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8 Mars journée internationale des femmes

Rien sans elles

Après avoir slalomé entre Charybde et Scylla et tous les chants des sirènes, l’Algérienne doit affronter la réalité d’un terrain hostile.

Légères et insouciantes, elles savent parfaitement que le 8 mars n'est pas un concours de beauté, mais elles prennent du plaisir à porter de belles robes et enfiler leurs escarpins pour se faire jolies, pour étonner et pour séduire. Aujourd'hui, c'est leur fête. C'est sans conteste le jour de «toutes» les allégresses et le moment parfait pour exaucer «tous» les souhaits. Une fois n'est pas coutume, la rue est au féminin pluriel. Exit les machos aux idées rétrogrades. C'est le 8 mars! Mais ce n'est que de la théorie car la réalité est toute autre.
Après avoir slalomé de Charybde en Scylla et tous les chants des sirènes, l'Algérienne doit affronter la réalité d'un terrain hostile. Ce qui est loin d'être une chose aisée dans un pays où le moindre bout de femme éveille la suspicion d'une armada de vigiles embusqués dans le maquis de la morale. Cette semaine, un sénateur croyant avoir trouvé un remède à la médiocrité qui règne dans nos universités a conseillé tout simplement au ministre de l'Enseignement supérieur de supprimer la mixité dans les amphithéâtres.
Ainsi, croit cet élu du MSP, la société se portera mieux et la recherche scientifique tendra vers l'excellence. N'en déplaise à cet hurluberlu, rien ne se fera sans elles et rien n'avancera sans elles. Comme dans toutes les phases cruciales de l'Histoire de notre pays, la femme algérienne a marqué sa présence et imprimé son style sur le cours des événements. Elle n'a pas fait que les subir. Il y a exactement une année, elles étaient des millions à manifester pacifiquement dans les rues à travers le pays pour dire leur refus à un cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika. La femme algérienne a marqué de son emprise cet extraordinaire Mouvement populaire pacifique. Encore une fois, elle a émerveillé le monde. L'une des premières images du Mouvement populaire ayant fait le tour de la planète est celle de la jeune Melissa, exécutant un sublime pas de danse dans une rue d'Alger fleurie de drapeaux sous les regards subjugués des manifestants. Si à un moment donné le 8 mars était tombé dans la routine et le folklore, le Hirak a redonné une autre vie à cette date.
C'est durant la grandiose marche du 8 mars de l'année dernière que les Algériens ont renoué avec leur histoire mettant en lumière le rôle décisif de la femme.
«Le Hirak est une lame de fond qui repose la question du statut des femmes en Algérie», observe l'écrivaine Maïssa Bey. «Nous existons, nous sommes dans la photo du Hirak», se réjouit pour sa part, la sociologue Fatma Oussedik. «Les femmes ont été de tous les mouvements et de toutes les guerres en Algérie», note cette féministe des années 1970. «Mais, aujourd'hui, elles sont là pour elles-mêmes, et c'est le grand changement», ajoute-t-elle.
Avec la même détermination, ces femmes marchent toujours, non seulement pour revendiquer leurs droits et une égalité effective, mais pour exiger un changement radical du système.

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