{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Il a développé un projet d’un véhicule aérien électrique

Riad Moualek à la recherche de financements

Riad Moualek prépare une thèse de doctorat en génie électrique à la faculté de génie électrique et informatique Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il est affilié au laboratoire Latage (Laboratoire des techniques avancées en génie électrique) sous la direction du Professeur Nacereddine Benamrouche.

Travaillant sur le thème «Gestion d'énergie pour un système d'alimentation hybride: Pemfc - Batterie - Supercondensateur: appliquée aux véhicules tout électriques». Membre d'un projet Prfu (projet de recherche et de formation universitaire) sous la direction du professeur Nacereddine Benamrouche et travaillant sur les systèmes à énergies renouvelables. Il conduit actuellement trois projets sur les thèmes de la conception et réalisation d'un système de production d'énergie photovoltaïque héliostatique, conception et réalisation d'une commande d'une Bldc (moteur de traction des véhicules électriques) par DSP ainsi que la conception et réalisation d'un drone autopiloté. Ayant présenté à l'«International symposium of sustainable Hydrogen» Issh2, une conférence les 27 et 28 novembre 2019 sur le thème «Experimental validation of fuel cell, battery and supercapacitor energy conversion system for électricVehicule applications», Riad Moualek est spécialisé dans les domaines de l'électronique de puissance, Informatique embarquée et programmation des systèmes et à l'origine de plusieurs conceptions et réalisations dans le domaine de l'électronique à l'exemple de la gestion de température pour un système de réfrigération et la gestion en temps réel des ressources hydriques (Châteaux d'eau et barrages) avec télé-relève, télé-facturation et contrôle automatique des compteurs abonnés. À ce titre, Riad Moualek a bien voulu nous dresser un tableau de la situation qui prévaut dans ce domaine dans cet entretien qu'il nous a accordé et dans lequel il appelle les investisseurs publics et privés à financer son projet qu'il nous présente.

L'Expression: La sélection naturelle, y a-t-il loi de la nature plus juste?
Riad Moualek: Malheureusement, en ces temps qui courent, cette loi sera dévastatrice. La démographie effrénée qui a engendré une consommation non maîtrisée, nous propulse droit dans le mur. Au premier août 2019, l'humanité a commencé à consommer ce qu'elle est censée produire le premier janvier 2020.Cette consommation démesurée engendre donc un gaspillage à la hauteur de cette même démesure. Cela n'est pas sans conséquences sur les ressources énergétiques jusque-là exclusivement fossiles. Faut-il le souligner, la quasi-totalité des moyens de productions actuels utilisent le pétrole, le gaz ou le charbon. Ces ressources fossiles servant à la production de l'électricité source principale du secteur industriel moderne, impactent négativement et de manière très large l'environnement naturel, ce qui fait que le premier secteur à tirer la sonnette d'alarme est celui de la santé publique. Les budgets alloués à ce secteur paraissent de plus en plus dérisoires au vu de l'étendue des répercussions négatives sur la santé. De plus, la course vers la mainsmise sur ces ressources fossiles a engendré des conflits interminables et dévastateurs.
Faut-il le souligner, la quasi-totalité des richesses mondiales sont le patrimoine naturel des pays pauvres, mais à disposer d'une poignée de pays extrêmement riches et puissant et qui entraînent sous leur joug l'avenir des peuples du tiers-monde souvent vers un avenir toujours plus sombre. La cause principale de cet étau est la dépendance énergétique. Dans le fond et dans la forme, cette dépendance se caractérise par la non-maîtrise des processus de production à tous les niveaux, due essentiellement à l'autodisqualification des compétences nationales par les pouvoirs publics et le refus d'investissement dans la recherche scientifique. À cela s'ajoute la scission entre le secteur de l'industrie et celui de la formation professionnelle et supérieure.
En ce qui concerne notre pays, cela n'a pas empêché l'atavisme de se régénérer. L'école algérienne, qu'on disait longtemps sinistrée, a, néanmoins produit un encadrement technique qui a assuré l'avant-garde en termes de technicité seule ou en accompagnement des cadres étrangers que les pouvoirs publics aiment tant privilégier.

