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Mustapha bacha etait un des 24 detenus du printemps berbere

Tassaft se souvient de son fils

Ceux qui l’ont connu ne s’étonnent guère en constatant, chaque année, cette fidélité exprimée à chaque anniversaire de sa mort.

C’est en présence de Nordine Aït Hamouda, Ouahab Aït Menguellet, Hakim Saheb, Belkacem Boukhrouf, d’anciens militants du Mouvement culturel berbère (MCB) et de plusieurs élus locaux, mais aussi de jeunes de la nouvelle génération, qu’a été commémoré, hier, samedi le 25ème anniversaire de la mort de l’un des plus grands militants de la cause amazighe et de la démocratie, Mustapha Bacha.
Le rendez-vous a été donné depuis quelques jours déjà à Tassaft Ouguemoun où naquit et où est enterré Mustapha Bacha. Les membres de la famille qui avancent n’ont pas voulu rater ce rendez-vous de recueillement à la mémoire d’un militant dont l’engagement et la sincérité dans le combat ne souffraient d’aucune équivoque et ce, d’après les témoignages de toutes les personnes l’ayant connu et côtoyé.
Ce n’est pas du tout un hasard si Matoub Lounès avait consacré une chanson entière à Mustapha Bacha après sa disparition suite à un arrêt cardiaque survenu le 8 août 1994 au moment où le destin de l’Algérie se jouait dans un contexte des plus difficiles.
Mais aussi à une période où le combat pour la reconnaissance politique et institutionnelle de la langue, culture et histoire amazighes de l’Algérie allait atteindre sa vitesse de croisière avec le lancement de la fameuse grève du cartable entamée en septembre 1994, c’est-à-dire un mois seulement après la mort de Mustapha Bacha.
Ceux qui ont connu le dévouement de Mustapha Bacha dans le combat pour les causes justes ne s’étonnent guère en constatant, chaque année, cette fidélité exprimée lors de la commémoration de l’anniversaire de la mort de ce grand combattant pacifique, fondateur du premier syndicat autonome en Algérie, en l’occurrence l’UDT (Union démocratique des travailleurs), mais aussi l’un des 24 détenus du printemps berbère d’avril 1980 avec, notamment Salah Boukrif, Arezki Abboute, Mouloud Lounaouci, Djamel Zenati, Mokrane Chemime, Achour Belghezli, Idir Ahmed-Zaid, Said Khelil…Les présents à la cérémonie de recueillement d’hier ont tous rappelé à l’unanimité les qualités dont était imbu le militant Mustapha Bacha que Matoub Lounès a qualifié d’Ahbib n tegrawla (l’ami de la révolution) qui est aussi le titre de la chanson que Matoub a dédiée à Bacha après sa disparition à l’âge de 38 ans. Les présents à l’hommage rendu à Tassaft, hier, ont rappelé le parcours de Mustapha Bacha d’abord dans le combat identitaire puisque dès 1980 il avait déjà mis le pied à l’étrier alors qu’il était étudiant à l’université d’Alger. Il mena ce combat à une époque où la langue amazighe et tout ce qui a trait à l’amazighité était violemment réprimé dans le pays.
On était encore loin du statut de langue nationale et officielle dont jouit la langue amazighe aujourd’hui et qui était à peine une utopie à l’époque. Ce sont des hommes comme Mustapha Bacha et tant d’autres qui ont jeté les premiers jalons au combat que mènent aujourd’hui les Algériens, pacifiquement depuis le 22 février 2019, pour la démocratie et les libertés individuelles, ont fait remarquer les intervenants.
D’autres étapes importantes dans le parcours du combat de Mustapha Bacha ont été rappelées, hier, lors de la même cérémonie comme la création d’un parti politique : le RCD dont Mustapha Bacha était l’un des membres fondateurs en compagnie de plusieurs militants de la cause amazighe qui se sont tous retirés plus tard de cette formation politique après avoir constaté que le fleuve commençait à être détourné.
Les frères de Mustapha Bacha ont créé une fondation portant le nom de cette figure de proue du combat identitaire et démocratique en Algérie. L’objectif de cette structure vise à perpétuer le combat de ce révolutionnaire pacifique qui a certes, disparu physiquement, depuis un quart de siècle, mais est demeuré dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu et de tous ceux qui ont partagé le même combat et le même rêve avec lui : celui d’une Algérie meilleure et d’une démocratie majeure.

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