapparaît rarement quand la marée est très basse laissant les tréfonds de la mer divulguer ses secrets.
Mais en fait, pour les personnes averties, l’apparition de cette grande partie de l’antique cité construite durant la période romaine par le gouverneur d’origine berbère Septime Sévère met à nu les pratiques coloniales faisant fi de toute considération scientifique et historique des colonies. Le peu d’importance réservé à ce patrimoine par les autorités coloniales de l’époque est divulgué lorsqu’on voit ce pan entier de l’histoire jeté en mer. Des archéologues interrogés sur le phénomène expliquaient en effet que les autorités coloniales ont déblayé l’espace occupé par l’antique cité pour en faire une route longeant la mer et un terrain d’atterrissage pour hélicoptères. Pour ces deux projets, ces dernières n’ont pas cherché à contourner ce lieu chargé d’histoire, mais l’ont carrément repoussé vers la mer à l’aide de bulldozers. Pour les mêmes scientifiques, à quelque chose malheur est bon car la mer n’a fait que protéger les vestiges. Le temps viendra où les services locaux de l’archéologie auront les moyens pour les restaurer. Pour eux, sous l’eau, ces vestiges sont protégés de l’usure de la main humaine. Une main humaine qui n’arrête pas de nuire à ce patrimoine des décennies après le départ des autorités coloniales. En effet, ces dernières années, le patrimoine témoignant de l’antiquité de la ville de Tigzirt a subi une autre agression d’envergure égale à celle déjà subie durant la période coloniale. D’aucuns auront constaté que la majeure partie des infrastructures du nouveau port ont été construites sur la petite plage. Cet espace où jonchent des vestiges de plusieurs ères phénicienne, vandales et byzantines a été englouti par le béton avant la fin des recherches lancées pour la récupération de cette richesse.

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