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TENSIONS GEOSTRATEGIQUES ET TRANSITION ECONOMIQUE EN ALGERIE

Quel rôle pour l’intellectuel et le journaliste?

Les expériences réussies du Japon, des pays émergents comme la Chine et l’Inde montrent que l’on peut assimiler la technologie sans renier sa culture.

Comme le note le président de la République dans son message du 21 octobre 2016, l’Algérie est confrontée aujourd’hui à plusieurs défis, tant pour la préservation de sa sécurité et sa stabilité dans un environnement marqué par les tensions que pour le parachèvement de son processus rénové sur la voie de la construction et de l’édification économique, sociale, culturelle et politique. Le président Abdelaziz Bouteflika a appelé à transmettre la vérité, rien que la vérité, à défendre les intérêts de l’Algérie et non le pouvoir ou un courant politique quel qu’il soit...
Le mot intellectuel provient du mot latin intellectus, de intellegere, dans le sens d’établir des liaisons logiques, des connexions entre les choses.
La fonction de l’intellectuel n’est pas à proprement parler récente car à l’époque de la Grèce antique des leaders charismatiques, qui font l’intellectuel, se retrouvent dès la première étape du mouvement social, comme Gorgias ou Protagoras, ont marqué leur époque par une démarche passionnelle de l’esprit, le contrepoids des actes réels. Aussi, quels liens entre culture, le rôle des intellectuels et journalistes et le développement?
L’intellectuel et le journaliste ne sauraient vivre en vase clos. La méthodologie pour produire est simple : pour paraphraser le grand philosophe allemand Hegel, méthodologie reprise par Karl Marx dans le Capital, il observe d’abord le concret réel ; ensuite il fait des abstractions, les scientifiques diront des hypothèses. Il aboutit à un concret abstrait c’est-à-dire son œuvre. Si le résultat final permet de comprendre le fonctionnement du concret réel à partir du canevas théorique élaboré, les abstractions sont bonnes. C’est aussi la méthodologie utilisée en sciences politiques pour déterminer le niveau de gouvernance dite des 80/20%.

Valeurs
En effet, 20% d’actions bien ciblées ont un impact sur 80% de la société ; mais 80% d’actions désordonnées que l’on voile par de l’activisme ministériel n’ont un impact que sur 20% Aussi l’intellectuel se pose entre la réalité et le devenir de l’humain devant tenir compte de la complexité de la société toujours en mouvement d’où l’importance de la multi pluridisciplinarité et donc du mouvement de l’histoire.
L’intellectuel et le journaliste produisent ainsi de la culture qui n’est pas figée, mais évolutive, fortement marquée par l’ouverture de la société sur l’environnement englobant l’ensemble des valeurs, des mythes, des rites et des signes partagés par la majorité du corps social et est un constituant essentiel de la culture d’une manière générale , de la culture d’entreprise , du transfert technologique d’une manière particulière et tenant compte du rôle d’ Internet et des nouvelles technologies, où le monde est devenu une maison de verre, en vue de l’adaptation de la diffusion des connaissances.
Les expériences réussies du Japon, des pays émergents comme la Chine et l’Inde mon-trent que l’on peut assimiler la technologie sans renier sa culture.
D’ailleurs, le transfert technologique est favorisé lorsqu’il existe une meilleure compréhension des valeurs convergentes et divergentes qui s’établissent entre deux groupes et vouloir imposer ses propres valeurs, c’est établir une relation de domination qui limite le transfert. Aussi, la culture d’entreprise est un sous-produit de la culture nationale et par conséquent un ensemble de valeurs, de mythes, de rites, de tabous et de signes partagés par la majorité des salariés et un élément essentiel pour expliquer les choix stratégiques en renforçant les valeurs communes. Exemple : les règlements de conduite , les descriptifs des postes, ainsi que par le système de récompense et de sanctions adopté afin que les salariés soient mobilisés, pour qu’ils s’identifient à leur entreprise et s’approprient son histoire. Tout cela facilite le transfert de technologie qui ne doit pas se limiter à l’aspect technique, mais également managérial, organisationnel et commercial et culturel. En ce XXIe siècle, le capital se socialise dans différents dispositifs techno- organisationnels influant dans le rapport des individus au travail. Cependant, les enquêtes mon-trent clairement que cette extension des savoirs sociaux s’accompagne de nouvelles formes de segmentation (qualifiés/non qualifiés ; mobiles/immobiles ; jeunes/vieux ; homme/femme et d’un partage des activités et services qui deviennent de plus en plus marchands (délocalisation avec l’informatique en Inde, l’électronique au Japon, Corée du Sud etc). C’est la résultante de la nouvelle configuration de la division internationale du travail, produit de l’évolution du développement du capitalisme que l’on nomme aujourd’hui mondialisation, les Anglo-Saxons parlant plutôt de globalisation. Cette approche socioculturelle qui rend compte de la complexité de nos sociétés doit beaucoup aux importants travaux sous l’angle de l’approche de l’anthropologie économique de l’économiste indien prix Nobel Amartya Sen où d’ailleurs selon cet auteur il ne peut y avoir de développement durable sans l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie tenant compte de l’anthropologie culturelle de chaque société, qui permet à la fois la tolérance, la confrontation des idées contradictoires utiles et donc l’épanouissement des énergies créatrices. Cela renvoie au concept de rationalité, (voire les importants travaux du grand philosophe allemand Kant) qui est relative et historiquement datée comme l’ont montré les importants travaux de Malinovski sur les tribus d’Australie. Car, il s’agit de ne pas plaquer des schémas importés sur certaines structures sociales figées où il y a risque d’avoir un rejet ( comme une greffe sur un corps humain) du fait que l’enseignement universel que l’on peut retirer de l’Occident- est qu’il n’existe pas de modèle universel.