Vous parlez de la transition énergétique, quelle conception en faites-vous?
L'industrie automobile mondiale menace. À l'orée 2040, la voiture large consommation sera exclusivement électrique et verte. Cela sous-entend que non seulement les moyens de locomotion rouleront à l'électricité verte, mais aussi, que tous les autres moyens de production énergétique pollueurs seront taxés, interdits, voire même condamnés par des instances internationales que le monde est d'ores et déjà en train de mettre sur pied. Pour ce faire, les pays possédant la technologie des énergies fossiles arrêteront d'alimenter en pièces de rechange les installations de production d'énergie du tiers-monde et qu'ils nous ont vendues à coups de milliards de dollars. Ces pièces de rechange seront donc de plus en plus rares et chères, ajouter à cela la diminution des réserves des ressources naturelles et les taxes qui leur seront appliquées, ces installations seront très vite désuètes et non rentables voire même des gouffres financiers en considérant le vecteur démographique. Les experts mondiaux situent cette transition aux environs de 2030. Le monde occidental commencera par la voiture électrique hybride et c'est déjà le cas, puis enchaînera par un véhicule tout électrique à large consommation ce qui nécessitera une grande disponibilité en énergie électrique verte d'où la nécessité de trouver une substitution au gaz naturel. Des projets par-ci et par-là sont en train de voir le jour comme celui de la production d'hydrogène à partir de l'eau de mer dans les pays du Golfe: un projet piloté par les pays occidentaux.

Que peut-on faire afin d'assurer l'autosuffisance énergétique voire même en exporter et par la même occasion, réussir cette transition énergétique?
La réponse est simple. Faire confiance à la compétence nationale. Nous sommes en mesure, aujourd'hui, de dire que nous avons les ressources suffisantes pour cela. A condition de prendre le taureau par les cornes et sans plus attendre. Depuis plusieurs années nous sommes en train de développer des systèmes de gestion d'énergie pour des sources hybrides et multiples. Ma proposition est la suivante. La future politique énergétique doit être axée sur trois paramètres complémentaires les uns aux autres. Le premier axe à développer est bien entendu l'énergie photovoltaïque et éolienne. Le second axe est celui des piles à hydrogène et enfin celui des électrolyseurs.

Présentez-nous le projet que vous êtes en train de développer?
Nous sommes aujourd'hui au laboratoire Latage (Laboratoire des techniques avancées en génie électrique) à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, en train de développer un système photovoltaïque héliostatique avec des étudiants en master. Ce projet est axé sur deux volets: théorique et expérimental. Le système se basera sur la collecte de paramètres techniques tels le niveau de radiation du soleil, la température du panneau solaire, la tension de service et le courant produit. Ces paramètres nous serviront à contrôler un châssis mu par deux moteurs électriques afin d'orienter le panneau solaire automatiquement vers le soleil avec un angle optimum à longueur de journée. Ce système sera contrôlé par un processus intelligent à microprocesseur avec en prime l'envoi en temps réel de toutes les informations vers un support d'enregistrement numérique et vers une interface androïd. Une fois développé et réalisé, un tel système équipant une centrale de production électrique grandeur nature nous permettra de faire un bond de géant dans un secteur jusque-là dominé par de rares privilégiés. Faut-il le préciser, contrairement aux installations statiques, ce système nous permettra d'optimiser l'efficacité et le rendement d'un champ photovoltaïque. En deuxième axe nous placerons notre intérêt dans les piles à hydrogène. Ces piles «Pemfc» utiliseront de l'hydrogène et de l'oxygène pour produire de l'électricité. Nous pourrons dans un avenir proche équiper nos villes et quartiers citadins par ces systèmes à coups de production réduites, jusque-là réservées à des installations mobiles. En troisième axe, nous nous occuperons à réaliser des électrolyseurs qui fonctionneront à l'énergie solaire et utiliseront exclusivement de l'eau pour rejeter uniquement de l'oxygène dans la nature, on pourra fournir nos installations à pile à combustible en hydrogène. Le deuxième et le troisième axe pourront être réalisés conjointement.