Doute
Ainsi, l’intellectuel ne saurait s’assimiler uniquement aux diplômes, mais avec son niveau culturel. Rappelons que Einstein postulant une théorie non-conformiste par la suite qui a révolutionné le monde, a au début été rejeté par ses pairs de l’université car ils se limitaient à une évaluation bureaucratique – administrative. Et c’est cela qui fait que les journalistes peuvent parfois jouer le rôle des intellectuels autrefois réservé aux scientifiques surtout dans une société hypermédiatisée.
En fait, il s’agit de toute personne (femme ou homme) qui, du fait de sa position sociale, dispose d’une forme d’autorité et la met à profit pour persuader, proposer, débattre, permettre à l’esprit critique de s’émanciper des représentations sociales. L’intellectuel et le journaliste doivent douter constamment et se remettre toujours en question, selon la devise que le plus grand ignorant est celui qui prétend tout savoir. L’histoire du cycle des civilisations, prospérité ou déclin, est intimement liée à la considération du savoir au sens large du terme et qu’une société sans intellectuels et journalistes est comme un corps sans âme.
Le déclin de l’Espagne après l’épuisement de l’or venant d’Amérique et certainement le déclin des sociétés actuelles qui reposent essentiellement sur la rente, vivant d’illusions à partir d’une richesse monétaire fictive ne provenant pas de l’intelligence et du travail. Aussi, attention pour l’Algérie du fait de la dévalorisation du savoir, richesse bien plus importante que toutes les réserves d’hydrocarbures. Je pense fermement que la seule façon de se maintenir au temps d’une économie qui change continuellement, et donc d’une action positive de l’intellectuel et du journaliste, c’est d’avoir une relation avec l’environnement national et international, c’est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques qui ont un impact sur l’accumulation des connaissances internes.
Le rôle de l’intellectuel et du journaliste n’est pas de produire des louanges par la soumission contre-productive pour le pouvoir lui-même en contrepartie d’une distribution de la rente, mais d’émettre des idées constructives, selon sa propre vision du monde, par un discours de vérité.
En résumé, le monde de l’audiovisuel et de la communication connaît un bouleversement sans précédent. En ce monde mondialisé super-médiatisé, je ne puis séparer le rôle de l’intellectuel, non l’intellectuel organique aux ordres et celui du journaliste. Je considère que le rôle de l’intellectuel, du journaliste et d’un cadre de la nation y compris les ministres, est d’éviter tant la sinistrose, le dénigrement gratuit que l’autosatisfaction source de névrose collective. Le débat contradictoire productif, le dialogue serein et la symbiose Etat/citoyens, sont me semble-t-il, la condition sine qua non, pour établir tant un bilan objectif afin de corriger les erreurs que de tracer les perspectives futures du pays. A l’ère d’Internet le monde est devenu une maison en verre et il s’agit d’éviter toute désinformation contre-productive.
L’Algérie a besoin surtout d’un regard lucide et non de courtisans liés à la rente, nuisibles au devenir du pays. Cela passe par l’urgence d’une gouvernance rénovée passant par plus de moralité et de réhabiliter le rôle du journaliste et de l’intellectuel dans la société. Comme le note le président de la République dans son message du 21 octobre 2016, l’Algérie est confrontée aujourd’hui à plusieurs défis, tant pour la préservation de sa sécurité et sa stabilité dans un environnement marqué par les tensions que pour le parachèvement de son processus rénové sur la voie de la construction et de l’édification économique, sociale, culturelle et politiques.
Le président Abdelaziz Bouteflika a appelé à transmettre la vérité, rien que la vérité, à défendre les intérêts de l’Algérie et non le pouvoir ou un courant politique quel qu’il soit.

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