Vous évoquez aussi un autre projet de construction d'un véhicule tout électrique. Qu'en est-il exactement?
En fait, le projet le plus important que nous nous apprêtons à lancer, est celui de la construction d'un véhicule tout électrique volant. Ce projet nécessite des fonds considérables, et nous profitons de cette lucarne pour lancer un appel à des fonds d'investissement nationaux privés et publics. Il sera le 169ème projet de ce type dans le monde que nous espérons va aboutir. Le véhicule en question va être alimenté par une source hybride constituée de panneaux solaires et de batteries à qui nous espérons inclure une pile à hydrogène. Je rappelle que nous possédons déjà ce système, puisque nous travaillons dessus depuis un certain temps. Reste la construction mécanique et le choix des matériaux, nous espérons vivement trouver des investisseurs qui auront l'audace de porter ce projet à réalisation. Ceci dit, la transition énergétique a un prix; celui de la détermination et de la clairvoyance. Il n'y a pas plus dangereux, aujourd'hui, que de croire que l'avenir de notre pays n'est pas menacé. Pis encore, je crois que non seulement il est menacé, mais hypothétique. Nous devons dès maintenant procéder à l'établissement d'une feuille de route à court, moyen et long terme, qui touchera tous les secteurs d'activité, j'entends par là celui de l'industrie, de la formation professionnelle et universitaire sans oublier de corriger celui de l'Education nationale.

En vous écoutant, le terme héliostatique a attiré notre attention. Ça consiste en quoi?
C'est un terme constitué de deux racines. Hélios qui veut dire soleil et statique qui veut dire fixe. C'est donc un système qui permet aux panneaux solaires, de garder une orientation fixe avec bien sûr un angle optimal par rapport au soleil, ce qui garantit un rendement maximal de l'installation tout au long de la journée, ce qui n'est pas le cas d'une installation fixe.

Expliquez-nous, en quoi consiste la gestion réelle des ressources hydriques?
C'est un projet que nous avons mis au point et qui consiste à un inventoriât des réserves d'eaux nationales en temps réel en termes de quantité d'eaux, barrages, retenues collinaires et châteaux d'eau compris. Toutes ces données seront collectées dans un serveur national. Ce projet a été complété par un autre système sous-jacent côté client, pour la gestion commerciale, comprenant la télérelève, la téléfacturation et la télégestion du réseau hydraulique, coupures et rétablissement compris.
Vous dites que les pays pau-vres sont riches en ressources naturelles, mais exploitées par les pays riches. Peut-on espérer un avenir meilleur pour les pays pauvres?
Je crois que personne ne viendra un jour nous supplier d'accepter un quelconque transfert de technologie qui jouera en notre faveur. Si nous devons maîtriser un processus industriel, quel qu'il soit, nous devons le créer nous-mêmes. Et pour cela l'Etat doit faire confiance à la compétence de ses enfants; ça se fera graduellement et ça prendra le temps qu'il faudra. C'est cela pour moi le seul synonyme de la richesse.

Parlez-nous de la transition énergétique.
Comme je l'ai expliqué plus haut, le temps est venu d'admettre la venue de l'ère post-pétrole. Une nécessité sur le plan écologique et une priorité sur le plan économique. Sur le plan technologique cependant, c'est tout de suite qu'il faut se préparer, car nous avons du retard. Il y a beaucoup de choses à faire ou à refaire et nous manquons de temps. L'avenir de l'automobile et du transport de manière générale est le tout-électrique, ça sera un manque à gagner en termes de rentrées en devises, nous avons le devoir et l'obligation de nous y préparer.
Quand on vous entend parler de vos projets, on a l'impression que rien ne peut arrêter le progrès.
Pour moi, le progrès est une recette à deux ingrédients. L'argent et l'imagination. Tant qu'il y aura des hommes suffisamment courageux et entrepreneurs, pour financer des hommes tout autant imaginatifs et aux idées ambitieuses, effectivement rien ne peut arrêter le progrès.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours